Maud Bregeon

  • Sectarisme à géométrie variable

    Nombre de députés macronistes (ou ex-macronistes…) ont fait état de leur refus de voter à l’Assemblée nationale pour des candidats à des fonctions de responsabilité qui seraient « hors de l’arc républicain » (sous entendu : LFI et RN, confondus ensemble comme « les extrêmes »). Les mêmes annoncent vouloir voter immédiatement une motion de censure contre tout gouvernement où figurerait un ministre insoumis. La palme en ce domaine revient à la députée de la 13ème circonscription des Hauts-de-Seine qui prétend rejeter aussi les écologistes !

    Pourtant, hier, à Strasbourg, Younous Omarjee, eurodéputé français insoumis, a été élu vice-président du Parlement européen. Rien à voir ? Mais si. Younous Omarjee a été élu au deuxième tour de scrutin. Au 1er tour, il avait recueilli 272 voix alors que les effectifs totaux des eurodéputés de gauche sont de 235. Au 2ème tour, il a recueilli 311 voix. Ce qui veut dire que 37 eurodéputés de droite ou du centre ont voté pour un insoumis au 1er tour et même 76 au 2nd tour (où il était opposé à trois députés d’extrême-droite). Il est possible que le groupe Renew qui regroupe 77 eurodéputés présentés comme centristes (dont tous les macronistes français) ait contribué de façon décisive à cette élection.

    Alors, LFI et le RN ne sont pas à Strasbourg équivalents aux yeux des macronistes alors qu’ils le seraient à Paris ? Plaisante cohérence politique qu’une rivière borne ! Vérité au-deçà des Vosges, erreur au-delà.

  • Le bel été gâché du sieur Sénant

    Dans la tribune de la majorité municipale du numéro de juillet de Vivre à Antony, Jean-Yves Sénant se désole de la décision « étonnante » du Président Macron de dissoudre l’Assemblée nationale. A-t-il peur pour la démocratie, craint-il l’arrivée du Rassemblement national à Matignon, redoute-t-il le blocage des institutions ? Que nenni. Il est surtout effrayé par la réaction des agences internationales de notation et par une hausse éventuelle des taux d’intérêt. Lui qui, dans le récent processus budgétaire, affirmait haut et fort que la baisse des taux était pour la rentrée !... Ah, j’oubliais : il verse aussi une larme sur les Jeux olympiques qui vont être abimés par nos dissensions nationales sous les projecteurs du monde sportif.

    Je me demande ce qui est le plus terrible : cet aveuglement ou cette superficialité ? Jean-Yves Sénant ne sait pas que 9 millions de personnes vivent en France sous le seuil de pauvreté, que nos hôpitaux sont sous-dotés en budget comme en effectifs, que 18% des Français habitent des logements indignes, que nos services publics (Poste, SNCF, RATP…) se recroquevillent, abandonnés qu’ils sont par l’Etat face à des concurrents qui se gardent les meilleurs morceaux du « marché ». Mais tout ça est, à ses yeux, sans doute à cacher derrière des palissades pour inaugurer dignement les Jeux olympiques !

    Mais le plus curieux est ce qui n’apparait pas dans la tribune : le bouclage de Vivre à Antony intervient en effet le 15 du mois précédent et Jean-Yves Sénant n’avait pas, le 15 juin, accompli encore totalement sa conversion, il était encore républicain. Depuis, il a décidé d’intégrer le camp macroniste qu’il vilipendait énergiquement à chaque occasion il y a quelques semaines et de soutenir la députée sortante Maud Bregeon dans sa quête vers une réélection problématique. Courbe-toi, cher Jean-Yves, adore ce que tu as brulé, brule ce que tu as adoré…

  • Mots de Bregeon : bidon !

    Pf bregeon 1La profession de foi (si l’on peut dire…) de Maud Bregeon est arrivée dans ma boite ce midi. Ce qui attire l’œil est évidemment cette phrase surlignée au jaune : « Refusons la victoire du candidat de la France insoumise soutenu par Jean-Luc Mélenchon ». 

    Elle a fumé quoi, Maud ? Du Datura au plutonium ? Comme si elle ne savait pas qu’elle est opposée (comme il y a deux ans) à Brice Gaillard, le candidat du Nouveau front populaire, qui est depuis toujours : socialiste ! Tellement socialiste qu’il est même premier secrétaire fédéral du PS. Mais pour elle, socialiste c’est l’extrême-gauche ; sans doute qu’elle met les radicaux de gauche dans la gauche radicale et place Ciotti au centre-droit ?

    Management by clowns i cannot tell a lieMentir sciemment ainsi aux citoyens, c’est déjà indigne d’un responsable politique, mais mentir de la sorte aux électeurs en période électorale, c’est un délit. J’étais à deux doigts de rédiger une dénonciation selon l’article 40 du Code de procédure pénale quand j’ai vu qu’une plainte avait été déposée par Brice Gaillard. La justice tranchera, je souhaite qu’elle le fasse vite.

    En tout cas, sa prose aura au moins eu un mérite : celui de révéler à chacun ce que sont les mots de Bregeon : de l’affabulation, des inventions, de la désinformation.  Complètement bidon.

  • Maud Bregeon, députée hors-sol.

    Depuis le début, on nous bassine : Maud Bregeon est députée mais elle est tellement compétente sur l’énergie et tellement bien vue du Président qu’elle va monter au gouvernement au premier remaniement ! Mais en attendant, il faut bien se montrer : à l’Assemblée avec le succès que l’on sait sur la fusion ASN-IRSN, mais aussi en circonscription.

    Donc, ce mercredi 11 octobre à 19 heures, l’espace Vasarely sera le réceptacle de la célébration de la première année de mandat de Maud Bregeon. Un quatre pages en couleur sur papier glacé (quoi qu’il en coute…) annonce cette manifestation où Maud Bregeon devrait apparaitre proche de « sa » circonscription. 

    Maud bregeon

    Sauf que…

    Sauf que l’éditorial ne semble pas avoir été rédigé, ni même relu, par elle. Il débute en effet par « Voilà plus d’un an que vous m’avez élu ». Oui, élu, pas élue. Ca sent le texte-type, centré sur la politique nationale, diffusé à chaque député marcheur charge à lui/elle de l’adapter un peu – ou pas. Ou bien le travail vite fait d’un stagiaire assistant parlementaire débordé.

    Sauf aussi que le diaporama « en circonscription » de la page 3 fourmille d’incongruités : rentrée des classes aux côtés du « maire de Châtenay-Malabary Carl Segeaud » (à Châtenay-Malabry, on l’appelle plutôt par son nom : Carl Ségaud) ; inauguration du « salon du vin et du fromage d’Antony » (en réalité, la foire aux fromages et aux vins) ; et la « rencontre avec les soignants de l’hôpital d’Antony », plus connu par son sigle (HPA) ou par son vrai nom (hôpital privé d’Antony).

    Je suis dur. Ce n’est pas si facile de s’exiler aux confins de l’Essonne et du Val-de-Marne quand on vient de Levallois et de s'attarder quelques jours par mois aux alentours du parc de Sceaux. Il faut découvrir tellement de détails futiles qui n’ont d’importance que pour ces électeurs obtus attachés au territoire où ils vivent : le nom des villes, des maires, des fêtes, des équipements… Mais dans quelques semaines ou mois, tout cela pourra être oublié, Maud Bregeon sera ministre et notre député sera son suppléant actuel, Christophe Mongardien.

    Ah, au fait, Madame Bregeon, le nom de votre suppléant, c’est Christophe Mongardien, pas « Christophe Montgardien ». Encore un détail…