Articles de brunoedouard

    • Bruno EDOUARD
    • Pharmacien retraité

Centres d'intérêts : Politique locale, santé, transports, musique, environnement

  • Canicule 2024 : merci Castex !

    Cet après-midi, il fait 36°C à l’ombre à Antony, les Hauts-de-Seine sont passés en vigilance orange. Le site internet de la ville nous vante « l’été doré » (« grillé » aurait été plus juste). Les deux « poumons de fraicheur » qu’auraient pu être le Sélect et Vasarely sont fermés, le Sélect est en « repos » du 24 juillet au 20 août et Vasarely ne rouvrira pas avant le 1er septembre. J’avais déjà alerté l’exécutif municipal sur la nécessité d’anticiper dès cet hiver la canicule prévisible qui nous atteint à nouveau : comme je le craignais, les résultats sont éloquents… Alors pour les Antoniens qui ne sont pas dans leur résidence secondaire de Bretagne, pour supporter la chaleur, il reste le RER B où des agents de la RATP distribuent aimablement des bouteilles d’eau et des éventails en carton. Alors, carton jaune pour Jean-Yves Sénant et une médaille pour Jean Castex !

  • Conseil municipal : focus sur... (10)

    Un dernier Conseil en passant…

    Le conseil municipal d’Antony se tient en principe tous les deux mois. L’ordre du jour est fixé par le maire, il comporte plusieurs dizaines de délibérations sur des projets de décisions. Chacune est présentée par un élu de la majorité, qu’on appelle le rapporteur. Les élus des minorités posent des questions, demandent des éclaircissements, expliquent pourquoi ils sont d’accord ou pas sur la décision proposée. Puis le conseil municipal vote et on passe au point suivant. Ce processus emmène l’assemblée jusque tard dans la nuit… Les enregistrements vidéo des réunions sont accessibles sur le site de la mairie (Vidéos du Conseil municipal | Ville d'Antony (ville-antony.fr)). 

    Pour chaque réunion du Conseil, j’ai donné ici un coup de projecteur sur un des sujets qui ont été traités.

    Pour le ce mois de juin 2024, le focus sera sur : les conflits d’intérêt.

    L’article 28 du Règlement intérieur du Conseil municipal, adopté en septembre 2020, édicte : « Les membres du Conseil municipal doivent signaler, au plus tard au début de leur examen, qu’ils ne peuvent participer aux débats et prendre part au vote des délibérations relatives aux affaires dans lesquelles ils ont un intérêt soit personnellement, soit comme mandataires. Ils devront quitter la salle du conseil lors des débats et du vote de ces délibérations ».

    La première délibération du conseil de juin 2024 concernait l’attribution d’une subvention pour notre ville jumelle marocaine de Taroudant. Conformément au règlement, Saïd Aït-Ouaraz, maire-adjoint, a quitté la salle lors du débat et du vote de cette délibération dans la mesure où il est un membre éminent du Cercle Eugène-Delacroix, association d’élus franco-marocains qui était le véhicule de la subvention.

    Un peu plus tard vint une délibération qui portait sur l’acquisition par la ville d’Antony d’une partie du terrain de l’US-Métro à la RATP. Le Maire présenta la délibération, notamment son caractère partiel et l’engagement de maintien du caractère sportif du terrain acquis. Ma collègue Irène Huard intervint et rappela le contexte de l’opération, en particulier le désengagement de la RATP de la promotion du sport vis-à-vis de son personnel du fait d’une politique de privatisation et de filialisation. Cette intervention a semblé déplaire à la Présidente du groupe « d’opposition » macroniste, Nadia Desbois puisqu’elle est alors intervenue, interpellant Irène Huard. J’ai été amené à prendre ensuite la parole et j’ai exposé ce qui suit :

    « Je m’étonne que Mme Desbois s’exprime et soit présente ce soir sur cette délibération. En tant que membre du Conseil d’administration de la RATP, elle est évidemment en situation de conflit d’intérêt pour voter une délibération à laquelle la RATP est partie ».

    L’intéressée n’a pas semblé prendre la mesure de cette infraction au Règlement et j’ai dû lui préciser : « Le Règlement prévoit que vous ne soyez pas là, c’est ce qu’a fait Saïd à l’instant… »

    J’ajoute un commentaire. Le fait que Mme Desbois soit membre du Conseil d’administration de la RATP est public, elle en fait part volontiers à ses interlocuteurs, je n’ai donc pas de mérite à avoir relevé ce conflit d’intérêt. Mais elle pourrait, d’autres membres du Conseil municipal pourraient, être plus ou moins discrètement membres d’organismes extérieurs les plaçant dans ces situations. Il serait utile que chaque élu publie en début de mandat, et actualise ensuite, sa déclaration d’intérêt. La mienne est disponible ici.

  • Sectarisme à géométrie variable

    Nombre de députés macronistes (ou ex-macronistes…) ont fait état de leur refus de voter à l’Assemblée nationale pour des candidats à des fonctions de responsabilité qui seraient « hors de l’arc républicain » (sous entendu : LFI et RN, confondus ensemble comme « les extrêmes »). Les mêmes annoncent vouloir voter immédiatement une motion de censure contre tout gouvernement où figurerait un ministre insoumis. La palme en ce domaine revient à la députée de la 13ème circonscription des Hauts-de-Seine qui prétend rejeter aussi les écologistes !

    Pourtant, hier, à Strasbourg, Younous Omarjee, eurodéputé français insoumis, a été élu vice-président du Parlement européen. Rien à voir ? Mais si. Younous Omarjee a été élu au deuxième tour de scrutin. Au 1er tour, il avait recueilli 272 voix alors que les effectifs totaux des eurodéputés de gauche sont de 235. Au 2ème tour, il a recueilli 311 voix. Ce qui veut dire que 37 eurodéputés de droite ou du centre ont voté pour un insoumis au 1er tour et même 76 au 2nd tour (où il était opposé à trois députés d’extrême-droite). Il est possible que le groupe Renew qui regroupe 77 eurodéputés présentés comme centristes (dont tous les macronistes français) ait contribué de façon décisive à cette élection.

    Alors, LFI et le RN ne sont pas à Strasbourg équivalents aux yeux des macronistes alors qu’ils le seraient à Paris ? Plaisante cohérence politique qu’une rivière borne ! Vérité en deçà des Vosges, erreur au-delà.

  • Le bel été gâché du sieur Sénant

    Dans la tribune de la majorité municipale du numéro de juillet de Vivre à Antony, Jean-Yves Sénant se désole de la décision « étonnante » du Président Macron de dissoudre l’Assemblée nationale. A-t-il peur pour la démocratie, craint-il l’arrivée du Rassemblement national à Matignon, redoute-t-il le blocage des institutions ? Que nenni. Il est surtout effrayé par la réaction des agences internationales de notation et par une hausse éventuelle des taux d’intérêt. Lui qui, dans le récent processus budgétaire, affirmait haut et fort que la baisse des taux était pour la rentrée !... Ah, j’oubliais : il verse aussi une larme sur les Jeux olympiques qui vont être abimés par nos dissensions nationales sous les projecteurs du monde sportif.

    Je me demande ce qui est le plus terrible : cet aveuglement ou cette superficialité ? Jean-Yves Sénant ne sait pas que 9 millions de personnes vivent en France sous le seuil de pauvreté, que nos hôpitaux sont sous-dotés en budget comme en effectifs, que 18% des Français habitent des logements indignes, que nos services publics (Poste, SNCF, RATP…) se recroquevillent, abandonnés qu’ils sont par l’Etat face à des concurrents qui se gardent les meilleurs morceaux du « marché ». Mais tout ça est, à ses yeux, sans doute à cacher derrière des palissades pour inaugurer dignement les Jeux olympiques !

    Mais le plus curieux est ce qui n’apparait pas dans la tribune : le bouclage de Vivre à Antony intervient en effet le 15 du mois précédent et Jean-Yves Sénant n’avait pas, le 15 juin, accompli encore totalement sa conversion, il était encore républicain. Depuis, il a décidé d’intégrer le camp macroniste qu’il vilipendait énergiquement à chaque occasion il y a quelques semaines et de soutenir la députée sortante Maud Bregeon dans sa quête vers une réélection problématique. Courbe-toi, cher Jean-Yves, adore ce que tu as brulé, brule ce que tu as adoré…

  • Mots de Bregeon : bidon !

    Pf bregeon 1La profession de foi (si l’on peut dire…) de Maud Bregeon est arrivée dans ma boite ce midi. Ce qui attire l’œil est évidemment cette phrase surlignée au jaune : « Refusons la victoire du candidat de la France insoumise soutenu par Jean-Luc Mélenchon ». 

    Elle a fumé quoi, Maud ? Du Datura au plutonium ? Comme si elle ne savait pas qu’elle est opposée (comme il y a deux ans) à Brice Gaillard, le candidat du Nouveau front populaire, qui est depuis toujours : socialiste ! Tellement socialiste qu’il est même premier secrétaire fédéral du PS. Mais pour elle, socialiste c’est l’extrême-gauche ; sans doute qu’elle met les radicaux de gauche dans la gauche radicale et place Ciotti au centre-droit ?

    Management by clowns i cannot tell a lieMentir sciemment ainsi aux citoyens, c’est déjà indigne d’un responsable politique, mais mentir de la sorte aux électeurs en période électorale, c’est un délit. J’étais à deux doigts de rédiger une dénonciation selon l’article 40 du Code de procédure pénale quand j’ai vu qu’une plainte avait été déposée par Brice Gaillard. La justice tranchera, je souhaite qu’elle le fasse vite.

    En tout cas, sa prose aura au moins eu un mérite : celui de révéler à chacun ce que sont les mots de Bregeon : de l’affabulation, des inventions, de la désinformation.  Complètement bidon.

  • Macron va faire de l'Elysée un fort Chabrol ?

    A l'approche d'élections législatives qu'il a provoquées et de résultats qu'il envisage comme catastrophiques pour lui, le Président Macron a décidé le 3 juillet 2024 que la "Maison Elysée" serait désormais une zone protégée avec filtrage militaire. Mais de qui compte-t-il ainsi se protéger : du nouveau Premier ministre qu'il lui faudra nommer, du peuple français ou bien de l'Histoire ?

  • Macron, nouvel Hindenburg ?

    A priori certes, il n’y a rien, ou presque, de commun entre l’Emmanuel Macron de juin 2024 et le maréchal Paul von Hindenburg de septembre 1932. Encore que…

    1200px basa 3k 15 383 1 hitler and hindenburg potsdam 21 03 1933D’un côté un vieux militaire et de l’autre un jeune banquier, mais tous deux sont arrivés aux responsabilités exécutives sans jamais avoir été ni parlementaire, ni même élu local. L’un comme l’autre sont alors présidents de leur pays, élus une première fois dans un contexte économique difficile et réélus récemment avec le soutien des patrons alors que le pouvoir d’achat de leurs concitoyens est en baisse. Dans les deux cas, République de Weimar et 5ème République, la constitution leur laisse un rôle prééminent, pouvant nommer le chef du gouvernement et dissoudre la chambre basse. Ni l’un ni l’autre n’ont d’espoir de se maintenir au pouvoir suprême à moyen terme : Hindenburg à cause de son âge, Macron qui ne peut pas faire plus de deux mandats. Tous deux se sont initialement affichés comme opposés aux mouvements d’extrême-droite dont l’influence grandit (le parti national-socialiste en Allemagne, le Rassemblement national en France), ils ont affronté deux ans plus tôt lors du dernier scrutin présidentiel le leader de ce parti et ne l’ont défait qu’avec une marge limitée. Une élection vient de donner à l’extrême-droite un score inattendu (37% aux nazis aux législatives de juillet 1932, 32% au RN aux européennes de juin 2024).

    Macron le pen« Vraiment, Paul, nous partageons plein de choses ! » pourrait dire Emmanuel Macron.

    Le 12 septembre 1932, Hindenburg dissout le Reichstag. Macron dissout l’Assemblée nationale le 10 juin 2024.

    En novembre 1932, les nazis confirment (sans plus : 33% des voix) leur première place. En janvier 1933, Hindenburg se résout à nommer Hitler comme Chancelier du Reich. Quelques mois plus tard, c’est l’incendie du Reichstag, la suspension des libertés publiques et l’élimination des Juifs de l’administration allemande et le boycott de leurs commerces.

    Dans moins de trois semaines, nous verrons si l’histoire se répètera en France.

  • Canicule 2024 : le compte à rebours est lancé

    C’est vrai, il faut un peu d’imagination cette dernière semaine d’avril où les températures matinales ont fait frissonner les pruniers pour envisager la canicule que nous subirons sans doute cet été, comme d’habitude désormais. Dans deux mois…

    L’été dernier, la mairie avait diffusé les consignes de prudence aux personnes âgées, notamment boire avant d’avoir soif et passer au moins une heure par jour dans un espace rafraichi ou climatisé. Bravo ! Sauf que. Sauf qu’il n’y a pas, ou presque pas, à Antony de points d’eau potable en libre accès : pour des raisons d’hygiène m’a-t-on dit… Sauf que la plupart des établissements municipaux rafraichis ou climatisés (essentiellement le cinéma Le Sélect, l’espace Vasarely et les Ans toniques) étaient fermés de mi-juillet à mi-août. La liste diffusée par le CCAS se réduisait donc en pratique à la résidence Renaître, l’hôtel de ville, le hall de l’hôpital privé et le Monoprix.

    J’ai donc cet hiver tenté de sensibiliser l’exécutif municipal au fait qu’après l’hiver viendrait le printemps puis l’été et j’ai fait des propositions. J’ai suggéré de réaliser, comme à Paris, une coopération avec les associations de commerçants en les incitant à remplir gratuitement d’eau potable les gourdes des personnes qui leur en feraient la demande. J’ai proposé que Vasarely et Le Sélect ne ferment pas complètement et simultanément cet été. Dans les deux cas, franchement, je n’ai pas perçu chez mes interlocuteurs de volonté de s’emparer du sujet ; au contraire, je crois que c’était plutôt une gêne abyssale.

    Mais je peux et je souhaite m’être trompé. Nous verrons bien.

  • Jeux olympiques : tout va bien se passer !

    Amelie oudea castera 2017 cropQu’est-ce qui me rend le plus mal à l’aise ? Le sourire artificiel d’Amélie Oustéa-Castéra, les émoluments de Tony Estanguet, les discours lénifiants sur la baignabilité de la Seine, la délocalisation des migrants à Orléans par Darmanin, les réquisitions de logements du CROUS ? Non, je crois que c’est l’arrêté de Sébastien Lecornu qui prévoit l’attribution d’une médaille pour les personnels militaires qui seront tués à l'occasion de l'opération Sentinelle – JO 2024. Ce souci du détail, cette volonté d’anticipation, ça ne se trouve que chez les grands chefs !

  • Conseil municipal : focus sur... (9)

    Conseil municipal : focus sur…

    Le conseil municipal d’Antony se tient en principe tous les deux mois. L’ordre du jour est fixé par le maire, il comporte plusieurs dizaines de délibérations sur des projets de décisions. Chacune est présentée par un élu de la majorité, qu’on appelle le rapporteur. Les élus des minorités posent des questions, demandent des éclaircissements, expliquent pourquoi ils sont d’accord ou pas sur la décision proposée. Puis le conseil municipal vote et on passe au point suivant. Ce processus emmène l’assemblée jusque tard dans la nuit… Les enregistrements vidéo des réunions sont accessibles sur le site de la mairie (Vidéos du Conseil municipal | Ville d'Antony (ville-antony.fr)). 

    Pour chaque réunion du Conseil, je donnerai ici un coup de projecteur sur un des sujets qui auront été traités.

    Pour le ce mois d’avril 2024, le focus sera sur : le budget.

    La Loi impose aux communes de voter leur budget avant le 15 avril de chaque année. Ce vote doit intervenir après qu’ait eu lieu un débat d’orientation budgétaire deux mois auparavant. Le budget est traditionnellement considéré comme un sujet ardu et technique mais il est d’abord et surtout le reflet et l’outil de la politique de l’équipe municipale en charge des affaires. Il est bien sûr extrêmement rare que des conseillers minoritaires approuvent le budget dans son ensemble : le faire correspondrait à approuver formellement la politique de la majorité et donc, en allant jusqu’au bout de la logique, à demander à intégrer l’exécutif municipal !

    Le budget comporte deux parties : le fonctionnement et les investissements. Chacune de ces deux parties comporte des ressources et supporte des dépenses.

    Les ressources de fonctionnement sont schématiquement des subventions venant de l’Etat, des rentrées fiscales payées par les contribuables antoniens (la taxe foncière essentiellement désormais) et les produits des services municipaux payés par les usagers (restauration scolaire ou entrées de cinéma, par exemple). Les dépenses de fonctionnement comportent les charges de personnels (pour payer les agents communaux), les charges générales (pour chauffer les écoles, éclairer les voies publiques, des subventions aux associations, etc.) mais aussi les charges financières (le remboursement des emprunts éventuellement souscrits). Si le budget de fonctionnement comporte un excédent (c’est généralement le cas, un déficit de fonctionnement est interdit), cet excédent peut être transféré sur le budget d’investissement, c’est ce qu’on appelle l’autofinancement.

    Les ressources d’investissement comportent donc cet autofinancement éventuel transféré du budget de fonctionnement, des subventions venant de l’Etat ou d’autres collectivités, le cas échéant des emprunts, des ventes… Les dépenses d’investissement recouvrent la rénovation des infrastructures communales, les grands travaux, éventuellement des acquisitions de terrains.

    Voilà ce que j’ai exposé :

    L’inflation, le bouleversement climatique, la crise énergétique, les tensions sur les matières premières et sur les céréales, les taux d’intérêt qui flambent… Pourtant, en 2024, Antony ne change pas vraiment son cap budgétaire. Le rapporteur vient de le dire : « C’est du classique ».

    Côté ressources de fonctionnement, le même mix injuste usagers/contribuables, opportunément renforcé par des remboursements d’assurances que vous anticipez grâce au nouveau référentiel comptable.

    Côté dépenses de fonctionnement, cependant, je tiens à saluer la cohérence des dépenses relatives aux ressources humaines : les efforts sont significatifs, pertinents et sur la voie de l’équité, et ils devraient favoriser l’attractivité de notre commune en tant qu’employeur. Mais les autres charges de gestion courante restent tranquillement au niveau de 2023 ou presque. Ainsi la subvention au CCAS plafonne, loin des besoins réels. Et sur les dépenses informatiques, par exemple, vous refusez d’équiper les salles municipales des quartiers du Wiki quand bien même des associations y organisent des ateliers informatiques : comprenne qui pourra !

    Sur les ressources d’investissement, à côté de l’autofinancement dont vous êtes si fiers, vous vendez les bijoux de famille, les terrains d’AntonyPole, et vous comptez sur des subventions de la DSIL auxquelles vous reconnaissez ne pas croire beaucoup.

    Enfin, le programme pharaonique de grands travaux à 45 millions qui perd ces jours-ci un des rares projets vraiment utile avec l’acquisition du stade de l’US Métro : je veux parler de la reconstruction de l’école Anatole-France, différée au-delà de 2026. Restent le futile bling-bling (l’inénarrable fosse de plongée !), le néfaste (AntonyPole avec l’éviction des entreprises pour construire des logements en zone bruyante et polluée), la fausse bonne idée (la rue Mounié que vous n’avez pas osé piétonniser). Même sur les projets quasi-consensuels, comme le virage écologique, vous bégayez, terminant d’installer des stores occultants dans les écoles après la canicule. En commission hier soir, vous disiez « à l’été », ce soir vous annoncez « en fin d’année ».

    Donc, naturellement, nous voterons contre votre budget.

  • Eau et étiquette à la cour d’Antony

    Il y a deux mois, j’avais mis en lumière l’absurdité écologique et économique de mettre sur les tables du Conseil municipal de l’eau embouteillée provenant d’Arcachon. J’ai renouvelé ma demande de carafe d’eau du robinet il y a deux semaines en commission. Est-ce que ces démarches ont été étudiées ? Peut-être… Eau de conseil

    En tout cas, au Conseil municipal, si les élus ont toujours droit à de l’eau minérale, ce n’est désormais plus que dans la limite d’une bouteille de Thonon en verre de 75 cL pour deux conseillers. 

    Mais, dans le même temps, en commission extra-municipale, c’est-à-dire avec des responsables associatifs et des agents des services communaux, ils doivent se contenter d’une simple eau de source en bouteille plastique de 50 cL. Eau de commission

    Soit, comme aurait dit Audiard, les manières y gagneront ce que l’écologie perdra.

    Pour se désaltérer avec de l’eau potable du réseau, il faut soit rester chez soi, soit apporter sa gourde. Nous sommes quelques-uns à agir ainsi… Eau durable

  • Conseil municipal : focus sur.. (8)

    Conseil municipal : focus sur… (8)

    Le conseil municipal d’Antony se tient en principe tous les deux mois. L’ordre du jour est fixé par le maire, il comporte plusieurs dizaines de délibérations sur des projets de décisions. Chacune est présentée par un élu de la majorité, qu’on appelle le rapporteur. Les élus des minorités posent des questions, demandent des éclaircissements, expliquent pourquoi ils sont d’accord ou pas sur la décision proposée. Puis le conseil municipal vote et on passe au point suivant. Ce processus emmène l’assemblée jusque tard dans la nuit… Les enregistrements vidéo des réunions sont accessibles sur le site de la mairie (Vidéos du Conseil municipal | Ville d'Antony (ville-antony.fr)). 

    Pour chaque réunion du Conseil, je donnerai ici un coup de projecteur sur un des sujets qui auront été traités.

    Pour le ce mois de février 2024, le focus sera sur : le rapport annuel sur le développement durable.

    En ce début d’année, le Conseil municipal examine des rapports, préparés par l’exécutif municipal, sur la certains aspects transversaux de la politique locale : égalité femmes-hommes, orientations budgétaires, développement durable. Ces rapports sont en principe examinés d’abord en commission avant d’être commentés en séance publique du Conseil. Pour ce Conseil, la moitié des points à l’ordre du jour n’avait pas été examinée lors d’une commission.

    Voilà ce que j’ai exposé :

    Nous regrettons que ce rapport n’ait pas été présenté à la commission du développement durable. C’est fort dommage.

    S’agissait d’un rapport sur l’année 2023, il est naturellement bâti sur le passé et orienté vers l’avenir.

    Cependant votre regard sur le passé n’est pas honnête. Vous vous gargarisez de formules toutes faites comme « Depuis des années… », vous mettez en avant votre supposée « détermination » et votre prétendue « ambition ». Mais vous avez une mémoire bien peu fidèle. Je me souviens de vos achats de véhicules dans les années 2010 et de vos réponses d’alors, Monsieur le maire, quand nous vous demandions la nature du carburant ; vous nous aviez répondu : « Le diesel le plus pur » ! S’agissant de la désimperméabilisation de l’espace public, vous aviez également prononcé : « Des inondations, il y en a à Paris, il n’y en a pas à Antony ». Quand nous vous faisions remarquer la possibilité d’installer des LED pour l’éclairage urbain, vous tergiversiez : « c’est trop tôt, il est urgent d’attendre ». Et je ne parle pas de la géothermie, vous avez récemment reconnu votre retard, votre conversion est actée mais elle est trop récente pour apparaitre dans ce rapport, même dans le chapitre Orientations futures !...

    Alors, en 2023, vous avez agi, vous avez enfin agi. Avec retard, avec timidité et sans cohérence, cela a été souligné, mais vous avez agi. Vous avez aussi regardé les autres agir : le Département, le Territoire. Vous présentez presque comme vôtres les travaux sur les collèges et le bassin de rétention du 92 ainsi que la collecte sélective des déchets de Vallée Sud Grand Paris.

    Je ne vais pas commenter chacune des 32 pages de ce document, nous aurions pu le faire en commission, mais je me sens dans l’obligation de mettre certains points en évidence.

    Vous avez plusieurs RER de retard, ne serait-ce que sur ces bouteilles d’eau minérale venant d’Arcachon sur nos tables : à Sceaux, il y a une carafe d’eau du robinet par 2 élus et ce depuis 10 ans. Vous mettez en avant votre plan canicule mais l’été dernier la quasi-totalité des espaces rafraichis conseillés aux seniors étaient fermés du 14 juillet au 15 aout (que ce soit Vasarely ou Le Sélect). Vous faites figurer un chapitre Résilience locale qui mentionne un plan communal de sauvegarde qui n’existe qu’en projet depuis plus d’un an et dont la publication par arrêté reste à l’horizon – en ce sens que ça s’éloigne au fur et à mesure que l’on s’avance… Vous vous félicitez d’avoir végétalisé deux cours d’école, quelle célérité ! Mais à l’école toujours pas d’alternative végétarienne malgré les demandes des parents d’élèves et l’impact de l’alimentation carnée sur le rejet des gaz à effet de serre. Vous ne faites rien ou si peu sur les publicités lumineuses nocturnes. Mais vous aimez parsemer vos textes de mots-clés qui fleurent bon l’écologie : micro-forêt, trame verte, plan de mobilité active… Sur ces sujets, on peut dire que vous avancez avec précaution. Des forêts urbaines qui ont la largeur de cette pièce, des trames vertes encore plus minces, un réseau capillaire des bus certes amélioré sur les itinéraires mais avec des fréquences quasi-dissuasives !

    Enfin, la cohérence manque à l’appel. En centre-ville, vous supprimez la bande cyclable de la rue Mounié qui figure pourtant au schéma directeur de même nom. Vous réaménagez cette rue sans envisager sérieusement ses relations avec les autres voies que sont la RD920, la rue Jean-Moulin, l’avenue Gabriel-Péri… Sur Antonypole, vous reniez votre propre objectif de limitation des trajets domicile-travail du PADD en créant un quartier dortoir avec presque uniquement des logements. Vous êtes tout fier de vos budgets dits « participatifs » au point de lister parmi les lauréats des années précédentes des projets enterrés, mais vous ne vous emparez pas de généraliser ceux qui vous sont proposés et consacrés à chaque édition.

    Vraiment, dans ce rapport, vous vous payez de belles phrases, de beaux graphiques et de grosses dépenses, nous aurions aimé y trouver la preuve de vos actions résolues mais c’est peine perdue.

    Le Maire a répondu que je disais n’importe quoi. Je maintiens chaque mot.

  • Renoncer n’est pas revenir en arrière

    Dans l’Humanité Magazine de ce weekend, le philosophe Alexandre Monnin explique pourquoi renoncer à certaines technologies (réseaux sociaux, automobile, enneigement artificiel…) devrait être envisagé à l’échelle collective face au réchauffement climatique (voir aussi son livre : Politiser le renoncement. Paris, 2023, Editions Divergences, ISBN : 979-1-097088538).

    Mais il me semble qu’il est nécessaire, dans certains cas, de renoncer aussi individuellement à des attitudes pourtant vertueuses dans cette même optique.

    Vendredi dernier, j’ai vendu la parcelle de forêt dont j’avais hérité à la mort de ma mère.

    Cette petite parcelle, moins d’un hectare, je l’ai toujours connue, je me rappelle y être allé tout gamin avec mon grand-père et mon père vérifier avec du matériel d’arpenteur si la limite ne coupait pas la souche d’un des sapins abattus récemment par un voisin. A l’époque, mon grand-père « regardait pousser ses arbres », se contentant d’éclaircir autour des jeunes et de faire couper par une des trois scieries du canton des beaux arbres à l’occasion d’évènements majeurs – pour le mariage de sa fille ou pour la charpente d’une maison qui se terminait…

    Mais aujourd’hui les épicéas sont attaqués par des scolytes, il faut sortir rapidement du bois les arbres contaminés, les sapins supportent mal la sécheresse en moyenne altitude, un coup de vent m’en a couché un sur deux autres qui soufrent... Mais la seule scierie du coin n’est intéressée qu’à partir d’une quinzaine de billes !… Depuis deux ans, je suis des formations, je lis des journaux, des bouquins, j’assiste aux réunions du syndicat régional. J’ai à peu près compris les déclarations fiscales à faire, les assurances à souscrire, auprès de qui établir une convention de passage pour le sentier de randonnée, comment certifier la parcelle PEFC et le bois en AOC « Bois du Jura », comment récupérer la TVA sur ma prochaine vente… Mais il m’a fallu 3 mois pour le label PEFC, autant pour avoir une réponse de la communauté de communes pour le sentier, je n’ai pas réussi à faire modifier mon numéro SIRET d’apiculteur pour y adjoindre la mention d’exploitant forestier… Dans toutes les réunions du syndicat, on discute du morcellement de la forêt, je découvre que c’est effectivement une plaie. Alors, j’ai décidé de renoncer.

    J’ai vendu la parcelle à mon voisin – mon seul voisin, il s’est agrandi progressivement – je  lui ai expliqué que je vendais la mort dans l’âme en pensant à mon grand-père, il m’a fait une proposition que j’ai acceptée illico, il m’a dit que ma parcelle serait dans de bonnes mains, qu’il s’en occuperait bien. Je suis certain qu’il s’en occupera bien mieux que moi.

    Ah, j’oubliais : on n’a même pas pu boire un coup après avoir signé chez le notaire, j’étais en visio !  Quelle époque !

  • Bon anniversaire, Le Sélect !

    Le weekend dernier, le cinéma d’Antony célébrait ses dix ans. En fait, c’est le nouveau Sélect qui était à la fête, l’ancienne salle avait été ouverte en 1928, sous le nom d’Artistic puisqu’elle n’avait acquis son nom actuel qu’en 1933. Peut-être aurons-nous donc l’occasion d’une cérémonie de vrai centenaire dans 4 ans ?

    J'ai été samedi à la projection de Portait de la jeune fille en feu et dimanche à celle du Sens de la fête. La salle François-Truffaut était presque comble, avec beaucoup de spectateurs (et de spectatrices, notamment pour Portrait de la jeune fille en feu) non-Antoniens, l’assistance plutôt militante le samedi, plus cinéphile le dimanche. Ces deux films ont été suivis d’échanges intéressants avec leurs auteurs. Bref, deux belles soirées.

    Je n’avais pas lu, vendredi 26, l’interview de Christine Beauchemin-Flot, la directrice du Sélect, dans Le Parisien. Je ne l’ai découvert qu’a posteriori ce lundi. C’est aussi bien, cela m’aurait un peu gâché la fête.

    En effet, Christine Beauchemin-Flot se répand en propos désagréables sur ceux (j’en ai fait partie) qui, de 2007 à 2012 avaient critiqué le format et l’architecture du projet initialement présenté. C’est parfaitement son droit d’être désagréable et de laisser entendre qu’elle a été visionnaire et que ceux qui critiquaient (certainement « des ratés sympathiques » selon l’expression de Charlebois…) le pari de conserver une programmation Art & Essai avec quatre salles n’étaient que des détracteurs pusillanimes. Amis du select

    Ce qui est moins acceptable est qu’elle travestisse la vérité.

    Personne à ma connaissance n’a jamais critiqué la perspective d’agrandir le vieux Sélect. Le contre-projet de l’Association des Amis du Sélect et de Citoyens à Antony était bel et bien un cinéma à trois salles.

    Je regrette aussi qu’elle oublie nos propositions d’alors, jugées initialement impossibles mais finalement retenues : je revendique donc aujourd’hui pour mes amis de Citoyens à Antony la double entrée, depuis la nationale 20 et depuis la place du marché, ainsi que le cinéma éphémère qui a évité l’écran noir pendant deux ans.

     Christine Beauchemin-Flot se gargarise d’avoir, avec quatre salles, doublé la fréquentation du vieux Sélect (passant de 90.000 entrées sur la vieille salle unique en 2011 à 150.000 en 2014 avec quatre écrans et maintenant presque 200.000). Cela ne me parait ni extraordinaire (on passe en fait de 400 spectateurs par fauteuil installé et par an avec l’écran unique à 300 avec quatre salles – vraiment pas de quoi se vanter…), ni fondamentalement pertinent. Ce qui est un vrai succès si on veut à tout prix juger un cinéma avec des indicateurs quantitatifs, c’est que le vieux Sélect ne projetait que 250 films par an et que le nouveau en expose désormais 400.

    Enfin, elle conclut sur la politique tarifaire attractive mais, ce faisant, elle fait fi de la réalité : le Sélect est bien plus cher que les autres cinémas Art et essai de la vallée de la Bièvre (notamment le Jean-Vilar à Arcueil) et, à chaque augmentation, les tarifs réduits pour les jeunes et les demandeurs d’emploi, par exemple, augmentent proportionnellement plus que le tarif normal.

  • Penser au plus vulnérable !

    La loi sur le handicap, lancée par le Président Chirac, date de 2005. Bientôt vingt ans plus tard, son premier volet, qui porte sur l'accessibilité généralisée pour tous les domaines de la vie sociale, n’est toujours pas réalisé partout… Chacun le constate sur la voie publique : des places de stationnements affichées comme réservées aux personnes en situation de handicap sont « confisquées » par des véhicules sans droit.

    Toilettes psh lassonMais dans les bâtiments ouverts au public ? J’ai constaté l’an dernier dans un débit de boissons antonien que les toilettes adaptées aux personnes en situation de handicap étaient utilisées pour y stocker du mobilier sans emploi. Pour peu de temps m’a-t-on dit… Malheureusement, j’ai l’impression que ce genre de comportement prend de l’ampleur : voilà dans quel état étaient les toilettes pour handicapés de la salle municipale Henri-Lasson !

    -----------------------------------------------------------------------------

    Actualisation du 12 février 2024 : J'ai alerté le 19 janvier l'élue en charge du handicap ; le 28 janvier, j'ai constaté que les toilettes avaient été remises en état fonctionnel.

  • Bonne année, bonne santé ?

    Le règlement intérieur du Conseil municipal prévoit la possibilité de créer une mission d’information sur des sujets d’intérêt communal. L’article 33 mentionne que la demande doit être signée par 9 conseillers municipaux. Par le passé, les différents groupes d’opposition, qui comptent au total 11 élus, ont demandé et obtenu la création de missions d’information sur la sécurité publique, le logement social et la politique de la ville, à chaque fois sur l’initiative du groupe Antony Terre Citoyenne.

    A la fin de 2023, ATC a proposé aux trois autres groupes minoritaires la création d’une mission d’information sur la santé. Le texte ci-dessous leur a ainsi été proposé :

    Monsieur le Maire,

    Dans le cadre de l'article 33 du règlement intérieur du Conseil Municipal, les conseillères et conseillers municipaux soussignés demandent la création d’une mission d’information et d’évaluation sur les besoins de santé des Antoniens et l’offre existante, en matière de professionnels et de structure de soins et de prévention, ainsi que les moyens et actions de la ville dans ce domaine.  Cette analyse pourra s’appuyer sur les données disponibles auprès des services de la ville, du CCAS, du conseil local de santé mentale, de l’ARS, de l’URPS, des établissements scolaires, de la PMI, etc.

    Voici les domaines que nous souhaitons aborder lors de cette mission : 

    • Diagnostic des besoins de soins et de prévention sur le territoire communal, relativement aux différents publics : petite enfance et enfance, adolescents, adultes, personnes âgées, personnes âgées dépendantes, publics en situation de précarité, femmes, personnes en situation de souffrance psychique, personnes en situation de handicap, etc.

    • Etat des lieux de l’offre de soin sur Antony et les territoires proches : services, établissements  et professionnels de santé, nombre, type et spécialités, projets de santé des établissements, volume d'activité, conditions d'accès (pratiques et financières), répartition selon les quartiers, démographie médicale et perspectives d'évolution ;

    • Activité des instances de coordination de santé intervenant sur le territoire communal le cas échéant : conseil local de santé mentale, conseil territorial de santé, communautés professionnelles territoriales de santé, etc.

    • Focus sur les actions relatives à la santé dans le cadre de la politique de la ville ;

    • Prévention et hygiène : quels besoins, quelles actions, quels résultats ? (vaccinations, lutte contre les animaux nuisibles, lutte contre l'alcoolisme et les autres toxicomanies, lutte contre les infections transmissibles, éducation à la santé et à l'hygiène à l'école, à destination de la population, à destination du personnel communal...).

    Dans l’attente de la mise à l’ordre du jour de ce point lors du prochain conseil municipal, veuillez agréer, Monsieur le Maire, nos salutations républicaines.

    Le groupe « gouvernemental » Antony en mouvement a rapidement donné son accord pour signer cette demande, proposant quelques modifications mineures qui ont semblé pertinentes.

    Le groupe Paix pour le vivant a subordonné sa signature à la suppression de la notion de « lutte contre les animaux nuisibles » et à son remplacement par une référence à une « approche holistique en matière de santé et d’environnement ». Cette exigence a été acceptée même si elle n’a pas été comprise par tous.

    Une conseillère municipale ATC, Isabelle Rémy-Largeau, qui avait donné par deux fois son accord au texte initial, a demandé ensuite la suppression de la référence à la « lutte contre l’alcoolisme ». Là encore, cette exigence a été satisfaite.

    Le groupe Antony Ensemble n’a pas daigné répondre à notre demande.

    Puisque le nombre de signataires n’atteignait que 8, cette mission d’information sur la santé n’aura donc pas lieu. Pas parce que le Maire se désintéresse de la santé des habitants, pas parce qu’il ne veut pas de débats à ce sujet. Parce que parmi les conseillers minoritaires, certains ont souhaité faire la preuve de leur pouvoir de blocage, de leur capacité de nuisance.

  • Les hochets du Président

    Depuis longtemps, la question de l’attribution de la Légion d’honneur entraine des débats. Le principe est qu’il faut des « mérites éminents » pour être décoré et des « mérites nouveaux » pour être promu. Mais le caractère utilitaire de cette décoration a été reconnu par son créateur lui-même : « C’est avec des hochets que l’on mène les hommes » disait Napoléon Bonaparte. Pour éluder la question, les impétrants ont rivalisé de formules : « La Légion d’honneur, ça ne se demande pas, ça ne se refuse pas, ça ne se porte pas » selon François Mauriac - « ça ne se commente pas » ajoutait Jean d’Ormesson pour enfoncer le clou. Certains journalistes, avocats, artistes, universitaires…, soucieux de leur indépendance la refusèrent (« ce n’est pas le tout de la refuser, encore faut-il ne pas la mériter » ajoutait Erik Satie) mais d’autres l’acceptent. Pour preuve de la possibilité de son influence, la loi interdit que les parlementaires puissent la recevoir mais ils sont nombreux à être repêchés une fois redevenus simples élus locaux… Bref, dans l’esprit de celui qui l’accorde et dans celui de ceux qui la recherchent ou l’obtiennent, difficile de ne pas voir des tentations voire des tentatives de remerciement, d’accommodation, de perche à saisir…

    Cet été déjà, la promotion « à titre exceptionnel » au grade d’officier de la Légion d’honneur d’un chirurgien esthétique de l’hôpital américain de Neuilly avait déjà été remarquée et certains avaient attribué cette distinction au fait que ce praticien avait opéré Brigitte Macron quelque temps auparavant.

    Pour la promotion du Nouvel an 2024, on relève d’autres attributions singulières. Ainsi le multimilliardaire Bernard Arnault est-il élevé à la « dignité » suprême de grand-croix : est-ce le capitaine d’industrie (qui a pourtant délocalisé une partie de sa production au Texas) ou le soutien du candidat Emmanuel Macron en 2017 qui a été récompensé ? Pour David de Rothschild, promu grand officier, qui dirigea la banque qui a nourri le banquier d’affaires Emmanuel Macron de 2008 à 2012, impossible de ne pas penser à un renvoi d’ascenseur.

    D’ailleurs, cet entre-soi protecteur que le suzerain accorde à ses obligés peut persister, si tel est son bon plaisir, même en cas de défaillance du vassal : « la Légion d'honneur est un ordre qui n'est pas là pour faire la morale » a édicté récemment le grand-maître Emmanuel Macron en rejetant l’idée de retirer sa décoration à Gérard Depardieu alors qu’il l’avait fait pour Harvey Weinstein. C’est mes jouets et mes copains, je fais comme je veux, na !

  • Conseil municipal : focus sur... (7)

    Le conseil municipal d’Antony se tient en principe tous les deux mois. L’ordre du jour est fixé par le maire, il comporte plusieurs dizaines de délibérations sur des projets de décisions. Chacune est présentée par un élu de la majorité, qu’on appelle le rapporteur. Les élus des minorités posent des questions, demandent des éclaircissements, expliquent pourquoi ils sont d’accord ou pas sur la décision proposée. Puis le conseil municipal vote et on passe au point suivant. Ce processus emmène l’assemblée jusque tard dans la nuit… Les enregistrements vidéo des réunions sont accessibles sur le site de la mairie (Vidéos du Conseil municipal | Ville d'Antony (ville-antony.fr)). 

    Pour chaque réunion du Conseil, je donnerai ici un coup de projecteur sur un des sujets qui auront été traités.Tulkarm sderot antony

    Pour ce mois de décembre 2023, le focus sera sur : la solidarité avec les villes jumelles.

    L’ordre du jour du Conseil appelait l’attribution de deux subventions exceptionnelles : l’une de 50 000 € pour Sdérot, ville israélienne jumelée avec Antony et l’autre de 20 000 € pour les victimes civiles de la bande de Gaza ; j’ai exposé ce qui suit.

    Nous sommes évidemment favorables à l’octroi d’une subvention à notre ville jumelle de Sdérot, durement touchée par l’attaque meurtrière du 7 octobre. Nous sommes en accord avec son montant qui est à la hauteur de ce que nous avons fait il y a peu pour Taroudant. Nous sommes aussi favorables à l’octroi d’une aide aux populations civiles de Gaza touchées par les bombardements massifs de ces dernières semaines et isolées du reste du monde par le blocus israélien depuis juin 2007.

    En revanche, nous regrettons que vous ayez limité l’aide à Gaza à moins de la moitié de l’aide apportée à Sdérot. Ce faisant, vous semblez penser qu’une vie ne vaut pas toujours une vie et vous aidez une ville de 20 000 habitants d’un état riche d’un PIB de plus de 50 000 dollars par habitant davantage qu’une communauté de 2 millions d’habitants au PIB dix fois moins élevé.

    Bien sûr Sdérot est notre ville jumelle et Gaza ne l’est pas. Certes. Mains nous vous avons justement demandé depuis longtemps et encore tout récemment lors du séisme de Taroudant, d’établir un jumelage avec une ville palestinienne. Je renouvelle ce soir cette demande en vous proposant la ville de Tulkarem, au nord de la Cisjordanie.

    Enfin, je vous rappelle qu’il y a deux mois, vous étiez favorable à l’ouverture de la commission extra-municipale des jumelages aux groupes minoritaires de notre assemblée, mais l’ordre du jour de ce soir est muet à ce sujet.

    La délibération sur la subvention à Sdérot a été votée à l’unanimité. Celle sur la subvention aux populations civiles de Gaza a été votée à l’unanimité moins un vote contre émis par un des conseillers municipaux du groupe majoritaire, M. Aviel Bensabat.

  • Fünfzig Grade in Reinickendorf: wer ist schuld?

    L’autre soir à Antony, le café écolo de novembre accueillait une soirée-débat sur les possibilités communales d’action face au dérèglement climatique. Une adjointe à la maire de Paris, élue Génération.s et contributrice au rapport Paris à 50°C insistait sur la nécessité d’aides de l’Etat aux collectivités et donc de porter des écologistes au pouvoir aussi au niveau national.

    Cependant, les habitants de notre ville jumelle ont bien du souci à se faire : Robert Habeck, ministre allemand de l’économie, vient de donner son feu vert à la remise en exploitation de la mine à ciel ouvert de Garzweiler. Cette mine de lignite est considérée comme une des principales bombes de carbone du continent, elle va permettre le fonctionnement de quatre centrales thermiques, dont celle de Jänschwalde dans le Brandebourg, pas loin de Reinickendorf, a priori jusqu’en 2030. Il faut bien compenser l’arrêt par ce même Robert Habeck de trois centrales nucléaires qui fournissaient de l’électricité décarbonée…

    Ah, j’oubliais : Robert Habeck est aussi ministre du climat et il est écologiste.