Paroles d'Antonien
Ethique... et toc !
Faire de la politique, c’est choisir. Choisir, c’est renoncer. Donc, faire de la politique, c’est renoncer ? Evidemment, c’est aussi cela et ce n’est jamais facile.
Jean-Jacques Rousseau, qui a écrit de si belles pages sur l’éducation des enfants, a choisi d’abandonner les siens. Deux cent soixante ans plus tard, une de ses homonymes a décidé d’être « loyale à la parole des femmes » en étalant complaisamment la situation douloureuse d’une femme qui ne souhaitait sans doute pas alors toute cette publicité. Ces deux là ont-ils renoncé à leurs valeurs ?
Chacun jugera.
J’ai été confronté récemment à une situation analogue : soit rester dans une situation confortable d’observateur critique, soit prendre une posture active très cohérente mais nécessairement isolée, soit adopter une posture active plus collective mais fatalement sujette au compromis et donc, éventuellement, à la compromission.
Dans le premier cas, je renonçais à mon engagement personnel et explicite de « réserviste » politique local ; dans le deuxième, je renonçais à un engagement formel et implicite de participation à une structure collective ; dans le troisième, je renonçais à la cohérence intellectuelle absolue.
Après réflexion, c’est l’éthique de responsabilité qui a pris le pas sur l’éthique de conviction. J’ai choisi d’agir collectivement et donc, implicitement, de renoncer à ne pas transiger sur les conflits d’intérêt. Cela me coute. Mais j’ai aussi choisi d’en parler ici et, ainsi, de ne pas sacrifier par la même occasion cette transparence qui m’est si chère.
Nous en reparlerons donc. Je ne renonce pas à la transparence.
Bruno EDOUARD
Date de dernière mise à jour : 01/11/2022
