Solidarité

  • Charité chrétienne ou solidarité humaine ?

    J’ai eu 68 ans cet été. Jean-Yves Sénant m’écrit ce mois-ci pour m’inviter au théâtre Fontaine ou bien à accepter un coffret gourmand. Surpris, je suis.

    Alors que les finances de la ville sont au plus bas et qu’il a été nécessaire d’augmenter les tarifs de la restauration scolaire, de supprimer des services numériques à la médiathèque et de décaler des opérations d’investissement comme la réfection de l’école Anatole-France, je pensais que de telles dépenses étaient désormais hors de portée du budget antonien. De plus, en ce qui me concerne, cela ne me semble pas vraiment pertinent : je vais déjà au théâtre une vingtaine de fois par an et au restaurant quand l’envie m’en prend.

    Coupon-réponse

    Je m’apprêtais donc à refuser poliment lorsque j’ai vu sur le coupon réponse que je pouvais céder le coffret gourmand à une association. Belle idée ! Mais patatras, ce doit être à une association « caritative », c’est-à-dire selon le Larousse, à une structure qui pratique « la vertu chrétienne de charité »…

    J’y vois non seulement une entorse au principe de laïcité, selon lequel la République ne reconnait aucun culte, mais aussi une négation de la fraternité, valeur-clé de notre devise que Jean-Yves Sénant oublie volontiers d’afficher au fronton des édifices : tous les humains sont frères et sœurs, sans asymétrie, sans avoir à solliciter.

    Je percevrai donc le coffret gourmand et me chargerai personnellement d’en faire profiter une famille avec laquelle j’exprimerai ma solidarité.