Résidence universitaire

  • Aménagement du quartier Jean-Zay : décryptage

    Avez-vous vu la vidéo sur le futur aménagement du quartier Jean-Zay ? C’est effectivement dispensable mais si vous avez un peu de temps à perdre il y a quelques passages savoureux.

    Bien sûr, tout n’est pas risible. Cela débute même par une intervention de Jean-Yves Sénant expliquant que le quartier Jean-Zay s’appelle ainsi parce qu’il remplace la résidence universitaire Jean-Zay… On sent le vent de l’Histoire nous traverser : avoir un maire aussi brillant, quelle chance ! Evidemment, on aurait pu imaginer qu’il rappelle que Jean Zay, ministre radical de l’Education nationale du Front populaire, a été assassiné par la Milice en 1944 parce que juif. Mais fi de ces détails, Jean-Yves Sénant n’est pas un homme du passé ! D’ailleurs, il chérit tellement l’histoire en général et celle de la résidence universitaire en particulier qu’il les couvre de voiles pudiques mais nous avons déjà eu l’occasion d’en parler ici-même

    Suit un film de 4 minutes supposé illustrer le futur quartier. Première curiosité : un seul vélo représenté, immobile d’ailleurs, cela fait vraiment peu pour un espace dédié aux mobilités douces ! Surprise ensuite : la mixité a été oubliée aussi, les personnes figurées sont essentiellement des jeunes femmes blanches, quelques hommes, pas de vieillards, peu d’enfants, pas de poussettes, pas de Noirs – enfin si, un, toujours le même, sur plusieurs plans, les quotas sont stricts. Incohérence climatique enfin : tout ce beau monde discute sous des cerisiers en fleurs, nous sommes certainement fin mars, d’ailleurs la végétation du Parc de Sceaux n’a pas encore daigné éclore sur les vues aériennes, sauf que les érables du quartier sont largement en feuilles et les habitants en T-shirts et robes légères comme en juin ! Bref, un docu-publicitaire bon marché.

    Les interventions de J-Y Sénant et du Président Berger ramènent le spectateur dans la réalité ou plutôt elles tentent de le faire. Quand la journaliste évoque les équipements publics du quartier, l’autosatisfaction du maire la foudroie : « Une crèche, une école, une médiathèque, c’est déjà pas mal ! ». Il n’insiste d’ailleurs pas trop sur la cour de cette école en terrasse et sur le calendrier qui prévoit que les logements seront livrés fin 2023 et la médiathèque en 2025… Jean-Didier Berger le rejoint dans sa projection temporelle et présente la ligne du tram T10 comme desservant la gare du Grand-Paris-Express de Clamart alors que son terminus de 2023 n’ira guère au-delà de l’hôpital Béclère…

    En ces temps de confinement, nous ne sommes pas autorisés à aller au théâtre mais nos édiles font tout leur possible pour que l’on croie être au cirque.

    20/03/21

    Mots-clés : Antony, Résidence universitaire, Jean Zay, Jean-Yves Sénant, Jean-Didier Berger

  • Quand Jean-Yves Sénant réécrit l'histoire

    Dans Vivre à Antony de février, Jean-Yves Sénant signe une fresque historique sur la Résidence universitaire Jean-Zay. Mais certains pourraient bien lui reprocher des raccourcis audacieux dans sa progression chronologique.

    Ainsi, sur la période 1980-2009, J-Y Sénant affirme à propos de la Résidence universitaire d'Antony (RUA) : "l'Etat, quel que soit le Gouvernement, faisait la sourde oreille, il n'en voulait plus". Qu'il ait oublié qu'en 1995 François Bayrou, alors ministre de l'Education nationale, décida le maintien (qu'il voulait durable) de la RUA, passe encore mais qu'Eric Arjona, le conseiller municipal délégué à l'aménagement, ancien adhérent du MoDem, soit atteint de la même amnésie sélective, c'est absolument ahurissant !

    Mais nous ne sommes au bout de nos surprises. Rien, pas un mot, sur l'intervention machiavélique de Patrick Devedjian de 2004. Rappelons que le mentor de Jean-Yves Sénant profita à ce moment-là d'être à la fois Ministre des libertés locales et Président de la Communauté d'agglomération des Hauts-de-Bièvre pour faire adopter subrepticement un article de loi "sur mesure" autorisant le transfert gratuit des résidences universitaires aux intercommunalités intéressées. Dans ce cas, l'omission est plus compréhensible : Patrick Devedjian n'avait pas été assez habile dans sa rédaction légistique et la RUA n'étant pas propriété de l'Etat mais du CROUS échapa provisoirement à ses visées destructrices.

    On le sait, la plus grande partie de cette RUA a été détruite. Mais l'ignominie du forfait n'autorise pas à cacher les responsabilités des acteurs.

     

    05/02/2021

    Mots-clés : Antony, Jean-Yves Sénant, résidence universitaire, RUA, Jean-Zay