Articles de brunoedouard

    • Bruno EDOUARD
    • Pharmacien retraité

Centres d'intérêts : Politique locale, santé, transports, musique, environnement

  • Coup de menton et calvitie

    Coup de menton, calvitie et populisme, comme un air de déjà vu... Il leur manque quoi chez LFI, la culture historique ou un service de communication graphique ?

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  • Des efforts pour la planète.

    • Par
    • Le 09/08/2025

    Persuadé que les actions individuelles peuvent, si elles ne sont pas isolées, avoir un effet global, j'ai insisté ces dernières années pour que les déplacements organisés par la ville d'Antony vers nos communes jumelles soient effectués autant que possible en train et pas systématiquement en avion. Pour Reinickendorf (Berlin), les refus opposés par Jean-Yves Senant ont varié au cours du temps : tout d'abord c'était impossible, il n'y avait pas de ligne ferroviaire ; puis c'était trop compliqué, il fallait changer à Francfort ; finalement, c'était vraiment trop long...

    En mai dernier, Anne et moi, désireux de (re)récouvrir Berlin avons réservé un aller-et-retour Paris-Berlin en 1ère classe, sans changement (756 € au total) : départ de la gare de l'Est à 09.55, arrivée à la gare centrale de Berlin à 18.03.

    Evidemment c'est plus long que l'avion. Surtout que l'arrivée s'est faite à 19.40 au lieu de 18.03 et que la cafétéria était exceptionnellement fermée... De plus, il a fallu patienter deux mois pour percevoir 60 € d'indemnités de retard de la Deutsche Bahn.

    Mais nous avons pu profiter de Berlin, du Reichstag à la place d'Antony devant la mairie de Reincikendorf, l'esprit léger : nous n'avons relargué que l'équivalent de 14 kg de CO2 dans l'atmosphère au lieu de 975 kg si nous avions pris l'avion. 98,6 % de réduction, ça vaut bien quelques efforts, non ?

  • OrlyVal au prix du Navigo !

    Depuis déjà 15 jours, et pour encore un mois, le RER B est interrompu entre la Croix-de-Berny et Massy-Palaiseau en raison de travaux aux Baconnets. Nombre d'Antoniens souhaitant rallier Paris sont donc contraints de se rabattre sur les bus de remplacement. Pourtant, une autre solution existe : OrlyVal est, pendant ce chantier, accessible sans frais supplémentaires aux titulaires d'un Navigo. Ce qui permet, au prix d'une correspondance de 6 minutes à Orly-4, de récupérer la ligne 14 du métro qui mène à la gare de Lyon en 19 minutes et à Chatelet en 22 minutes (sauf du 4 au 8 aout où cette ligne sera elle-même en travaux....). Pourtant, la RATP ne communique que très peu sur cette possibilité, ce qui explique sans doute que les rames d'OrlyVal restent presque vides.

    Lorsque j'étais conseiller municipal d'Antony, j'ai été à l'origine du voeu, voté à l'unanimité, demandant à Ile-de-France-Mobilités le maintien du caractère ferroviaire d'OrlyVal, son inclusion dans le régime tarifaire commun Navigo et la création de gares intermédiaires à Descartes, Wissous et Rungis. On sait que Valérie Pécresse est, au contraire, favorable au démantèlement de la ligne et à son remplacement par une piste pour autobus à conduite automatique. Elle a par ailleurs récemment exclu OrlyVal de l'harmonisation tarifaire d'accès aux aéroports.

    L'ouverture "exceptionnelle" d'OrlyVal aux titulaires de Navigo cet été est l'occasion pour les Antoniens de découvrir par exemple comment aller facilement et rapidement aux hôpitaux de Bicêtre et de Gustave-Roussy. Il faudra naturellement demander à transformer l'"exceptionnel" en "expérimental" et à exiger le maintien de cette tarification à la rentrée.

  • Vers une privatisation en catimini du service postal ?

    Actuellement le service postal dit "universel" est assuré par La Poste en application de l'article L2 du code des postes et communications électroniques. La loi du 18 octobre 2019 indique en effet que "La Poste est le prestataire du service universel postal pour une durée de quinze ans à compter du 1er janvier 2011".  Soit jusqu'en janvier 2026. On s'attendrait donc à ce qu'une loi soit prochainement débattue au Parlement pour décider une prolongation, sa durée ou éventuellement autoriser un appel à candidatures d'entreprises privées. Sauf que non. Le 13 mai 2023 (date anniversaire du putsch d'Alger...), le Premier ministre Bayrou, connu pour son courage à affronter les oppositions à l'Assemblée nationale, a demandé au Conseil constitutionnel le "déclassement" de cette phrase pour qu'elle puisse être modifiée par un décret, donc sans passer devant le Parlement. Une sorte d'avatar de 49-3. Ni Richard Ferrand, le nouveau Président du Conseil constitutionnel, ni ses collègues n'ont trouvé quelque chose à redire à l'opération, ils viennent d'y donner leur bénédiction. On parie qu'on va avoir pendant le Tour de France un décret décidant quelque chose comme : "Le prestataire du service universel postal est désigné par décret pour une durée de quinze ans à compter du 1er janvier 2026 après un appel à candidatures" ?

     

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    Actualisation du 26 juillet 2025 :

    J'ai malheureusement l'impression d'avoir eu raison sur pas mal de points : le 15 juillet (le Tour de France se reposait à Toulouse...), le décret n°2025-641 est venu supprimer la mention La Poste dans l'article L2 du code des postes et communications électroniques pour la remplacer par le prestataire du service universel postal. Et hier 25 juillet (le Tour était en Savoie...), le décret n°2025-700, qui entre en vigueur le 1er janvier 2026, est venu préciser que la désignation de ce prestataire aurait lieu pour une durée de dix ans. On attend donc l'appel à candidatures et l'attribution du service, bien sûr au mieux-disant postal. A moins qu'une motion de censure ou une dissolution...

     

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    Actualisation du 30 juillet 2025 :

    Ne boudons pas notre plaisir. Par les temps qui courent, une bonne nouvelle est tellement rare. Le gouvernement Bayrou s'est décidé le weekend dernier à désigner sans mise en concurence La Poste comme prestataire du service postal universel (décret n°2025-710 au journal officiel du 27 juillet). Mais penons garde : pourquoi avoir eu recours à trois décrets successifs dont chacun semble avoir une portée mineure si ce n'est pour mettre en place fort discrètement les conditions juridiques d'une future privatisation, en 2036 ou avant (ce qu'un décret a fait, un autre décret peut le défaire...) ? Vigilance à conserver, donc...

  • Valérie Pécresse désorientée

    Avant-hier j’ai reçu par la Poste, sous enveloppe nominative (en double exemplaire ! Bonjour le dédoublonnage du fichier…), deux prospectus de Valérie Pécresse : l’un de 28 pages au titre de la région Ile-de-France et le second de 12 pages au titre d’Ile-de-France Mobilités. Donc, quatre-vingts pages de papier, payées par les impôts locaux des franciliens, pour me faire comprendre pourquoi et comment Valérie Pécresse change ma vie…

    J’ai hésité à jeter illico l’ensemble dans le bac jaune mais la perspective de dénicher une pépite, comme la promesse de 2016 de rames à double niveau sur le RER B pour 2019, m’a incité à lire cette prose. Bingo ! Je n’ai pas eu à chercher trop longtemps : dans les pavés, la gaffe ! En page 6 du document régional (reproduite ci-dessus), la liste des lignes de métro et de tram qui ont été prolongées depuis 2016 comporte le tram T10 qui, selon Valérie, a été prolongé de Porte de Châtillon à Jardin Parisien !

    J’utilise assez souvent le T10, pour aller au théâtre La Piscine ou au cinéma Le Rex à Châtenay, parfois même pour assister au Conseil de territoire à Clamart : si ce tramway atteint bien Jardin Parisien, il le fait depuis la Croix-de-Berny et n’a jamais mis les roues à Porte de Châtillon ! En passant et en revanche, le tram T6, oublié dans la communication de Valérie Pécresse, desservait initialement Vélizy depuis Châtillon-Montrouge (mais pas Porte de Châtillon…) avant d’être prolongé jusqu’à Viroflay, ce qui aurait dû parler davantage à notre organisatrice en chef des mobilités régionales, conseillère municipale de Vélizy-Villacoublay).

    Ce qu’il y a de formidable avec Valérie Pécresse, ce que même quand on n’attend pas grand-chose, on est rarement déçu.

  • Abus de liberté ?

    La semaine dernière, j’ai assisté à une réunion publique organisée par la section locale de la Ligue des droits de l’Homme, consacrée aux libertés associatives. Les interventions et le débat ont porté essentiellement sur les risques démocratiques que peut engendrer l’application du Contrat d’engagement républicain pour le fonctionnement des associations d’aide aux personnes fragiles et aux minorités (pour simplifier un peu).

    Le roman de renard 6 le renard deguise en moine s insinuant dans la confiance du coq bartsch 6 gdut10345Cette soirée m’a un peu laissé sur ma faim. En effet, personne n’a posé la question de l’abus de liberté associative. J’ai bien conscience que ces mots-là vont choquer parmi les ligueurs. Schématiquement, mardi dernier, tout le monde était beau et gentil du côté associatif, alors que du côté de l’Etat et des collectivités locales l’oppression était omniprésente… Mais pourtant, entre le fort et le faible, c’est la liberté (la liberté illimitée, celle du renard dans le poulailler) qui opprime et la loi qui affranchit, selon la formule de Lacordaire.

    De fait, au cours de ma récente expérience d’élu local, j’ai fait le constat qu’il existe des associations qui promeuvent ou, au moins, tolèrent la discrimination ou l’exclusion et il y a des municipalités qui incitent les associations en question à abandonner ces pratiques par le jeu des conventions de subventions. Il ne me semble pas anormal que les collectivités se donnent les moyens de mettre en œuvre leur politique, surtout si elle est vertueuse…

    Ainsi, à Antony même, j’ai à l’esprit trois exemples d’associations problématiques :

    Sans doute, l’Etat et la municipalité étaient en mesure d’obliger ou, au moins, d’inciter ces associations à adopter des attitudes plus républicaines. Mais, en réalité, pas vraiment.

    Le cas de la première association a été réglé par la municipalité avec son habileté coutumière : l’association n’est désormais plus invitée aux réunions de la commission d’accessibilité, ce qui lui permet donc de continuer à se désintéresser tranquillement de l’exclusion des personnes en situation de handicap des espaces commerciaux concernés sans avoir à se justifier.

    Le cas de la seconde est parfaitement connu et toléré par la municipalité. Il est vrai que j’ai personnellement vu un dirigeant de cette association inviter publiquement ses adhérents à voter pour la députée sortante lors des dernières législatives.

    La troisième n’est pas subventionnée par la Ville, elle n’a donc pas signé de contrat d’engagement républicain. Le maire et le préfet ont été informés de la situation, sans qu’on sache ce qu’ils ont fait ensuite.

    Notons que dans ces trois situations le Contrat d’engagement républicain s’est révélé parfaitement inopérant. Hélas, les lois désarmées tombent dans le mépris. Un sujet pour une prochaine réunion de la LDH ?

  • Rue Mounié pacifiée : faut pas s'y fier

    Il y a un peu plus d’un an, j’exprimais ici-même mes craintes par rapport au projet d’apaisement de la rue Mounié. A quelques jours de l’inauguration de ce réaménagement, il convient d’en tirer un premier bilan.

    Rappelons tout d’abord l’objectif : à défaut de s’engager dans une véritable piétonisation (comme cela s’est fait à la satisfaction générale rue Houdan à Sceaux et rue René-Roeckel à Bourg-la-Reine), le maire d’Antony a voulu « pacifier » la rue Mounié par une demi-mesure, en donnant plus de place aux piétons, en favorisant l’ombrage et en diminuant l’artificialisation des sols mais sans supprimer la circulation automobile. Cela devait se traduire par une voie mixte unique (automobiles + vélos) limitée à 20 km/h, de larges espaces piétons séparés de la voie mixte par des rigoles de 5 cm de dénivelé, la plantation de nouveaux arbres, avec des bancs entourant ces arbres, la suppression des poteaux d’éclairage urbain, le maintien de 3 places de stationnement pour les personnes en situation de handicap et de 5 places de livraison. Cela figure encore sur le site de la mairie.

    Aujourd’hui, qu’en est-il ? Mounie rencontre

    La voie mixte unique (automobiles + vélos) existe bien mais sous forme de zone de rencontre, avec par conséquent priorité aux piétons. C’est un point positif – en fait, c’est LE point positif : de façon très inattendue, le maire s’est rangé sur ce point à l’argumentation des élus d’opposition du groupe Antony terre citoyenne et des associations cyclistes. De même, les rigoles entourant cette voie sont bien plus discrètes que celles annoncées initialement. On devrait donc avoir la possibilité de circulations piétonnes transversales sécuritaires, y compris pour les personnes à mobilité réduite.

    Rue mounie file

    En revanche, à l’heure actuelle, les automobilistes ne semblent pas avoir encore compris que la rue Mounié n’est plus un axe de traversée automobile de la ville et qu’il vaudrait mieux pour tous qu’ils empruntent désormais l’avenue Jean-Monnet ou l’avenue de la Providence. Un brin de communication ne ferait sans doute pas de mal, tout comme la suppression du tourne-à-gauche sur la RD 920.

    L’espace piéton est effectivement élargi, même s’il est actuellement encore très encombré par les chantiers finissants et les conteneurs à ordures. Comme prévu, les poteaux d’éclairage ont été supprimés mais ils ont été remplacés par des poteaux de vidéosurveillance ! Côté arbres, pour le moment pas de plantations nouvelles et donc pas de bancs pour s’asseoir sous ces arbres… En revanche, des planches végétales de superficie plutôt imposantes parsèment l’espace piéton et amènent donc à « tirer des bords » pour les contourner. D’autant qu’elles sont entourées de mini-clôtures rigides qu’on croirait spécialement dessinées pour générer des chutes de déficients visuels ou de personnes avec les bras chargés… Rue mounie bouchon

    Un mot sur les grands oubliés de la réalisation : les cyclistes. Interdits de transit à la descente, ils devront donc soit passer par l’avenue Gabriel-Péri (dans le flot des voitures ou à « contre-contresens » sur la bande cyclable ?) ou par la villa Domas, soit plus vraisemblablement braver cette interdiction. Dans le sens inverse, ils seront admis à circuler « harmonieusement » à 20 km/h avec les voitures, si tant est que les voitures puissent rouler à cette allure.

    Car c’est bien là que réside le problème essentiel : la cohabitation des différents usagers. Ce projet a sans doute été bâti par une officine type McKinsey : sur le papier, tous ces humains se déplacent indépendamment les uns des autres à tant de mètres par minute en flux quasi-laminaire. Mais en réalité ? On observe déjà le cercle vicieux que je craignais : une voiture particulière qui se gare à cheval sur la voie unique mixte et l’espace piéton au niveau du fleuriste, implique : le fourgon de transports de fonds ne peut pas entrer dans le parking du Monoprix et bloque la rue, implique : la file de voitures derrière klaxonne à qui mieux mieux et les deux-roues déboitent de la voie mixte unique pour dépasser le bouchon par les espaces piétons !... Vous avez dit : pacifiée ?

  • Canicule 2024 : merci Castex !

    Cet après-midi, il fait 36°C à l’ombre à Antony, les Hauts-de-Seine sont passés en vigilance orange. Le site internet de la ville nous vante « l’été doré » (« grillé » aurait été plus juste). Les deux « poumons de fraicheur » qu’auraient pu être le Sélect et Vasarely sont fermés, le Sélect est en « repos » du 24 juillet au 20 août et Vasarely ne rouvrira pas avant le 1er septembre. J’avais déjà alerté l’exécutif municipal sur la nécessité d’anticiper dès cet hiver la canicule prévisible qui nous atteint à nouveau : comme je le craignais, les résultats sont éloquents… Alors pour les Antoniens qui ne sont pas dans leur résidence secondaire de Bretagne, pour supporter la chaleur, il reste le RER B où des agents de la RATP distribuent aimablement des bouteilles d’eau et des éventails en carton. Alors, carton jaune pour Jean-Yves Sénant et une médaille pour Jean Castex !

  • Conseil municipal : focus sur... (10)

    Un dernier Conseil en passant…

    Le conseil municipal d’Antony se tient en principe tous les deux mois. L’ordre du jour est fixé par le maire, il comporte plusieurs dizaines de délibérations sur des projets de décisions. Chacune est présentée par un élu de la majorité, qu’on appelle le rapporteur. Les élus des minorités posent des questions, demandent des éclaircissements, expliquent pourquoi ils sont d’accord ou pas sur la décision proposée. Puis le conseil municipal vote et on passe au point suivant. Ce processus emmène l’assemblée jusque tard dans la nuit… Les enregistrements vidéo des réunions sont accessibles sur le site de la mairie (Vidéos du Conseil municipal | Ville d'Antony (ville-antony.fr)). 

    Pour chaque réunion du Conseil, j’ai donné ici un coup de projecteur sur un des sujets qui ont été traités.

    Pour le ce mois de juin 2024, le focus sera sur : les conflits d’intérêt.

    L’article 28 du Règlement intérieur du Conseil municipal, adopté en septembre 2020, édicte : « Les membres du Conseil municipal doivent signaler, au plus tard au début de leur examen, qu’ils ne peuvent participer aux débats et prendre part au vote des délibérations relatives aux affaires dans lesquelles ils ont un intérêt soit personnellement, soit comme mandataires. Ils devront quitter la salle du conseil lors des débats et du vote de ces délibérations ».

    La première délibération du conseil de juin 2024 concernait l’attribution d’une subvention pour notre ville jumelle marocaine de Taroudant. Conformément au règlement, Saïd Aït-Ouaraz, maire-adjoint, a quitté la salle lors du débat et du vote de cette délibération dans la mesure où il est un membre éminent du Cercle Eugène-Delacroix, association d’élus franco-marocains qui était le véhicule de la subvention.

    Un peu plus tard vint une délibération qui portait sur l’acquisition par la ville d’Antony d’une partie du terrain de l’US-Métro à la RATP. Le Maire présenta la délibération, notamment son caractère partiel et l’engagement de maintien du caractère sportif du terrain acquis. Ma collègue Irène Huard intervint et rappela le contexte de l’opération, en particulier le désengagement de la RATP de la promotion du sport vis-à-vis de son personnel du fait d’une politique de privatisation et de filialisation. Cette intervention a semblé déplaire à la Présidente du groupe « d’opposition » macroniste, Nadia Desbois puisqu’elle est alors intervenue, interpellant Irène Huard. J’ai été amené à prendre ensuite la parole et j’ai exposé ce qui suit :

    « Je m’étonne que Mme Desbois s’exprime et soit présente ce soir sur cette délibération. En tant que membre du Conseil d’administration de la RATP, elle est évidemment en situation de conflit d’intérêt pour voter une délibération à laquelle la RATP est partie ».

    L’intéressée n’a pas semblé prendre la mesure de cette infraction au Règlement et j’ai dû lui préciser : « Le Règlement prévoit que vous ne soyez pas là, c’est ce qu’a fait Saïd à l’instant… »

    J’ajoute un commentaire. Le fait que Mme Desbois soit membre du Conseil d’administration de la RATP est public, elle en fait part volontiers à ses interlocuteurs, je n’ai donc pas de mérite à avoir relevé ce conflit d’intérêt. Mais elle pourrait, d’autres membres du Conseil municipal pourraient, être plus ou moins discrètement membres d’organismes extérieurs les plaçant dans ces situations. Il serait utile que chaque élu publie en début de mandat, et actualise ensuite, sa déclaration d’intérêt. La mienne est disponible ici.

  • Sectarisme à géométrie variable

    Nombre de députés macronistes (ou ex-macronistes…) ont fait état de leur refus de voter à l’Assemblée nationale pour des candidats à des fonctions de responsabilité qui seraient « hors de l’arc républicain » (sous entendu : LFI et RN, confondus ensemble comme « les extrêmes »). Les mêmes annoncent vouloir voter immédiatement une motion de censure contre tout gouvernement où figurerait un ministre insoumis. La palme en ce domaine revient à la députée de la 13ème circonscription des Hauts-de-Seine qui prétend rejeter aussi les écologistes !

    Pourtant, hier, à Strasbourg, Younous Omarjee, eurodéputé français insoumis, a été élu vice-président du Parlement européen. Rien à voir ? Mais si. Younous Omarjee a été élu au deuxième tour de scrutin. Au 1er tour, il avait recueilli 272 voix alors que les effectifs totaux des eurodéputés de gauche sont de 235. Au 2ème tour, il a recueilli 311 voix. Ce qui veut dire que 37 eurodéputés de droite ou du centre ont voté pour un insoumis au 1er tour et même 76 au 2nd tour (où il était opposé à trois députés d’extrême-droite). Il est possible que le groupe Renew qui regroupe 77 eurodéputés présentés comme centristes (dont tous les macronistes français) ait contribué de façon décisive à cette élection.

    Alors, LFI et le RN ne sont pas à Strasbourg équivalents aux yeux des macronistes alors qu’ils le seraient à Paris ? Plaisante cohérence politique qu’une rivière borne ! Vérité en deçà des Vosges, erreur au-delà.

  • Le bel été gâché du sieur Sénant

    Dans la tribune de la majorité municipale du numéro de juillet de Vivre à Antony, Jean-Yves Sénant se désole de la décision « étonnante » du Président Macron de dissoudre l’Assemblée nationale. A-t-il peur pour la démocratie, craint-il l’arrivée du Rassemblement national à Matignon, redoute-t-il le blocage des institutions ? Que nenni. Il est surtout effrayé par la réaction des agences internationales de notation et par une hausse éventuelle des taux d’intérêt. Lui qui, dans le récent processus budgétaire, affirmait haut et fort que la baisse des taux était pour la rentrée !... Ah, j’oubliais : il verse aussi une larme sur les Jeux olympiques qui vont être abimés par nos dissensions nationales sous les projecteurs du monde sportif.

    Je me demande ce qui est le plus terrible : cet aveuglement ou cette superficialité ? Jean-Yves Sénant ne sait pas que 9 millions de personnes vivent en France sous le seuil de pauvreté, que nos hôpitaux sont sous-dotés en budget comme en effectifs, que 18% des Français habitent des logements indignes, que nos services publics (Poste, SNCF, RATP…) se recroquevillent, abandonnés qu’ils sont par l’Etat face à des concurrents qui se gardent les meilleurs morceaux du « marché ». Mais tout ça est, à ses yeux, sans doute à cacher derrière des palissades pour inaugurer dignement les Jeux olympiques !

    Mais le plus curieux est ce qui n’apparait pas dans la tribune : le bouclage de Vivre à Antony intervient en effet le 15 du mois précédent et Jean-Yves Sénant n’avait pas, le 15 juin, accompli encore totalement sa conversion, il était encore républicain. Depuis, il a décidé d’intégrer le camp macroniste qu’il vilipendait énergiquement à chaque occasion il y a quelques semaines et de soutenir la députée sortante Maud Bregeon dans sa quête vers une réélection problématique. Courbe-toi, cher Jean-Yves, adore ce que tu as brulé, brule ce que tu as adoré…

  • Mots de Bregeon : bidon !

    Pf bregeon 1La profession de foi (si l’on peut dire…) de Maud Bregeon est arrivée dans ma boite ce midi. Ce qui attire l’œil est évidemment cette phrase surlignée au jaune : « Refusons la victoire du candidat de la France insoumise soutenu par Jean-Luc Mélenchon ». 

    Elle a fumé quoi, Maud ? Du Datura au plutonium ? Comme si elle ne savait pas qu’elle est opposée (comme il y a deux ans) à Brice Gaillard, le candidat du Nouveau front populaire, qui est depuis toujours : socialiste ! Tellement socialiste qu’il est même premier secrétaire fédéral du PS. Mais pour elle, socialiste c’est l’extrême-gauche ; sans doute qu’elle met les radicaux de gauche dans la gauche radicale et place Ciotti au centre-droit ?

    Management by clowns i cannot tell a lieMentir sciemment ainsi aux citoyens, c’est déjà indigne d’un responsable politique, mais mentir de la sorte aux électeurs en période électorale, c’est un délit. J’étais à deux doigts de rédiger une dénonciation selon l’article 40 du Code de procédure pénale quand j’ai vu qu’une plainte avait été déposée par Brice Gaillard. La justice tranchera, je souhaite qu’elle le fasse vite.

    En tout cas, sa prose aura au moins eu un mérite : celui de révéler à chacun ce que sont les mots de Bregeon : de l’affabulation, des inventions, de la désinformation.  Complètement bidon.

  • Macron va faire de l'Elysée un fort Chabrol ?

    A l'approche d'élections législatives qu'il a provoquées et de résultats qu'il envisage comme catastrophiques pour lui, le Président Macron a décidé le 3 juillet 2024 que la "Maison Elysée" serait désormais une zone protégée avec filtrage militaire. Mais de qui compte-t-il ainsi se protéger : du nouveau Premier ministre qu'il lui faudra nommer, du peuple français ou bien de l'Histoire ?

  • Macron, nouvel Hindenburg ?

    A priori certes, il n’y a rien, ou presque, de commun entre l’Emmanuel Macron de juin 2024 et le maréchal Paul von Hindenburg de septembre 1932. Encore que…

    1200px basa 3k 15 383 1 hitler and hindenburg potsdam 21 03 1933D’un côté un vieux militaire et de l’autre un jeune banquier, mais tous deux sont arrivés aux responsabilités exécutives sans jamais avoir été ni parlementaire, ni même élu local. L’un comme l’autre sont alors présidents de leur pays, élus une première fois dans un contexte économique difficile et réélus récemment avec le soutien des patrons alors que le pouvoir d’achat de leurs concitoyens est en baisse. Dans les deux cas, République de Weimar et 5ème République, la constitution leur laisse un rôle prééminent, pouvant nommer le chef du gouvernement et dissoudre la chambre basse. Ni l’un ni l’autre n’ont d’espoir de se maintenir au pouvoir suprême à moyen terme : Hindenburg à cause de son âge, Macron qui ne peut pas faire plus de deux mandats. Tous deux se sont initialement affichés comme opposés aux mouvements d’extrême-droite dont l’influence grandit (le parti national-socialiste en Allemagne, le Rassemblement national en France), ils ont affronté deux ans plus tôt lors du dernier scrutin présidentiel le leader de ce parti et ne l’ont défait qu’avec une marge limitée. Une élection vient de donner à l’extrême-droite un score inattendu (37% aux nazis aux législatives de juillet 1932, 32% au RN aux européennes de juin 2024).

    Macron le pen« Vraiment, Paul, nous partageons plein de choses ! » pourrait dire Emmanuel Macron.

    Le 12 septembre 1932, Hindenburg dissout le Reichstag. Macron dissout l’Assemblée nationale le 10 juin 2024.

    En novembre 1932, les nazis confirment (sans plus : 33% des voix) leur première place. En janvier 1933, Hindenburg se résout à nommer Hitler comme Chancelier du Reich. Quelques mois plus tard, c’est l’incendie du Reichstag, la suspension des libertés publiques et l’élimination des Juifs de l’administration allemande et le boycott de leurs commerces.

    Dans moins de trois semaines, nous verrons si l’histoire se répètera en France.

  • Canicule 2024 : le compte à rebours est lancé

    C’est vrai, il faut un peu d’imagination cette dernière semaine d’avril où les températures matinales ont fait frissonner les pruniers pour envisager la canicule que nous subirons sans doute cet été, comme d’habitude désormais. Dans deux mois…

    L’été dernier, la mairie avait diffusé les consignes de prudence aux personnes âgées, notamment boire avant d’avoir soif et passer au moins une heure par jour dans un espace rafraichi ou climatisé. Bravo ! Sauf que. Sauf qu’il n’y a pas, ou presque pas, à Antony de points d’eau potable en libre accès : pour des raisons d’hygiène m’a-t-on dit… Sauf que la plupart des établissements municipaux rafraichis ou climatisés (essentiellement le cinéma Le Sélect, l’espace Vasarely et les Ans toniques) étaient fermés de mi-juillet à mi-août. La liste diffusée par le CCAS se réduisait donc en pratique à la résidence Renaître, l’hôtel de ville, le hall de l’hôpital privé et le Monoprix.

    J’ai donc cet hiver tenté de sensibiliser l’exécutif municipal au fait qu’après l’hiver viendrait le printemps puis l’été et j’ai fait des propositions. J’ai suggéré de réaliser, comme à Paris, une coopération avec les associations de commerçants en les incitant à remplir gratuitement d’eau potable les gourdes des personnes qui leur en feraient la demande. J’ai proposé que Vasarely et Le Sélect ne ferment pas complètement et simultanément cet été. Dans les deux cas, franchement, je n’ai pas perçu chez mes interlocuteurs de volonté de s’emparer du sujet ; au contraire, je crois que c’était plutôt une gêne abyssale.

    Mais je peux et je souhaite m’être trompé. Nous verrons bien.

  • Jeux olympiques : tout va bien se passer !

    Amelie oudea castera 2017 cropQu’est-ce qui me rend le plus mal à l’aise ? Le sourire artificiel d’Amélie Oustéa-Castéra, les émoluments de Tony Estanguet, les discours lénifiants sur la baignabilité de la Seine, la délocalisation des migrants à Orléans par Darmanin, les réquisitions de logements du CROUS ? Non, je crois que c’est l’arrêté de Sébastien Lecornu qui prévoit l’attribution d’une médaille pour les personnels militaires qui seront tués à l'occasion de l'opération Sentinelle – JO 2024. Ce souci du détail, cette volonté d’anticipation, ça ne se trouve que chez les grands chefs !

  • Conseil municipal : focus sur... (9)

    Conseil municipal : focus sur…

    Le conseil municipal d’Antony se tient en principe tous les deux mois. L’ordre du jour est fixé par le maire, il comporte plusieurs dizaines de délibérations sur des projets de décisions. Chacune est présentée par un élu de la majorité, qu’on appelle le rapporteur. Les élus des minorités posent des questions, demandent des éclaircissements, expliquent pourquoi ils sont d’accord ou pas sur la décision proposée. Puis le conseil municipal vote et on passe au point suivant. Ce processus emmène l’assemblée jusque tard dans la nuit… Les enregistrements vidéo des réunions sont accessibles sur le site de la mairie (Vidéos du Conseil municipal | Ville d'Antony (ville-antony.fr)). 

    Pour chaque réunion du Conseil, je donnerai ici un coup de projecteur sur un des sujets qui auront été traités.

    Pour le ce mois d’avril 2024, le focus sera sur : le budget.

    La Loi impose aux communes de voter leur budget avant le 15 avril de chaque année. Ce vote doit intervenir après qu’ait eu lieu un débat d’orientation budgétaire deux mois auparavant. Le budget est traditionnellement considéré comme un sujet ardu et technique mais il est d’abord et surtout le reflet et l’outil de la politique de l’équipe municipale en charge des affaires. Il est bien sûr extrêmement rare que des conseillers minoritaires approuvent le budget dans son ensemble : le faire correspondrait à approuver formellement la politique de la majorité et donc, en allant jusqu’au bout de la logique, à demander à intégrer l’exécutif municipal !

    Le budget comporte deux parties : le fonctionnement et les investissements. Chacune de ces deux parties comporte des ressources et supporte des dépenses.

    Les ressources de fonctionnement sont schématiquement des subventions venant de l’Etat, des rentrées fiscales payées par les contribuables antoniens (la taxe foncière essentiellement désormais) et les produits des services municipaux payés par les usagers (restauration scolaire ou entrées de cinéma, par exemple). Les dépenses de fonctionnement comportent les charges de personnels (pour payer les agents communaux), les charges générales (pour chauffer les écoles, éclairer les voies publiques, des subventions aux associations, etc.) mais aussi les charges financières (le remboursement des emprunts éventuellement souscrits). Si le budget de fonctionnement comporte un excédent (c’est généralement le cas, un déficit de fonctionnement est interdit), cet excédent peut être transféré sur le budget d’investissement, c’est ce qu’on appelle l’autofinancement.

    Les ressources d’investissement comportent donc cet autofinancement éventuel transféré du budget de fonctionnement, des subventions venant de l’Etat ou d’autres collectivités, le cas échéant des emprunts, des ventes… Les dépenses d’investissement recouvrent la rénovation des infrastructures communales, les grands travaux, éventuellement des acquisitions de terrains.

    Voilà ce que j’ai exposé :

    L’inflation, le bouleversement climatique, la crise énergétique, les tensions sur les matières premières et sur les céréales, les taux d’intérêt qui flambent… Pourtant, en 2024, Antony ne change pas vraiment son cap budgétaire. Le rapporteur vient de le dire : « C’est du classique ».

    Côté ressources de fonctionnement, le même mix injuste usagers/contribuables, opportunément renforcé par des remboursements d’assurances que vous anticipez grâce au nouveau référentiel comptable.

    Côté dépenses de fonctionnement, cependant, je tiens à saluer la cohérence des dépenses relatives aux ressources humaines : les efforts sont significatifs, pertinents et sur la voie de l’équité, et ils devraient favoriser l’attractivité de notre commune en tant qu’employeur. Mais les autres charges de gestion courante restent tranquillement au niveau de 2023 ou presque. Ainsi la subvention au CCAS plafonne, loin des besoins réels. Et sur les dépenses informatiques, par exemple, vous refusez d’équiper les salles municipales des quartiers du Wiki quand bien même des associations y organisent des ateliers informatiques : comprenne qui pourra !

    Sur les ressources d’investissement, à côté de l’autofinancement dont vous êtes si fiers, vous vendez les bijoux de famille, les terrains d’AntonyPole, et vous comptez sur des subventions de la DSIL auxquelles vous reconnaissez ne pas croire beaucoup.

    Enfin, le programme pharaonique de grands travaux à 45 millions qui perd ces jours-ci un des rares projets vraiment utile avec l’acquisition du stade de l’US Métro : je veux parler de la reconstruction de l’école Anatole-France, différée au-delà de 2026. Restent le futile bling-bling (l’inénarrable fosse de plongée !), le néfaste (AntonyPole avec l’éviction des entreprises pour construire des logements en zone bruyante et polluée), la fausse bonne idée (la rue Mounié que vous n’avez pas osé piétonniser). Même sur les projets quasi-consensuels, comme le virage écologique, vous bégayez, terminant d’installer des stores occultants dans les écoles après la canicule. En commission hier soir, vous disiez « à l’été », ce soir vous annoncez « en fin d’année ».

    Donc, naturellement, nous voterons contre votre budget.

  • Eau et étiquette à la cour d’Antony

    Il y a deux mois, j’avais mis en lumière l’absurdité écologique et économique de mettre sur les tables du Conseil municipal de l’eau embouteillée provenant d’Arcachon. J’ai renouvelé ma demande de carafe d’eau du robinet il y a deux semaines en commission. Est-ce que ces démarches ont été étudiées ? Peut-être… Eau de conseil

    En tout cas, au Conseil municipal, si les élus ont toujours droit à de l’eau minérale, ce n’est désormais plus que dans la limite d’une bouteille de Thonon en verre de 75 cL pour deux conseillers. 

    Mais, dans le même temps, en commission extra-municipale, c’est-à-dire avec des responsables associatifs et des agents des services communaux, ils doivent se contenter d’une simple eau de source en bouteille plastique de 50 cL. Eau de commission

    Soit, comme aurait dit Audiard, les manières y gagneront ce que l’écologie perdra.

    Pour se désaltérer avec de l’eau potable du réseau, il faut soit rester chez soi, soit apporter sa gourde. Nous sommes quelques-uns à agir ainsi… Eau durable

  • Conseil municipal : focus sur.. (8)

    Conseil municipal : focus sur… (8)

    Le conseil municipal d’Antony se tient en principe tous les deux mois. L’ordre du jour est fixé par le maire, il comporte plusieurs dizaines de délibérations sur des projets de décisions. Chacune est présentée par un élu de la majorité, qu’on appelle le rapporteur. Les élus des minorités posent des questions, demandent des éclaircissements, expliquent pourquoi ils sont d’accord ou pas sur la décision proposée. Puis le conseil municipal vote et on passe au point suivant. Ce processus emmène l’assemblée jusque tard dans la nuit… Les enregistrements vidéo des réunions sont accessibles sur le site de la mairie (Vidéos du Conseil municipal | Ville d'Antony (ville-antony.fr)). 

    Pour chaque réunion du Conseil, je donnerai ici un coup de projecteur sur un des sujets qui auront été traités.

    Pour le ce mois de février 2024, le focus sera sur : le rapport annuel sur le développement durable.

    En ce début d’année, le Conseil municipal examine des rapports, préparés par l’exécutif municipal, sur la certains aspects transversaux de la politique locale : égalité femmes-hommes, orientations budgétaires, développement durable. Ces rapports sont en principe examinés d’abord en commission avant d’être commentés en séance publique du Conseil. Pour ce Conseil, la moitié des points à l’ordre du jour n’avait pas été examinée lors d’une commission.

    Voilà ce que j’ai exposé :

    Nous regrettons que ce rapport n’ait pas été présenté à la commission du développement durable. C’est fort dommage.

    S’agissait d’un rapport sur l’année 2023, il est naturellement bâti sur le passé et orienté vers l’avenir.

    Cependant votre regard sur le passé n’est pas honnête. Vous vous gargarisez de formules toutes faites comme « Depuis des années… », vous mettez en avant votre supposée « détermination » et votre prétendue « ambition ». Mais vous avez une mémoire bien peu fidèle. Je me souviens de vos achats de véhicules dans les années 2010 et de vos réponses d’alors, Monsieur le maire, quand nous vous demandions la nature du carburant ; vous nous aviez répondu : « Le diesel le plus pur » ! S’agissant de la désimperméabilisation de l’espace public, vous aviez également prononcé : « Des inondations, il y en a à Paris, il n’y en a pas à Antony ». Quand nous vous faisions remarquer la possibilité d’installer des LED pour l’éclairage urbain, vous tergiversiez : « c’est trop tôt, il est urgent d’attendre ». Et je ne parle pas de la géothermie, vous avez récemment reconnu votre retard, votre conversion est actée mais elle est trop récente pour apparaitre dans ce rapport, même dans le chapitre Orientations futures !...

    Alors, en 2023, vous avez agi, vous avez enfin agi. Avec retard, avec timidité et sans cohérence, cela a été souligné, mais vous avez agi. Vous avez aussi regardé les autres agir : le Département, le Territoire. Vous présentez presque comme vôtres les travaux sur les collèges et le bassin de rétention du 92 ainsi que la collecte sélective des déchets de Vallée Sud Grand Paris.

    Je ne vais pas commenter chacune des 32 pages de ce document, nous aurions pu le faire en commission, mais je me sens dans l’obligation de mettre certains points en évidence.

    Vous avez plusieurs RER de retard, ne serait-ce que sur ces bouteilles d’eau minérale venant d’Arcachon sur nos tables : à Sceaux, il y a une carafe d’eau du robinet par 2 élus et ce depuis 10 ans. Vous mettez en avant votre plan canicule mais l’été dernier la quasi-totalité des espaces rafraichis conseillés aux seniors étaient fermés du 14 juillet au 15 aout (que ce soit Vasarely ou Le Sélect). Vous faites figurer un chapitre Résilience locale qui mentionne un plan communal de sauvegarde qui n’existe qu’en projet depuis plus d’un an et dont la publication par arrêté reste à l’horizon – en ce sens que ça s’éloigne au fur et à mesure que l’on s’avance… Vous vous félicitez d’avoir végétalisé deux cours d’école, quelle célérité ! Mais à l’école toujours pas d’alternative végétarienne malgré les demandes des parents d’élèves et l’impact de l’alimentation carnée sur le rejet des gaz à effet de serre. Vous ne faites rien ou si peu sur les publicités lumineuses nocturnes. Mais vous aimez parsemer vos textes de mots-clés qui fleurent bon l’écologie : micro-forêt, trame verte, plan de mobilité active… Sur ces sujets, on peut dire que vous avancez avec précaution. Des forêts urbaines qui ont la largeur de cette pièce, des trames vertes encore plus minces, un réseau capillaire des bus certes amélioré sur les itinéraires mais avec des fréquences quasi-dissuasives !

    Enfin, la cohérence manque à l’appel. En centre-ville, vous supprimez la bande cyclable de la rue Mounié qui figure pourtant au schéma directeur de même nom. Vous réaménagez cette rue sans envisager sérieusement ses relations avec les autres voies que sont la RD920, la rue Jean-Moulin, l’avenue Gabriel-Péri… Sur Antonypole, vous reniez votre propre objectif de limitation des trajets domicile-travail du PADD en créant un quartier dortoir avec presque uniquement des logements. Vous êtes tout fier de vos budgets dits « participatifs » au point de lister parmi les lauréats des années précédentes des projets enterrés, mais vous ne vous emparez pas de généraliser ceux qui vous sont proposés et consacrés à chaque édition.

    Vraiment, dans ce rapport, vous vous payez de belles phrases, de beaux graphiques et de grosses dépenses, nous aurions aimé y trouver la preuve de vos actions résolues mais c’est peine perdue.

    Le Maire a répondu que je disais n’importe quoi. Je maintiens chaque mot.