RER B

  • Antony dans le JDD.

    Qui l’eut cru ? J’ai découvert dans le Journal du Dimanche l’autre jour, grâce à l’obligeance d’une citoyenne d’Antony dont le père travaillait à l’imprimerie (merci Catherine !), une enquête sur la banlieue parisienne en général et notre ville en particulier sous la plume de Victor Franco et Georges Moraux : Qu’est-ce qui ne va pas en banlieue ?

    Dès le premier abord, je suis surpris par le style des journalistes : ils citent Steinbeck à propos de l’urbanité et pas Geoffroy Lejeune sur le grand remplacement. Le JDD serait-il finalement plus proche du Nouvel Obs que de Valeurs actuelles ?

    Toujours est-il que leur parole semble vive et franche et qu’elle ne dissimule pas la réalité de notre cadre de vie. On découvre ainsi au fil de leur reportage ce qu’ils appellent « une cité futuriste au milieu des bourbiers » (sans doute le nouveau quartier Jean-Zay ?). Ils mettent en lumière sans concession « des transports archaïques » (évidemment le RER B). Ils évoquent « l’isolement et l’ennui » dans la cité qui « somnole le jour et dort la nuit » : comment leur donner tort quand Le Sélect est fermé cet été et que les Antoniens cinéphiles doivent se réfugier au Trianon ? Ils déplorent « la dispersion administrative », ayant évidemment constaté que le guichet SNCF le plus proche est à Massy, que la caisse d’allocations familiales est à Châtenay, la Sécurité sociale à Nanterre et le centre des Finances publiques à Vanves… Ils soulignent aussi des « rivalités de clochers d’un autre âge » : ils ont certainement entendu Jean-Yves Sénant refuser lors du dernier conseil municipal l’idée même de subventionner un peu la MJC et le centre de santé de Fresnes dont le tiers des usagers vient d’Antony.

    Mais au moment de copier le lien vers le site du journal pour que vous puissiez approfondir cet article de presse, je découvre un peu tardivement que ce numéro du Journal du Dimanche est daté du… 29 novembre 1964 ! Certainement que Jean-Yves Sénant, en amateur éclairé du cinéma italien, a fait de la réplique culte du Guépard sa devise secrète : « il faut que tout change pour que rien ne change ».

  • Le RER B va-t-il finir par exploser ?

    • Par
    • Le 20/11/2020

    On sait que la branche Sud du RER B est saturée pour les déplacements des banlieusards allant travailler à Paris. Depuis quelque temps, le développement des activités économiques et universitaires au sud de Massy entraine aussi des difficultés importantes dans le sens inverse (Parisiens allant travailler, enseigner ou étudier en Essonne). La décision de retarder l’ouverture de la ligne 18 du Grand-Paris-Express entre Orly et Massy à l’horizon 2027 va impacter encore la fréquentation du tronçon entre Paris et Massy. Mais, à plus brève échéance, la mise en service du tram T12 entre Massy et Evry va avoir le même effet : pour aller du centre de Paris à Longjumeau par le RER C par exemple, il faut actuellement presque une heure mais en 2022, en prenant le RER B jusqu’à Massy puis le T12, on pourra gagner 10 minutes. Comme l’automatisation du RER B par Nexteo est différée et que la mise en service des rames à double niveau (promises initialement par Valérie Pécresse pour 2019 !) est désormais repoussée au mieux en 2026, nous n’avons pas fini d’être transportés comme du bétail !...

    Voir aussi :

    https://www.lesechos.fr/pme-regions/ile-de-france/essonne-evry-courcouronnes-et-massy-bientot-reliees-par-un-tram-train-1266565

    https://www.leparisien.fr/info-paris-ile-de-france-oise/transports/l-arrivee-de-nouveaux-trains-sur-la-b-du-rer-retardee-par-la-crise-08-06-2020-8331978.php

    Actualisation du 23/12/2020 : le 17 décembre, le Tribunal judiciaire de Paris a, sur demande d'Alstom, suspendu la procédure de passation du marché des nouveaux trains du RER B. Encore des mois de perdus !... Lire : décision du Tribunal Judiciaire de Paris relative à la commande des nouveaux trains de la ligne B du RER

     

    Mots-clés : Antony, RER B, RER C, Ligne 18 

  • Charles de Gaulle Express : pas d’intérêt public majeur selon le Tribunal administratif !

    Charles de Gaulle Express : pas d’intérêt public majeur selon le Tribunal administratif !

    Le Tribunal administratif (TA) de Montreuil a annulé le 10 novembre 2020 une partie de l'autorisation environnementale du projet Charles de Gaulle Express (CDG-XP). Ce projet vise à relier la gare de Paris-Est à l’aéroport de Roissy par une desserte ferroviaire circulant sur une partie des voies du RER B mais avec une tarification incompatible avec le système d’abonnement Navigo d’Ile-de-France-Mobilités.

    En effet, le TA a considéré que l’autorisation environnementale prise par les Préfets d’Ile-de-France était viciée dans son aspect "dérogation à l'interdiction de porter atteinte aux espèces protégées" (art L411-1 du Code de l'environnement) dans la mesure où la Loi ne permet cette dérogation que s'il existe une "raison impérative d'intérêt public majeur". Le TA a considéré que la construction du CDG-XP ne présentait pas une raison impérative d'intérêt public majeur.

    Le TA relève notamment que :

    - CDG-XP a été conçu pour l'augmentation continue du trafic aérien et qu'actuellement, et peut-être encore pour une certaine durée, le trafic aérien diminue fortement ;
    - CDG-XP a été conçu pour les JO de 2024 et que, de toute façon, c'est déjà trop tard ;
    - les bénéfices sur la désaturation du RER B sont incertains ;
    - CDG-XP ne devrait pas avoir d'incidence significative sur la réduction du trafic automobile du fait de son tarif ;
    - ce n'est pas tant la déficience de la liaison aéroportuaire qui plombe la compétitivité de Paris vis-à-vis des autres capitales européennes que le cout de la vie et de l'immobilier et le mauvais positionnement économique ;
    - la ponctualité du CDG-XP n'est pas garantie en cas de problème ponctuel d'exploitation ;
    - en résumé : CDG-XP n'est pas une infrastructure indispensable...

    Le TA annule donc l'autorisation environnementale seulement en tant qu'autorisation de déroger à l'interdiction de porter atteinte aux espèces protégées. En bref, les travaux peuvent donc continuer tant que les espèces protégées ne sont pas concernées...

    Cette annulation ne peut pas être régularisée par une autorisation modificative. L'autorité administrative compétente (les Préfets) doit donc reprendre l'instruction sur la partie qui est entachée d'irrégularité, ce qui ne va pas forcément être simple...

    Mais il faut s'attendre à ce que les Préfets fassent appel de ce jugement.

    11/11/2020

    Mots-clés : Charles de Gaulle Express, RER B, service public, tribunal administratif