Antony

  • Rue Mounié pacifiée : faut pas s'y fier

    Il y a un peu plus d’un an, j’exprimais ici-même mes craintes par rapport au projet d’apaisement de la rue Mounié. A quelques jours de l’inauguration de ce réaménagement, il convient d’en tirer un premier bilan.

    Rappelons tout d’abord l’objectif : à défaut de s’engager dans une véritable piétonisation (comme cela s’est fait à la satisfaction générale rue Houdan à Sceaux et rue René-Roeckel à Bourg-la-Reine), le maire d’Antony a voulu « pacifier » la rue Mounié par une demi-mesure, en donnant plus de place aux piétons, en favorisant l’ombrage et en diminuant l’artificialisation des sols mais sans supprimer la circulation automobile. Cela devait se traduire par une voie mixte unique (automobiles + vélos) limitée à 20 km/h, de larges espaces piétons séparés de la voie mixte par des rigoles de 5 cm de dénivelé, la plantation de nouveaux arbres, avec des bancs entourant ces arbres, la suppression des poteaux d’éclairage urbain, le maintien de 3 places de stationnement pour les personnes en situation de handicap et de 5 places de livraison. Cela figure encore sur le site de la mairie.

    Aujourd’hui, qu’en est-il ? Mounie rencontre

    La voie mixte unique (automobiles + vélos) existe bien mais sous forme de zone de rencontre, avec par conséquent priorité aux piétons. C’est un point positif – en fait, c’est LE point positif : de façon très inattendue, le maire s’est rangé sur ce point à l’argumentation des élus d’opposition du groupe Antony terre citoyenne et des associations cyclistes. De même, les rigoles entourant cette voie sont bien plus discrètes que celles annoncées initialement. On devrait donc avoir la possibilité de circulations piétonnes transversales sécuritaires, y compris pour les personnes à mobilité réduite.

    Rue mounie file

    En revanche, à l’heure actuelle, les automobilistes ne semblent pas avoir encore compris que la rue Mounié n’est plus un axe de traversée automobile de la ville et qu’il vaudrait mieux pour tous qu’ils empruntent désormais l’avenue Jean-Monnet ou l’avenue de la Providence. Un brin de communication ne ferait sans doute pas de mal, tout comme la suppression du tourne-à-gauche sur la RD 920.

    L’espace piéton est effectivement élargi, même s’il est actuellement encore très encombré par les chantiers finissants et les conteneurs à ordures. Comme prévu, les poteaux d’éclairage ont été supprimés mais ils ont été remplacés par des poteaux de vidéosurveillance ! Côté arbres, pour le moment pas de plantations nouvelles et donc pas de bancs pour s’asseoir sous ces arbres… En revanche, des planches végétales de superficie plutôt imposantes parsèment l’espace piéton et amènent donc à « tirer des bords » pour les contourner. D’autant qu’elles sont entourées de mini-clôtures rigides qu’on croirait spécialement dessinées pour générer des chutes de déficients visuels ou de personnes avec les bras chargés… Rue mounie bouchon

    Un mot sur les grands oubliés de la réalisation : les cyclistes. Interdits de transit à la descente, ils devront donc soit passer par l’avenue Gabriel-Péri (dans le flot des voitures ou à « contre-contresens » sur la bande cyclable ?) ou par la villa Domas, soit plus vraisemblablement braver cette interdiction. Dans le sens inverse, ils seront admis à circuler « harmonieusement » à 20 km/h avec les voitures, si tant est que les voitures puissent rouler à cette allure.

    Car c’est bien là que réside le problème essentiel : la cohabitation des différents usagers. Ce projet a sans doute été bâti par une officine type McKinsey : sur le papier, tous ces humains se déplacent indépendamment les uns des autres à tant de mètres par minute en flux quasi-laminaire. Mais en réalité ? On observe déjà le cercle vicieux que je craignais : une voiture particulière qui se gare à cheval sur la voie unique mixte et l’espace piéton au niveau du fleuriste, implique : le fourgon de transports de fonds ne peut pas entrer dans le parking du Monoprix et bloque la rue, implique : la file de voitures derrière klaxonne à qui mieux mieux et les deux-roues déboitent de la voie mixte unique pour dépasser le bouchon par les espaces piétons !... Vous avez dit : pacifiée ?

  • Canicule 2024 : merci Castex !

    Cet après-midi, il fait 36°C à l’ombre à Antony, les Hauts-de-Seine sont passés en vigilance orange. Le site internet de la ville nous vante « l’été doré » (« grillé » aurait été plus juste). Les deux « poumons de fraicheur » qu’auraient pu être le Sélect et Vasarely sont fermés, le Sélect est en « repos » du 24 juillet au 20 août et Vasarely ne rouvrira pas avant le 1er septembre. J’avais déjà alerté l’exécutif municipal sur la nécessité d’anticiper dès cet hiver la canicule prévisible qui nous atteint à nouveau : comme je le craignais, les résultats sont éloquents… Alors pour les Antoniens qui ne sont pas dans leur résidence secondaire de Bretagne, pour supporter la chaleur, il reste le RER B où des agents de la RATP distribuent aimablement des bouteilles d’eau et des éventails en carton. Alors, carton jaune pour Jean-Yves Sénant et une médaille pour Jean Castex !

  • Conseil municipal : focus sur... (10)

    Un dernier Conseil en passant…

    Le conseil municipal d’Antony se tient en principe tous les deux mois. L’ordre du jour est fixé par le maire, il comporte plusieurs dizaines de délibérations sur des projets de décisions. Chacune est présentée par un élu de la majorité, qu’on appelle le rapporteur. Les élus des minorités posent des questions, demandent des éclaircissements, expliquent pourquoi ils sont d’accord ou pas sur la décision proposée. Puis le conseil municipal vote et on passe au point suivant. Ce processus emmène l’assemblée jusque tard dans la nuit… Les enregistrements vidéo des réunions sont accessibles sur le site de la mairie (Vidéos du Conseil municipal | Ville d'Antony (ville-antony.fr)). 

    Pour chaque réunion du Conseil, j’ai donné ici un coup de projecteur sur un des sujets qui ont été traités.

    Pour le ce mois de juin 2024, le focus sera sur : les conflits d’intérêt.

    L’article 28 du Règlement intérieur du Conseil municipal, adopté en septembre 2020, édicte : « Les membres du Conseil municipal doivent signaler, au plus tard au début de leur examen, qu’ils ne peuvent participer aux débats et prendre part au vote des délibérations relatives aux affaires dans lesquelles ils ont un intérêt soit personnellement, soit comme mandataires. Ils devront quitter la salle du conseil lors des débats et du vote de ces délibérations ».

    La première délibération du conseil de juin 2024 concernait l’attribution d’une subvention pour notre ville jumelle marocaine de Taroudant. Conformément au règlement, Saïd Aït-Ouaraz, maire-adjoint, a quitté la salle lors du débat et du vote de cette délibération dans la mesure où il est un membre éminent du Cercle Eugène-Delacroix, association d’élus franco-marocains qui était le véhicule de la subvention.

    Un peu plus tard vint une délibération qui portait sur l’acquisition par la ville d’Antony d’une partie du terrain de l’US-Métro à la RATP. Le Maire présenta la délibération, notamment son caractère partiel et l’engagement de maintien du caractère sportif du terrain acquis. Ma collègue Irène Huard intervint et rappela le contexte de l’opération, en particulier le désengagement de la RATP de la promotion du sport vis-à-vis de son personnel du fait d’une politique de privatisation et de filialisation. Cette intervention a semblé déplaire à la Présidente du groupe « d’opposition » macroniste, Nadia Desbois puisqu’elle est alors intervenue, interpellant Irène Huard. J’ai été amené à prendre ensuite la parole et j’ai exposé ce qui suit :

    « Je m’étonne que Mme Desbois s’exprime et soit présente ce soir sur cette délibération. En tant que membre du Conseil d’administration de la RATP, elle est évidemment en situation de conflit d’intérêt pour voter une délibération à laquelle la RATP est partie ».

    L’intéressée n’a pas semblé prendre la mesure de cette infraction au Règlement et j’ai dû lui préciser : « Le Règlement prévoit que vous ne soyez pas là, c’est ce qu’a fait Saïd à l’instant… »

    J’ajoute un commentaire. Le fait que Mme Desbois soit membre du Conseil d’administration de la RATP est public, elle en fait part volontiers à ses interlocuteurs, je n’ai donc pas de mérite à avoir relevé ce conflit d’intérêt. Mais elle pourrait, d’autres membres du Conseil municipal pourraient, être plus ou moins discrètement membres d’organismes extérieurs les plaçant dans ces situations. Il serait utile que chaque élu publie en début de mandat, et actualise ensuite, sa déclaration d’intérêt. La mienne est disponible ici.

  • Le bel été gâché du sieur Sénant

    Dans la tribune de la majorité municipale du numéro de juillet de Vivre à Antony, Jean-Yves Sénant se désole de la décision « étonnante » du Président Macron de dissoudre l’Assemblée nationale. A-t-il peur pour la démocratie, craint-il l’arrivée du Rassemblement national à Matignon, redoute-t-il le blocage des institutions ? Que nenni. Il est surtout effrayé par la réaction des agences internationales de notation et par une hausse éventuelle des taux d’intérêt. Lui qui, dans le récent processus budgétaire, affirmait haut et fort que la baisse des taux était pour la rentrée !... Ah, j’oubliais : il verse aussi une larme sur les Jeux olympiques qui vont être abimés par nos dissensions nationales sous les projecteurs du monde sportif.

    Je me demande ce qui est le plus terrible : cet aveuglement ou cette superficialité ? Jean-Yves Sénant ne sait pas que 9 millions de personnes vivent en France sous le seuil de pauvreté, que nos hôpitaux sont sous-dotés en budget comme en effectifs, que 18% des Français habitent des logements indignes, que nos services publics (Poste, SNCF, RATP…) se recroquevillent, abandonnés qu’ils sont par l’Etat face à des concurrents qui se gardent les meilleurs morceaux du « marché ». Mais tout ça est, à ses yeux, sans doute à cacher derrière des palissades pour inaugurer dignement les Jeux olympiques !

    Mais le plus curieux est ce qui n’apparait pas dans la tribune : le bouclage de Vivre à Antony intervient en effet le 15 du mois précédent et Jean-Yves Sénant n’avait pas, le 15 juin, accompli encore totalement sa conversion, il était encore républicain. Depuis, il a décidé d’intégrer le camp macroniste qu’il vilipendait énergiquement à chaque occasion il y a quelques semaines et de soutenir la députée sortante Maud Bregeon dans sa quête vers une réélection problématique. Courbe-toi, cher Jean-Yves, adore ce que tu as brulé, brule ce que tu as adoré…

  • Mots de Bregeon : bidon !

    Pf bregeon 1La profession de foi (si l’on peut dire…) de Maud Bregeon est arrivée dans ma boite ce midi. Ce qui attire l’œil est évidemment cette phrase surlignée au jaune : « Refusons la victoire du candidat de la France insoumise soutenu par Jean-Luc Mélenchon ». 

    Elle a fumé quoi, Maud ? Du Datura au plutonium ? Comme si elle ne savait pas qu’elle est opposée (comme il y a deux ans) à Brice Gaillard, le candidat du Nouveau front populaire, qui est depuis toujours : socialiste ! Tellement socialiste qu’il est même premier secrétaire fédéral du PS. Mais pour elle, socialiste c’est l’extrême-gauche ; sans doute qu’elle met les radicaux de gauche dans la gauche radicale et place Ciotti au centre-droit ?

    Management by clowns i cannot tell a lieMentir sciemment ainsi aux citoyens, c’est déjà indigne d’un responsable politique, mais mentir de la sorte aux électeurs en période électorale, c’est un délit. J’étais à deux doigts de rédiger une dénonciation selon l’article 40 du Code de procédure pénale quand j’ai vu qu’une plainte avait été déposée par Brice Gaillard. La justice tranchera, je souhaite qu’elle le fasse vite.

    En tout cas, sa prose aura au moins eu un mérite : celui de révéler à chacun ce que sont les mots de Bregeon : de l’affabulation, des inventions, de la désinformation.  Complètement bidon.

  • Canicule 2024 : le compte à rebours est lancé

    C’est vrai, il faut un peu d’imagination cette dernière semaine d’avril où les températures matinales ont fait frissonner les pruniers pour envisager la canicule que nous subirons sans doute cet été, comme d’habitude désormais. Dans deux mois…

    L’été dernier, la mairie avait diffusé les consignes de prudence aux personnes âgées, notamment boire avant d’avoir soif et passer au moins une heure par jour dans un espace rafraichi ou climatisé. Bravo ! Sauf que. Sauf qu’il n’y a pas, ou presque pas, à Antony de points d’eau potable en libre accès : pour des raisons d’hygiène m’a-t-on dit… Sauf que la plupart des établissements municipaux rafraichis ou climatisés (essentiellement le cinéma Le Sélect, l’espace Vasarely et les Ans toniques) étaient fermés de mi-juillet à mi-août. La liste diffusée par le CCAS se réduisait donc en pratique à la résidence Renaître, l’hôtel de ville, le hall de l’hôpital privé et le Monoprix.

    J’ai donc cet hiver tenté de sensibiliser l’exécutif municipal au fait qu’après l’hiver viendrait le printemps puis l’été et j’ai fait des propositions. J’ai suggéré de réaliser, comme à Paris, une coopération avec les associations de commerçants en les incitant à remplir gratuitement d’eau potable les gourdes des personnes qui leur en feraient la demande. J’ai proposé que Vasarely et Le Sélect ne ferment pas complètement et simultanément cet été. Dans les deux cas, franchement, je n’ai pas perçu chez mes interlocuteurs de volonté de s’emparer du sujet ; au contraire, je crois que c’était plutôt une gêne abyssale.

    Mais je peux et je souhaite m’être trompé. Nous verrons bien.

  • Conseil municipal : focus sur... (9)

    Conseil municipal : focus sur…

    Le conseil municipal d’Antony se tient en principe tous les deux mois. L’ordre du jour est fixé par le maire, il comporte plusieurs dizaines de délibérations sur des projets de décisions. Chacune est présentée par un élu de la majorité, qu’on appelle le rapporteur. Les élus des minorités posent des questions, demandent des éclaircissements, expliquent pourquoi ils sont d’accord ou pas sur la décision proposée. Puis le conseil municipal vote et on passe au point suivant. Ce processus emmène l’assemblée jusque tard dans la nuit… Les enregistrements vidéo des réunions sont accessibles sur le site de la mairie (Vidéos du Conseil municipal | Ville d'Antony (ville-antony.fr)). 

    Pour chaque réunion du Conseil, je donnerai ici un coup de projecteur sur un des sujets qui auront été traités.

    Pour le ce mois d’avril 2024, le focus sera sur : le budget.

    La Loi impose aux communes de voter leur budget avant le 15 avril de chaque année. Ce vote doit intervenir après qu’ait eu lieu un débat d’orientation budgétaire deux mois auparavant. Le budget est traditionnellement considéré comme un sujet ardu et technique mais il est d’abord et surtout le reflet et l’outil de la politique de l’équipe municipale en charge des affaires. Il est bien sûr extrêmement rare que des conseillers minoritaires approuvent le budget dans son ensemble : le faire correspondrait à approuver formellement la politique de la majorité et donc, en allant jusqu’au bout de la logique, à demander à intégrer l’exécutif municipal !

    Le budget comporte deux parties : le fonctionnement et les investissements. Chacune de ces deux parties comporte des ressources et supporte des dépenses.

    Les ressources de fonctionnement sont schématiquement des subventions venant de l’Etat, des rentrées fiscales payées par les contribuables antoniens (la taxe foncière essentiellement désormais) et les produits des services municipaux payés par les usagers (restauration scolaire ou entrées de cinéma, par exemple). Les dépenses de fonctionnement comportent les charges de personnels (pour payer les agents communaux), les charges générales (pour chauffer les écoles, éclairer les voies publiques, des subventions aux associations, etc.) mais aussi les charges financières (le remboursement des emprunts éventuellement souscrits). Si le budget de fonctionnement comporte un excédent (c’est généralement le cas, un déficit de fonctionnement est interdit), cet excédent peut être transféré sur le budget d’investissement, c’est ce qu’on appelle l’autofinancement.

    Les ressources d’investissement comportent donc cet autofinancement éventuel transféré du budget de fonctionnement, des subventions venant de l’Etat ou d’autres collectivités, le cas échéant des emprunts, des ventes… Les dépenses d’investissement recouvrent la rénovation des infrastructures communales, les grands travaux, éventuellement des acquisitions de terrains.

    Voilà ce que j’ai exposé :

    L’inflation, le bouleversement climatique, la crise énergétique, les tensions sur les matières premières et sur les céréales, les taux d’intérêt qui flambent… Pourtant, en 2024, Antony ne change pas vraiment son cap budgétaire. Le rapporteur vient de le dire : « C’est du classique ».

    Côté ressources de fonctionnement, le même mix injuste usagers/contribuables, opportunément renforcé par des remboursements d’assurances que vous anticipez grâce au nouveau référentiel comptable.

    Côté dépenses de fonctionnement, cependant, je tiens à saluer la cohérence des dépenses relatives aux ressources humaines : les efforts sont significatifs, pertinents et sur la voie de l’équité, et ils devraient favoriser l’attractivité de notre commune en tant qu’employeur. Mais les autres charges de gestion courante restent tranquillement au niveau de 2023 ou presque. Ainsi la subvention au CCAS plafonne, loin des besoins réels. Et sur les dépenses informatiques, par exemple, vous refusez d’équiper les salles municipales des quartiers du Wiki quand bien même des associations y organisent des ateliers informatiques : comprenne qui pourra !

    Sur les ressources d’investissement, à côté de l’autofinancement dont vous êtes si fiers, vous vendez les bijoux de famille, les terrains d’AntonyPole, et vous comptez sur des subventions de la DSIL auxquelles vous reconnaissez ne pas croire beaucoup.

    Enfin, le programme pharaonique de grands travaux à 45 millions qui perd ces jours-ci un des rares projets vraiment utile avec l’acquisition du stade de l’US Métro : je veux parler de la reconstruction de l’école Anatole-France, différée au-delà de 2026. Restent le futile bling-bling (l’inénarrable fosse de plongée !), le néfaste (AntonyPole avec l’éviction des entreprises pour construire des logements en zone bruyante et polluée), la fausse bonne idée (la rue Mounié que vous n’avez pas osé piétonniser). Même sur les projets quasi-consensuels, comme le virage écologique, vous bégayez, terminant d’installer des stores occultants dans les écoles après la canicule. En commission hier soir, vous disiez « à l’été », ce soir vous annoncez « en fin d’année ».

    Donc, naturellement, nous voterons contre votre budget.

  • Eau et étiquette à la cour d’Antony

    Il y a deux mois, j’avais mis en lumière l’absurdité écologique et économique de mettre sur les tables du Conseil municipal de l’eau embouteillée provenant d’Arcachon. J’ai renouvelé ma demande de carafe d’eau du robinet il y a deux semaines en commission. Est-ce que ces démarches ont été étudiées ? Peut-être… Eau de conseil

    En tout cas, au Conseil municipal, si les élus ont toujours droit à de l’eau minérale, ce n’est désormais plus que dans la limite d’une bouteille de Thonon en verre de 75 cL pour deux conseillers. 

    Mais, dans le même temps, en commission extra-municipale, c’est-à-dire avec des responsables associatifs et des agents des services communaux, ils doivent se contenter d’une simple eau de source en bouteille plastique de 50 cL. Eau de commission

    Soit, comme aurait dit Audiard, les manières y gagneront ce que l’écologie perdra.

    Pour se désaltérer avec de l’eau potable du réseau, il faut soit rester chez soi, soit apporter sa gourde. Nous sommes quelques-uns à agir ainsi… Eau durable

  • Conseil municipal : focus sur.. (8)

    Conseil municipal : focus sur… (8)

    Le conseil municipal d’Antony se tient en principe tous les deux mois. L’ordre du jour est fixé par le maire, il comporte plusieurs dizaines de délibérations sur des projets de décisions. Chacune est présentée par un élu de la majorité, qu’on appelle le rapporteur. Les élus des minorités posent des questions, demandent des éclaircissements, expliquent pourquoi ils sont d’accord ou pas sur la décision proposée. Puis le conseil municipal vote et on passe au point suivant. Ce processus emmène l’assemblée jusque tard dans la nuit… Les enregistrements vidéo des réunions sont accessibles sur le site de la mairie (Vidéos du Conseil municipal | Ville d'Antony (ville-antony.fr)). 

    Pour chaque réunion du Conseil, je donnerai ici un coup de projecteur sur un des sujets qui auront été traités.

    Pour le ce mois de février 2024, le focus sera sur : le rapport annuel sur le développement durable.

    En ce début d’année, le Conseil municipal examine des rapports, préparés par l’exécutif municipal, sur la certains aspects transversaux de la politique locale : égalité femmes-hommes, orientations budgétaires, développement durable. Ces rapports sont en principe examinés d’abord en commission avant d’être commentés en séance publique du Conseil. Pour ce Conseil, la moitié des points à l’ordre du jour n’avait pas été examinée lors d’une commission.

    Voilà ce que j’ai exposé :

    Nous regrettons que ce rapport n’ait pas été présenté à la commission du développement durable. C’est fort dommage.

    S’agissait d’un rapport sur l’année 2023, il est naturellement bâti sur le passé et orienté vers l’avenir.

    Cependant votre regard sur le passé n’est pas honnête. Vous vous gargarisez de formules toutes faites comme « Depuis des années… », vous mettez en avant votre supposée « détermination » et votre prétendue « ambition ». Mais vous avez une mémoire bien peu fidèle. Je me souviens de vos achats de véhicules dans les années 2010 et de vos réponses d’alors, Monsieur le maire, quand nous vous demandions la nature du carburant ; vous nous aviez répondu : « Le diesel le plus pur » ! S’agissant de la désimperméabilisation de l’espace public, vous aviez également prononcé : « Des inondations, il y en a à Paris, il n’y en a pas à Antony ». Quand nous vous faisions remarquer la possibilité d’installer des LED pour l’éclairage urbain, vous tergiversiez : « c’est trop tôt, il est urgent d’attendre ». Et je ne parle pas de la géothermie, vous avez récemment reconnu votre retard, votre conversion est actée mais elle est trop récente pour apparaitre dans ce rapport, même dans le chapitre Orientations futures !...

    Alors, en 2023, vous avez agi, vous avez enfin agi. Avec retard, avec timidité et sans cohérence, cela a été souligné, mais vous avez agi. Vous avez aussi regardé les autres agir : le Département, le Territoire. Vous présentez presque comme vôtres les travaux sur les collèges et le bassin de rétention du 92 ainsi que la collecte sélective des déchets de Vallée Sud Grand Paris.

    Je ne vais pas commenter chacune des 32 pages de ce document, nous aurions pu le faire en commission, mais je me sens dans l’obligation de mettre certains points en évidence.

    Vous avez plusieurs RER de retard, ne serait-ce que sur ces bouteilles d’eau minérale venant d’Arcachon sur nos tables : à Sceaux, il y a une carafe d’eau du robinet par 2 élus et ce depuis 10 ans. Vous mettez en avant votre plan canicule mais l’été dernier la quasi-totalité des espaces rafraichis conseillés aux seniors étaient fermés du 14 juillet au 15 aout (que ce soit Vasarely ou Le Sélect). Vous faites figurer un chapitre Résilience locale qui mentionne un plan communal de sauvegarde qui n’existe qu’en projet depuis plus d’un an et dont la publication par arrêté reste à l’horizon – en ce sens que ça s’éloigne au fur et à mesure que l’on s’avance… Vous vous félicitez d’avoir végétalisé deux cours d’école, quelle célérité ! Mais à l’école toujours pas d’alternative végétarienne malgré les demandes des parents d’élèves et l’impact de l’alimentation carnée sur le rejet des gaz à effet de serre. Vous ne faites rien ou si peu sur les publicités lumineuses nocturnes. Mais vous aimez parsemer vos textes de mots-clés qui fleurent bon l’écologie : micro-forêt, trame verte, plan de mobilité active… Sur ces sujets, on peut dire que vous avancez avec précaution. Des forêts urbaines qui ont la largeur de cette pièce, des trames vertes encore plus minces, un réseau capillaire des bus certes amélioré sur les itinéraires mais avec des fréquences quasi-dissuasives !

    Enfin, la cohérence manque à l’appel. En centre-ville, vous supprimez la bande cyclable de la rue Mounié qui figure pourtant au schéma directeur de même nom. Vous réaménagez cette rue sans envisager sérieusement ses relations avec les autres voies que sont la RD920, la rue Jean-Moulin, l’avenue Gabriel-Péri… Sur Antonypole, vous reniez votre propre objectif de limitation des trajets domicile-travail du PADD en créant un quartier dortoir avec presque uniquement des logements. Vous êtes tout fier de vos budgets dits « participatifs » au point de lister parmi les lauréats des années précédentes des projets enterrés, mais vous ne vous emparez pas de généraliser ceux qui vous sont proposés et consacrés à chaque édition.

    Vraiment, dans ce rapport, vous vous payez de belles phrases, de beaux graphiques et de grosses dépenses, nous aurions aimé y trouver la preuve de vos actions résolues mais c’est peine perdue.

    Le Maire a répondu que je disais n’importe quoi. Je maintiens chaque mot.

  • Bon anniversaire, Le Sélect !

    Le weekend dernier, le cinéma d’Antony célébrait ses dix ans. En fait, c’est le nouveau Sélect qui était à la fête, l’ancienne salle avait été ouverte en 1928, sous le nom d’Artistic puisqu’elle n’avait acquis son nom actuel qu’en 1933. Peut-être aurons-nous donc l’occasion d’une cérémonie de vrai centenaire dans 4 ans ?

    J'ai été samedi à la projection de Portait de la jeune fille en feu et dimanche à celle du Sens de la fête. La salle François-Truffaut était presque comble, avec beaucoup de spectateurs (et de spectatrices, notamment pour Portrait de la jeune fille en feu) non-Antoniens, l’assistance plutôt militante le samedi, plus cinéphile le dimanche. Ces deux films ont été suivis d’échanges intéressants avec leurs auteurs. Bref, deux belles soirées.

    Je n’avais pas lu, vendredi 26, l’interview de Christine Beauchemin-Flot, la directrice du Sélect, dans Le Parisien. Je ne l’ai découvert qu’a posteriori ce lundi. C’est aussi bien, cela m’aurait un peu gâché la fête.

    En effet, Christine Beauchemin-Flot se répand en propos désagréables sur ceux (j’en ai fait partie) qui, de 2007 à 2012 avaient critiqué le format et l’architecture du projet initialement présenté. C’est parfaitement son droit d’être désagréable et de laisser entendre qu’elle a été visionnaire et que ceux qui critiquaient (certainement « des ratés sympathiques » selon l’expression de Charlebois…) le pari de conserver une programmation Art & Essai avec quatre salles n’étaient que des détracteurs pusillanimes. Amis du select

    Ce qui est moins acceptable est qu’elle travestisse la vérité.

    Personne à ma connaissance n’a jamais critiqué la perspective d’agrandir le vieux Sélect. Le contre-projet de l’Association des Amis du Sélect et de Citoyens à Antony était bel et bien un cinéma à trois salles.

    Je regrette aussi qu’elle oublie nos propositions d’alors, jugées initialement impossibles mais finalement retenues : je revendique donc aujourd’hui pour mes amis de Citoyens à Antony la double entrée, depuis la nationale 20 et depuis la place du marché, ainsi que le cinéma éphémère qui a évité l’écran noir pendant deux ans.

     Christine Beauchemin-Flot se gargarise d’avoir, avec quatre salles, doublé la fréquentation du vieux Sélect (passant de 90.000 entrées sur la vieille salle unique en 2011 à 150.000 en 2014 avec quatre écrans et maintenant presque 200.000). Cela ne me parait ni extraordinaire (on passe en fait de 400 spectateurs par fauteuil installé et par an avec l’écran unique à 300 avec quatre salles – vraiment pas de quoi se vanter…), ni fondamentalement pertinent. Ce qui est un vrai succès si on veut à tout prix juger un cinéma avec des indicateurs quantitatifs, c’est que le vieux Sélect ne projetait que 250 films par an et que le nouveau en expose désormais 400.

    Enfin, elle conclut sur la politique tarifaire attractive mais, ce faisant, elle fait fi de la réalité : le Sélect est bien plus cher que les autres cinémas Art et essai de la vallée de la Bièvre (notamment le Jean-Vilar à Arcueil) et, à chaque augmentation, les tarifs réduits pour les jeunes et les demandeurs d’emploi, par exemple, augmentent proportionnellement plus que le tarif normal.

  • Penser au plus vulnérable !

    La loi sur le handicap, lancée par le Président Chirac, date de 2005. Bientôt vingt ans plus tard, son premier volet, qui porte sur l'accessibilité généralisée pour tous les domaines de la vie sociale, n’est toujours pas réalisé partout… Chacun le constate sur la voie publique : des places de stationnements affichées comme réservées aux personnes en situation de handicap sont « confisquées » par des véhicules sans droit.

    Toilettes psh lassonMais dans les bâtiments ouverts au public ? J’ai constaté l’an dernier dans un débit de boissons antonien que les toilettes adaptées aux personnes en situation de handicap étaient utilisées pour y stocker du mobilier sans emploi. Pour peu de temps m’a-t-on dit… Malheureusement, j’ai l’impression que ce genre de comportement prend de l’ampleur : voilà dans quel état étaient les toilettes pour handicapés de la salle municipale Henri-Lasson !

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    Actualisation du 12 février 2024 : J'ai alerté le 19 janvier l'élue en charge du handicap ; le 28 janvier, j'ai constaté que les toilettes avaient été remises en état fonctionnel.

  • Bonne année, bonne santé ?

    Le règlement intérieur du Conseil municipal prévoit la possibilité de créer une mission d’information sur des sujets d’intérêt communal. L’article 33 mentionne que la demande doit être signée par 9 conseillers municipaux. Par le passé, les différents groupes d’opposition, qui comptent au total 11 élus, ont demandé et obtenu la création de missions d’information sur la sécurité publique, le logement social et la politique de la ville, à chaque fois sur l’initiative du groupe Antony Terre Citoyenne.

    A la fin de 2023, ATC a proposé aux trois autres groupes minoritaires la création d’une mission d’information sur la santé. Le texte ci-dessous leur a ainsi été proposé :

    Monsieur le Maire,

    Dans le cadre de l'article 33 du règlement intérieur du Conseil Municipal, les conseillères et conseillers municipaux soussignés demandent la création d’une mission d’information et d’évaluation sur les besoins de santé des Antoniens et l’offre existante, en matière de professionnels et de structure de soins et de prévention, ainsi que les moyens et actions de la ville dans ce domaine.  Cette analyse pourra s’appuyer sur les données disponibles auprès des services de la ville, du CCAS, du conseil local de santé mentale, de l’ARS, de l’URPS, des établissements scolaires, de la PMI, etc.

    Voici les domaines que nous souhaitons aborder lors de cette mission : 

    • Diagnostic des besoins de soins et de prévention sur le territoire communal, relativement aux différents publics : petite enfance et enfance, adolescents, adultes, personnes âgées, personnes âgées dépendantes, publics en situation de précarité, femmes, personnes en situation de souffrance psychique, personnes en situation de handicap, etc.

    • Etat des lieux de l’offre de soin sur Antony et les territoires proches : services, établissements  et professionnels de santé, nombre, type et spécialités, projets de santé des établissements, volume d'activité, conditions d'accès (pratiques et financières), répartition selon les quartiers, démographie médicale et perspectives d'évolution ;

    • Activité des instances de coordination de santé intervenant sur le territoire communal le cas échéant : conseil local de santé mentale, conseil territorial de santé, communautés professionnelles territoriales de santé, etc.

    • Focus sur les actions relatives à la santé dans le cadre de la politique de la ville ;

    • Prévention et hygiène : quels besoins, quelles actions, quels résultats ? (vaccinations, lutte contre les animaux nuisibles, lutte contre l'alcoolisme et les autres toxicomanies, lutte contre les infections transmissibles, éducation à la santé et à l'hygiène à l'école, à destination de la population, à destination du personnel communal...).

    Dans l’attente de la mise à l’ordre du jour de ce point lors du prochain conseil municipal, veuillez agréer, Monsieur le Maire, nos salutations républicaines.

    Le groupe « gouvernemental » Antony en mouvement a rapidement donné son accord pour signer cette demande, proposant quelques modifications mineures qui ont semblé pertinentes.

    Le groupe Paix pour le vivant a subordonné sa signature à la suppression de la notion de « lutte contre les animaux nuisibles » et à son remplacement par une référence à une « approche holistique en matière de santé et d’environnement ». Cette exigence a été acceptée même si elle n’a pas été comprise par tous.

    Une conseillère municipale ATC, Isabelle Rémy-Largeau, qui avait donné par deux fois son accord au texte initial, a demandé ensuite la suppression de la référence à la « lutte contre l’alcoolisme ». Là encore, cette exigence a été satisfaite.

    Le groupe Antony Ensemble n’a pas daigné répondre à notre demande.

    Puisque le nombre de signataires n’atteignait que 8, cette mission d’information sur la santé n’aura donc pas lieu. Pas parce que le Maire se désintéresse de la santé des habitants, pas parce qu’il ne veut pas de débats à ce sujet. Parce que parmi les conseillers minoritaires, certains ont souhaité faire la preuve de leur pouvoir de blocage, de leur capacité de nuisance.

  • Conseil municipal : focus sur... (7)

    Le conseil municipal d’Antony se tient en principe tous les deux mois. L’ordre du jour est fixé par le maire, il comporte plusieurs dizaines de délibérations sur des projets de décisions. Chacune est présentée par un élu de la majorité, qu’on appelle le rapporteur. Les élus des minorités posent des questions, demandent des éclaircissements, expliquent pourquoi ils sont d’accord ou pas sur la décision proposée. Puis le conseil municipal vote et on passe au point suivant. Ce processus emmène l’assemblée jusque tard dans la nuit… Les enregistrements vidéo des réunions sont accessibles sur le site de la mairie (Vidéos du Conseil municipal | Ville d'Antony (ville-antony.fr)). 

    Pour chaque réunion du Conseil, je donnerai ici un coup de projecteur sur un des sujets qui auront été traités.Tulkarm sderot antony

    Pour ce mois de décembre 2023, le focus sera sur : la solidarité avec les villes jumelles.

    L’ordre du jour du Conseil appelait l’attribution de deux subventions exceptionnelles : l’une de 50 000 € pour Sdérot, ville israélienne jumelée avec Antony et l’autre de 20 000 € pour les victimes civiles de la bande de Gaza ; j’ai exposé ce qui suit.

    Nous sommes évidemment favorables à l’octroi d’une subvention à notre ville jumelle de Sdérot, durement touchée par l’attaque meurtrière du 7 octobre. Nous sommes en accord avec son montant qui est à la hauteur de ce que nous avons fait il y a peu pour Taroudant. Nous sommes aussi favorables à l’octroi d’une aide aux populations civiles de Gaza touchées par les bombardements massifs de ces dernières semaines et isolées du reste du monde par le blocus israélien depuis juin 2007.

    En revanche, nous regrettons que vous ayez limité l’aide à Gaza à moins de la moitié de l’aide apportée à Sdérot. Ce faisant, vous semblez penser qu’une vie ne vaut pas toujours une vie et vous aidez une ville de 20 000 habitants d’un état riche d’un PIB de plus de 50 000 dollars par habitant davantage qu’une communauté de 2 millions d’habitants au PIB dix fois moins élevé.

    Bien sûr Sdérot est notre ville jumelle et Gaza ne l’est pas. Certes. Mains nous vous avons justement demandé depuis longtemps et encore tout récemment lors du séisme de Taroudant, d’établir un jumelage avec une ville palestinienne. Je renouvelle ce soir cette demande en vous proposant la ville de Tulkarem, au nord de la Cisjordanie.

    Enfin, je vous rappelle qu’il y a deux mois, vous étiez favorable à l’ouverture de la commission extra-municipale des jumelages aux groupes minoritaires de notre assemblée, mais l’ordre du jour de ce soir est muet à ce sujet.

    La délibération sur la subvention à Sdérot a été votée à l’unanimité. Celle sur la subvention aux populations civiles de Gaza a été votée à l’unanimité moins un vote contre émis par un des conseillers municipaux du groupe majoritaire, M. Aviel Bensabat.

  • Fünfzig Grade in Reinickendorf: wer ist schuld?

    L’autre soir à Antony, le café écolo de novembre accueillait une soirée-débat sur les possibilités communales d’action face au dérèglement climatique. Une adjointe à la maire de Paris, élue Génération.s et contributrice au rapport Paris à 50°C insistait sur la nécessité d’aides de l’Etat aux collectivités et donc de porter des écologistes au pouvoir aussi au niveau national.

    Cependant, les habitants de notre ville jumelle ont bien du souci à se faire : Robert Habeck, ministre allemand de l’économie, vient de donner son feu vert à la remise en exploitation de la mine à ciel ouvert de Garzweiler. Cette mine de lignite est considérée comme une des principales bombes de carbone du continent, elle va permettre le fonctionnement de quatre centrales thermiques, dont celle de Jänschwalde dans le Brandebourg, pas loin de Reinickendorf, a priori jusqu’en 2030. Il faut bien compenser l’arrêt par ce même Robert Habeck de trois centrales nucléaires qui fournissaient de l’électricité décarbonée…

    Ah, j’oubliais : Robert Habeck est aussi ministre du climat et il est écologiste.

  • Conseil municipal : focus sur… (6)

    Le conseil municipal d’Antony se tient en principe tous les deux mois. L’ordre du jour est fixé par le maire, il comporte plusieurs dizaines de délibérations sur des projets de décisions. Chacune est présentée par un élu de la majorité, qu’on appelle le rapporteur. Les élus des minorités posent des questions, demandent des éclaircissements, expliquent pourquoi ils sont d’accord ou pas sur la décision proposée. Puis le conseil municipal vote et on passe au point suivant. Ce processus emmène l’assemblée jusque tard dans la nuit… Les enregistrements vidéo des réunions sont accessibles sur le site de la mairie (Vidéos du Conseil municipal | Ville d'Antony (ville-antony.fr)). 

    Pour chaque réunion du Conseil, je donnerai ici un coup de projecteur sur un des sujets qui auront été traités.

    Pour ce mois de septembre 2023, le focus sera sur : le respect des minorités.

    L’ordre du jour du Conseil appelait la désignation au scrutin secret d’une conseillère municipale pour siéger au Conseil de territoire Vallée Sud Grand Paris, suite au décès de Rosa Dumoulin. La ville d’Antony y est représentée par 13 conseillers, élus lors de l’installation du Conseil municipal en 2020 : 11 de ces conseillers sont issus de la majorité municipale et deux des minorités (David Mauger pour le groupe Antony Terre Citoyenne et Maroun Hobeika pour le groupe Antony ensemble).

    Se sont présentées : Anne Fauret pour le groupe majoritaire Antony avec vous et Agnès Chabot pour le groupe Antony en mouvement.

    Les résultats ont été : 49 présents et représentés, 44 votants, 37 voix pour Anne Fauret (élue), 6 voix pour Agnès Chabot, 1 vote blanc.

    Avant le vote, la présidente du groupe Antony en mouvement Nadia Desbois avait appelé solennellement l’ensemble du Conseil municipal à voter pour Agnès Chabot, puisque, selon elle, son groupe était le seul à ne pas être représenté au Conseil de territoire. Après le vote, elle a regretté qu’Agnès Chabot n’ait pas bénéficié au moins des votes des élus Antony Terre Citoyenne.

    De fait, la question se posait. D’une part, ATC ne présentait pas de candidat à cette élection puisque nous sommes déjà représentés par David au Conseil de territoire et que l’équilibre politique de cette assemblée ne pouvait pas être modifié par la désignation d’un seul nouveau membre. D’autre part, dans notre programme municipal de 2020, nous nous étions engagés, au cas où nous aurions été majoritaires, à respecter les droits des minorités (par exemple en leur laissant la vice-présidence de la commission des finances). Enfin, Agnès Chabot a montré sur le début de ce mandat des attitudes nuancées en matière sociale et même des positions progressistes en matière sociétale, notamment sur la défense de la laïcité.

    Ce vote peut toutefois être éclairé par au moins deux éléments. Au début du mandat, le groupe Antony en mouvement a fait le choix d’une alliance avec Antony ensemble (droite dure) pour obtenir un poste à la commission d’appel d’offres, sans être alors gêné par l’élimination d’une sensibilité politique minoritaire, à savoir la gauche. Par ailleurs, depuis trois ans, on n’a pas vu de conseillers municipaux macronistes antoniens sur les bancs du public au Conseil de territoire, ni aux visioconférences des commissions territoriales. Cet intérêt soudain pour les questions intercommunales était-il autre chose que conjoncturel ?

    Précision : j’ai participé au vote.

  • Salut Gérard !

    Gérard Baldit est mort. C’était mon voisin – un peu plus haut sur le même côté de la rue. C’était aussi plus que ça : un gars avec lequel il faisait bon discuter de l’aménagement de la place Céline en allant au marché ou des oiseaux dans sa haie et de mes abeilles dans son jardin. C’était aussi le père de mon copain Maxime qui ouvrait volontiers sa maison pour accueillir Fabien, Denis et les autres pour préparer une nouvelle campagne électorale. C’était une victime du Covid que l’on avait vu avec soulagement revenir chez lui après tant de semaines à l’hôpital, puis ressortir doucement en ville… C’était un père et un grand-père fier de sa descendance. Il est mort dans son île, j’espère que sa fin a été paisible. Salut Gérard !

  • Maud Bregeon, députée hors-sol.

    Depuis le début, on nous bassine : Maud Bregeon est députée mais elle est tellement compétente sur l’énergie et tellement bien vue du Président qu’elle va monter au gouvernement au premier remaniement ! Mais en attendant, il faut bien se montrer : à l’Assemblée avec le succès que l’on sait sur la fusion ASN-IRSN, mais aussi en circonscription.

    Donc, ce mercredi 11 octobre à 19 heures, l’espace Vasarely sera le réceptacle de la célébration de la première année de mandat de Maud Bregeon. Un quatre pages en couleur sur papier glacé (quoi qu’il en coute…) annonce cette manifestation où Maud Bregeon devrait apparaitre proche de « sa » circonscription. 

    Maud bregeon

    Sauf que…

    Sauf que l’éditorial ne semble pas avoir été rédigé, ni même relu, par elle. Il débute en effet par « Voilà plus d’un an que vous m’avez élu ». Oui, élu, pas élue. Ca sent le texte-type, centré sur la politique nationale, diffusé à chaque député marcheur charge à lui/elle de l’adapter un peu – ou pas. Ou bien le travail vite fait d’un stagiaire assistant parlementaire débordé.

    Sauf aussi que le diaporama « en circonscription » de la page 3 fourmille d’incongruités : rentrée des classes aux côtés du « maire de Châtenay-Malabary Carl Segeaud » (à Châtenay-Malabry, on l’appelle plutôt par son nom : Carl Ségaud) ; inauguration du « salon du vin et du fromage d’Antony » (en réalité, la foire aux fromages et aux vins) ; et la « rencontre avec les soignants de l’hôpital d’Antony », plus connu par son sigle (HPA) ou par son vrai nom (hôpital privé d’Antony).

    Je suis dur. Ce n’est pas si facile de s’exiler aux confins de l’Essonne et du Val-de-Marne quand on vient de Levallois et de s'attarder quelques jours par mois aux alentours du parc de Sceaux. Il faut découvrir tellement de détails futiles qui n’ont d’importance que pour ces électeurs obtus attachés au territoire où ils vivent : le nom des villes, des maires, des fêtes, des équipements… Mais dans quelques semaines ou mois, tout cela pourra être oublié, Maud Bregeon sera ministre et notre député sera son suppléant actuel, Christophe Mongardien.

    Ah, au fait, Madame Bregeon, le nom de votre suppléant, c’est Christophe Mongardien, pas « Christophe Montgardien ». Encore un détail…

  • L’incendiaire et le champion

    La mecheL’éditorial de Jean-Yves Sénant dans Vivre à Antony de septembre (Les incendiaires et les champions) était vraiment « malaisant » comme disent désormais nos jeunes. Pas tellement pour la comparaison entre une rage collective destructrice (les émeutes de fin juin liées à la mort de Nael Merzouk à Nanterre) et un investissement personnel continu (la performance nationale en saut en longueur de Dreyfus Gbadjale, jeune habitant d’Antony) : fallait-il deux tiers de page pour énoncer des banalités dans le genre « détruire c’est mal - sans cesse sur le métier remettons notre ouvrage… » ? Non, le malaise tenait à la troisième colonne de l’éditorial où Jean-Yves Sénant a tutoyé la limite avec la xénophobie et le racisme. Citons l’auteur : « Alors, pourquoi ces incendiaires ? Qu’est-ce qui a conduit ces jeunes, dont les familles ont quitté un jour leur pays et ont choisi de venir s’établir en France, à concevoir une telle haine pour notre pays… » (soulignement par moi).

    Comment Jean-Yves Sénant sait-il que les incendiaires du Mont-Blanc et de Tabarly sont des jeunes ? Comment sait-il que leurs familles sont originaires de pays étrangers ? Comment connait-il leurs motivations ? Et s’il y avait parmi ces incendiaires de vieux Bretons séparatistes ? Non, Jean-Yves Sénant nous abreuve de ses a priori. Pour lui, la violence est forcément l’œuvre de jeunes, d’immigrés de la deuxième ou troisième génération et qui rejettent la Nation et la République.

    Cela s’appelle l’amalgame : confondre volontairement des concepts distincts dans un but de discrédit. Et revenir de cette façon sur ces évènements violents évidemment inacceptables sans même évoquer d’une phrase la possibilité d’autres raisons (par exemple : une révolte contre une société perçue comme inégalitaire, injuste et stigmatisante), c’est jeter de l’huile sur des braises encore chaudes. Autrement dit, c’est Jean-Yves Sénant qui est à la fois l’incendiaire et le champion de l’amalgame !

  • Antony dans le JDD.

    Qui l’eut cru ? J’ai découvert dans le Journal du Dimanche l’autre jour, grâce à l’obligeance d’une citoyenne d’Antony dont le père travaillait à l’imprimerie (merci Catherine !), une enquête sur la banlieue parisienne en général et notre ville en particulier sous la plume de Victor Franco et Georges Moraux : Qu’est-ce qui ne va pas en banlieue ?

    Dès le premier abord, je suis surpris par le style des journalistes : ils citent Steinbeck à propos de l’urbanité et pas Geoffroy Lejeune sur le grand remplacement. Le JDD serait-il finalement plus proche du Nouvel Obs que de Valeurs actuelles ?

    Toujours est-il que leur parole semble vive et franche et qu’elle ne dissimule pas la réalité de notre cadre de vie. On découvre ainsi au fil de leur reportage ce qu’ils appellent « une cité futuriste au milieu des bourbiers » (sans doute le nouveau quartier Jean-Zay ?). Ils mettent en lumière sans concession « des transports archaïques » (évidemment le RER B). Ils évoquent « l’isolement et l’ennui » dans la cité qui « somnole le jour et dort la nuit » : comment leur donner tort quand Le Sélect est fermé cet été et que les Antoniens cinéphiles doivent se réfugier au Trianon ? Ils déplorent « la dispersion administrative », ayant évidemment constaté que le guichet SNCF le plus proche est à Massy, que la caisse d’allocations familiales est à Châtenay, la Sécurité sociale à Nanterre et le centre des Finances publiques à Vanves… Ils soulignent aussi des « rivalités de clochers d’un autre âge » : ils ont certainement entendu Jean-Yves Sénant refuser lors du dernier conseil municipal l’idée même de subventionner un peu la MJC et le centre de santé de Fresnes dont le tiers des usagers vient d’Antony.

    Mais au moment de copier le lien vers le site du journal pour que vous puissiez approfondir cet article de presse, je découvre un peu tardivement que ce numéro du Journal du Dimanche est daté du… 29 novembre 1964 ! Certainement que Jean-Yves Sénant, en amateur éclairé du cinéma italien, a fait de la réplique culte du Guépard sa devise secrète : « il faut que tout change pour que rien ne change ».

  • Conseil municipal : focus sur... (5)

    Le conseil municipal d’Antony se tient en principe tous les deux mois. L’ordre du jour est fixé par le maire, il comporte plusieurs dizaines de délibérations sur des projets de décisions. Chacune est présentée par un élu de la majorité, qu’on appelle le rapporteur. Les élus des minorités posent des questions, demandent des éclaircissements, expliquent pourquoi ils sont d’accord ou pas sur la décision proposée. Puis le conseil municipal vote et on passe au point suivant. Ce processus emmène l’assemblée jusque tard dans la nuit… Les enregistrements vidéo des réunions sont accessibles sur le site de la mairie (Vidéos du Conseil municipal | Ville d'Antony (ville-antony.fr)). 

    Pour chaque réunion du Conseil, je donnerai ici un coup de projecteur sur un des sujets qui auront été traités.

    Pour ce mois de juin 2023, le focus sera sur : la gratuité des médiathèques.

    L’ordre du jour du Conseil appelait la validation des études d’avant-projet définitif de la future médiathèque du quartier Jean-Zay. Après une intervention d’Irène Huard sur le projet lui-même, j’ai pris la parole sur la nécessité de mettre en œuvre dès maintenant la gratuité totale des médiathèques communales ; j’ai exposé ce qui suit.

    " Voilà un projet ambitieux, éco-responsable, actuel, bref : enthousiasmant à la fois aux plans culturel et architectural !

    Je veux saluer ce soir les études et concertations qui ont eu lieu, j’en suis témoin, j’en ai même été un peu acteur au Conseil des séniors. Elles ont abouti à ce programme de 2021. Il n’est certes pas parfait : comme l’a souligné à l’instant Irène Huard, il oublie presque l’existence de la « petite » médiathèque Arthur-Rimbaud et ses horaires d’ouverture étriqués. Mais il donne une base solide pour le dossier technique. Vous nous avez aussi transmis un codicille de mars 2023 qui prétend « synthétiser » le document d’origine. Et autant l’absence de gratuité des médiathèques actuelles est justement critiquée dans le programme, autant ce point disparait subrepticement de la synthèse.

     Quand on vous interroge, M. le Maire ou Mme Rolland, à ce sujet, vous rivalisez de faux-fuyants : « on verra », « peut-être », « c’est possible qu’on instaure la gratuité plus tard », « on réfléchit », « on attend l’inauguration ou un autre évènement ». Un autre évènement, on se demande bien lequel ? Mais si, bien sûr : les prochaines élections !

    Pourtant le caractère payant des médiathèques est un véritable boulet :

    • C’est tout d’abord un boulet d’image. Il y a en France une tendance lourde à la suppression des frais d’inscription dans les médiathèques. L’autre soir, en commission, Eric Arjona annonçait 39% de médiathèques gratuites, il a juste omis de mentionner que ces 39% c’était en 2017, nous devons être maintenant bien au-delà. Allons-nous être la dernière médiathèque payante d’Ile-de-France ? Astérix… C’est d’autant plus absurde que les médiathèques qui ont servi de références dans le projet, c’est-à-dire Toronto et Stockholm, sont gratuites. Le caractère payant nous place aussi en contradiction avec le manifeste de l’UNESCO et avec une délibération de l’Association des bibliothécaires de France.
    • Le payant, c’est aussi un boulet pour la fréquentation. Les études conduites par cette même Association des bibliothécaires de France montrent une augmentation de la fréquentation après instauration de la gratuité d’au moins 5% et jusqu’à 30 à 40%.
    • Le payant c’est aussi un boulet de lisibilité : vos grilles tarifaires enferment, elles sont compliquées, elles sont laides et repoussantes. Faites simple et beau, faites gratuit !
    • Le payant enfin, pour parler votre langage, c’est un boulet financier. Vous faites payer pour le plaisir de faire payer, pas pour l’argent : le paiement du prêt ne couvre que 2% du budget de la médiathèque et la gratuité vous épargnerait un cout de gestion de plusieurs milliers d’euros par an…

    Alors, ce soir, faites un geste fort à la hauteur de ce bel équipement : annoncez la gratuité totale de nos deux médiathèques pour l’an prochain et laissez votre nom dans l’histoire !"