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  • La Butte rouge épargnée

    Le Tribunal administratif de Cergy-Pontoise a annulé ce jour la modification du Plan local d'urbanisme (PLU) de Châtenay-Malabry. Le Tribunal a en effet estimé que la procédure choisie (modification) n'était pas adaptée à l'ampleur des changements prévus sur le quartier de la Butte rouge. Par ailleurs, il a reproché aux porteurs du projet (mairie de Châtenay et Etablissement public territorial Vallée Sud-Grand Paris) une rédaction insuffisamment claire du rapport de présentation. Enfin, il a estimé que cette modification du PLU n'était pas en cohérence avec le PADD (projet d'aménagement et de développement durable). 

    Un grand bravo aux associations et particuliers qui se sont mobilisés pour la défense de ce quartier historique.

    La Butte rouge vers la Rue Lucien-Herr.Le jugement du Tribunal.pdf (424.47 Ko)

  • Les sages sont-ils devenus fous ?

    Le Conseil constitutionnel termine actuellement l’examen des dossiers que lui a transmis la Commission des comptes de campagne (CNCCFP) à propos des élections des députés en 2022, ce qui représente plusieurs centaines de décisions, publiées en lots plusieurs fois par mois au Journal officiel. Le Conseil constitutionnel confirme ou infirme ainsi les manquements relevés par la CNCCFP en ce qui concerne le financement des campagnes, la sincérité et la tenue des comptes. Théoriquement en cas de « manquement d’une particulière gravité », mais en pratique, assez systématiquement, le Conseil peut prononcer une peine d’inéligibilité d’un à trois ans pour le candidat, qu’il ait été élu député ou pas. En général, sauf cas de fraude avérée, les irrégularités sont le fait de « petits » candidats, citoyens pas encartés qui se présentent pour la première fois, peu au fait des procédures. Les politiques aguerris, eux, ne font en principe pas d’erreurs puisqu’ils sont aidés par des équipes entrainées à ces exercices et aussi parce qu’une décision d’inéligibilité serait bien plus gênante pour eux : s’ils ont été élus, cela signifie qu’ils seraient alors démis de leur mandat ; s’ils n’ont pas été élus, cela les empêcherait temporairement de se présenter à un autre type d’élection (sénatoriale, par exemple). Conseil constitutionnel paris

    J’ai été surpris cette année par quelques décisions du Conseil constitutionnel qui me semblent assorties d’une mansuétude peu coutumière en ce qui concerne en particulier des retards de transmission à la CNCCFP  de comptes de campagne (du 10 mars au 26 mai 2023, près de 140 décisions sur ce sujet) : traditionnellement, un simple retard (sans autre irrégularité) se traduit par une inéligibilité d’un an, sauf circonstances particulières (candidat ou mandataire financier malade, par exemple). J’ai noté jusqu’à présent 9 décisions de dossiers transmis avec un retard de 4 à 11 jours où le Conseil n’a pas prononcé d’inéligibilité : ils sont tous motivés par une erreur d’enveloppe ! Les dossiers avaient été expédiés par les mandataires financiers ou les experts-comptables à l’adresse du candidat au lieu de l’adresse de la CNCCFP et il avait donc fallu renvoyer ensuite (et en retard) le dossier à la bonne adresse !...  La raison de cette mansuétude ? Allez savoir… Notons cependant que dans ces 9 cas, il y avait celui d’un candidat Ensemble qui avait été élu, qui était donc devenu député et qui aurait dû renoncer à son mandat en cas d’inéligibilité : c’est ballot... Les 8 autres sont tous des candidats certes battus mais ayant fait des scores honorables (le moins bon avait fait 22% au 1er tour, le meilleur avait frisé l’élection avec 49,8% au second tour) et ce sont tous des adhérents de partis « installés » dans le paysage politique (5 LFI, 2 LREM, 1 PS). Donc ces personnalités échappent à une sanction qui aurait pu gêner la poursuite de leur parcours : chanceux, n’est-ce pas ? 

    On pourrait se dire que le Conseil constitutionnel a changé sa façon de voir les dossiers et que cette nouvelle souplesse sur des retards de quelques jours va bénéficier à tous les candidats, aux « petits » aussi. Eh bien non ! Si on examine le cas des autres dossiers ayant été transmis avec le même léger retard (1 à 10 jours), qu’observe-t-on ? Ils sont 9 aussi mais ce sont tous des candidats de « petits » mouvements (2 régionalistes, 1 autonomiste, 2 partisans de la ruralité, 1 trotskiste, 1 zemmouriste, 1 sans étiquette, 1 divers gauche et 1 dissident de LREM), pas vraiment des cadors de scrutin (la plupart ont fait de l’ordre de 1 à 3%, les régionalistes un peu mieux mais plafonnent vers 6%) – rien de grave à ce qu’ils soient frappés d’inéligibilité, eux… Pourtant, 4 d’entre eux avaient fait état de circonstances atténuantes (problèmes de santé, de formulaires indisponibles, de mandataire débordé…), mais tout cela a été balayé d’un revers de main par la décision du Conseil constitutionnel et ils ont écopé d’un an d’inéligibilité. Off balance scale svg

    Alors, quoi ? Serait-il plus grave pour un mandataire financier d’arriver avec un quart d’heure de retard au bureau de poste que d’y être ponctuel avec une enveloppe à l’adresse mal rédigée ? J’ai plutôt le sentiment que, volontairement ou non, consciemment ou pas, le Conseil constitutionnel juge différemment non pas seulement selon les faits mais plutôt selon les conséquences qu’il envisage pour ses décisions : ici, il « pardonne » aux grands et accable les petits. Ce faisant, il ne se grandit pas.

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    Actualisation du 2 mai 2024 :

    Il y a quelques jours, les « Sages » ont récidivé. La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques avait rejeté en décembre dernier le compte de campagne d’une candidate à une élection législative partielle, et avait transmis son dossier au Conseil constitutionnel pour qu’il se prononce sur une éventuelle inéligibilité. Si le Conseil a reconnu le 26 avril 2024 le bien fondé du rejet du compte de campagne, il n’a pas prononcé de décision d'inéligibilité, compte tenu des « circonstances particulières de l'espèce ». Serait-ce dû au fait que cette candidate avait été élue comme députée et qu’elle aurait donc dû abandonner son mandat ? Cela n’a surement rien à voir avec le fait que cette députée est une des rares socialistes à devoir son élection aux voix de la droite puisqu’elle était opposée à une candidate insoumise...

  • Schéma directeur régional

    Le Schéma directeur régional d'Ile-de-France est en concertation pour encore quelques jours. Pas très facile cependant d'y contribuer efficacement : il faut donner son avis dans différentes catégories et thématiques, ce qui est probablement plus simple à exploiter mais ruine toute tentative de vision d'ensemble un peu cohérente...

    J'ai donc déposé, non pas un avis, mais une demi-douzaine d'avis. Je copie ci-dessous une version consolidée globale.

    De façon surprenante, il n’y a presque rien dans ce SDRIF dit « environnemental » sur la nécessité de vivre et de travailler dans un environnement sans pollutions de l’air, de l’eau et des sols… Rien non plus sur la lutte contre la sécheresse estivale et les incendies de forêt qui touchent déjà les régions du Nord de l’Hexagone… Par ailleurs, est-il bien nécessaire de favoriser (au détriment de terres perméables) l’extension du parc Disney, symbole de l’abêtissement et du marchandisage du divertissement ? Je suis en outre favorable à la sanctuarisation de la totalité du triangle de Gonesse et pas seulement d’une partie de celui-ci.

    Sur le volet Zéro artificialisation nette, la problématique ne peut pas se résumer à un bras de fer avec l’Etat pour savoir si les opérations de ce dernier doivent impacter le calcul ou pas. Il faudra évidemment déterminer à quelle échelle le calcul devra être fait : il serait absurde de le faire au niveau régional en compensant une artificialisation totale en petite couronne par une perméabilité presque totale ailleurs ; l’échelle intercommunale serait sans doute la plus adaptée (communauté de communes, communauté d’agglomération, communauté urbaine en grande couronne, établissement public territorial en petite couronne. Il conviendrait aussi de faire préciser comment doivent être considérées les surfaces artificielles mais perméables (ex : circulations et stationnements couverts d’enrobés drainants). Je précise que, si je ne suis pas favorable à la construction de prison sur des terres actuellement agricoles, il ne faut pas rejeter pour autant de tels projets sur des positions dogmatiques : notre pays et notre région ont besoin d’établissements pénitentiaires nouveaux et modernes, il nous revient d’accueillir ces projets en responsabilité.

    Sur le volet Attractivité, attention à maintenir sur l’ensemble du territoire régional des emplois de fonctions et de niveaux diversifiés. L’Ile-de-France ne peut pas et ne doit pas devenir une zone de haute technologie, il est absolument indispensable de conserver des emplois de production et de logistique industrielles.

    Concernant la lutte contre les émissions de CO2, il importe de développer les transports à faible émission (transport de marchandises par voie fluviale, par exemple), de décourager l’utilisation de véhicules particuliers pour les mobilités urbaines, de soutenir les pratiques sylvicoles (stocker du carbone dans des arbres en forêt puis dans des constructions en bois).

    Sur le volet Economie circulaire, il conviendra de concilier un équilibre entre les zones agricoles périphériques à conserver et l’agriculture urbaine à développer.

    Concernant le logement, il est indispensable de stopper l’étalement urbain, source d’augmentation de temps de transport domicile-travail et donc d’émission de gaz à effet de serre. Il faut donc construire la ville sur la ville et, pour ne pas artificialiser davantage, il faut le faire en hauteur. L’objectif de mixité sociale dans chaque territoire doit être affiché : chacun doit pouvoir se loger décemment à proximité de son lieu de travail, des leviers permettant la création d’une offre accessible de logements devront être trouvés et mis en œuvre. Mais je ne suis pas favorable à la « norme anti-ghetto » avec un seuil maximal de 30% de PLAI par commune : quand des communes ne respectent pas (ou trainent les pieds pour appliquer) les taux minimum de logements sociaux sur leur ville, leurs voisines sont amenées logiquement à compenser cette insuffisance ; alors, soit cette norme anti-ghetto devra s’appliquer à la globalité de l’EPT, soit le seuil devra être supérieur à 30%.

    Le volet Mobilités ne doit pas se limiter au métro, au RER et au vélo. La marche à pied, salutaire d’un point de vue sanitaire, doit être encouragée pour les déplacements de proximité et en complément des autres modes de déplacement. La question des trajets pendulaires de banlieue à banlieue ne sera pas résolue uniquement par les lignes de métros du Grand-Paris : des lignes de bus en petite couronne et d’autocars en grande couronne doivent être créées pour rendre possibles ces déplacements sans passer par Paris. Il serait inconcevable de ne pas conserver, améliorer et prolonger des liaisons ferroviaires existantes correspondant à ce besoin (Orlyval entre Antony et Orly, RER C entre Choisy et Versailles, par exemple). Les revêtements des autoroutes urbaines existantes doivent être modernisés : enrobés phoniques pour diminuer les nuisances sonores, enrobés drainants pour permettre la pénétration des sols par la pluie).

    Concernant le volet Résilience :

    La lutte contre les inondations doit être réformée : elle repose actuellement sur un mille-feuilles de compétences où la Région n’a pas sa place (collecte des eaux pluviales par les EPT, transport par les départements, GEMAPI relevant de la Métropole, lutte contre les pollutions par les agences de bassin). La Région doit prendre l’initiative de provoquer une simplification permettant une gestion rapide et efficace de la lutte contre les inondations en gardant à l’esprit que les inondations ne sont pas que le fait de la Seine…

    La question de l’énergie doit prendre en compte la question de l’enfouissement des lignes à haute tension en secteur urbanisé.

    La question de la santé devrait apparaitre plus clairement dans ce SDRIF. L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris est, après tout, le centre hospitalier universitaire et régional d’Ile-de-France, on s’attend à ce que la Région ait un projet pour soutenir notamment cet acteur incontournable, tout en préservant les centres hospitaliers de proximité en particulier en grande couronne et les établissements privés non lucratifs (notamment mais pas uniquement en ce qui concerne les soins de suite, la psychiatrie et la cancérologie).

    Bruno EDOUARD, Conseiller municipal d’Antony (92)

  • Infox : quand le maire ment (1)

    Management by clowns i cannot tell a lie

    Dans Vivre à Antony du mois de mai, la tribune du maire en page 48 renferme un gros mensonge. A propos du débat budgétaire du 6 avril, il y est écrit : « Il fallait prévoir moins d’investissements, nous ont dit les autres élus d’opposition, sans préciser s’il fallait renoncer à la reconstruction de l’école Anatole-France ou à celle du centre André-Malraux ».

    Pourtant, j’ai au contraire mentionné explicitement les dépenses qu’il me semblait possibles de supprimer ou de différer : «  La situation financière que vous avez créée avec le maintien de dépenses inutiles come la vidéosurveillance ou l’acquisition du pavillon du Dr Vasarely, ou pas urgentes, comme le parking de l’hôtel de ville, justifie à vos yeux une augmentation des ressources… ». Soit près de 6 millions d’euros.

    Merci à Bauschron pour l’illustration (licence Creative Commons Attribution - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International).

  • Handicap : agir à Antony !

    Ces dernières semaines ont été riches d’évènements sur le handicap au niveau international et national, cela m’incite donc à aborder ce sujet ici.

    Handicap

    En effet, le Comité européen des droits sociaux a conclu, sur une réclamation collective, que la France avait violé la Charte sociale européenne dans la mise en œuvre d’une véritable politique inclusive. Cette décision a été saluée par la Commission nationale consultative des droits de l’homme le 20 avril 2023 qui a réitéré « son appel à la mise en place d’une politique inclusive d’accès universel visant à l’autonomie des personnes en situation de handicap ». Quatre jours plus tard, le collectif Handicaps a annoncé boycotter la Conférence nationale du handicap, prévue le 26 avril à l’Elysée, dénonçant un manque d’ambition de la politique gouvernementale en la matière. Je tiens à souligner ici que la législation française sur les handicaps a été essentiellement l’œuvre d’un homme politique dont je ne dis pas toujours du bien, Jacques Chirac, porteur de la loi de 1987 sur l’inclusion des personnes handicapées dans les entreprises et, surtout, de la loi de 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Cette loi prévoyait notamment la mise en accessibilité des espaces publics avant 2015 mais une grande partie de la classe politique nationale et locale a alors déployé des trésors d’inertie et/ou de manœuvres dilatoires pour retarder autant que possible les échéances prévues

    Mais, ici à Antony ?

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    Le 22 mars dernier se sont tenues conjointement à l’hôtel de ville la Commission communale d’accessibilité des personnes en situation de handicap (PSH) et la Commission de suivi de la charte Ville-Handicap qui regroupent des élus, des responsables de services municipaux et des représentants d’associations. Je veux renouveler mes remerciements à un homme politique dont je ne dis pas toujours du bien (décidément !), le maire Jean-Yves Sénant qui m’a autorisé à intervenir à cette commission conjointe alors que je n’en suis pas officiellement membre (le conseiller municipal de mon groupe qui en est membre était absent). Bien que les échanges aient été francs et intéressants, il y a selon moi encore quelques axes de progrès sur le handicap.

    Le premier point concerne la représentativité des associations. Il y a à Antony des personnes qui sont membres du Conseil d’administration d’associations nationales référentes sur certains syndromes handicapants et qui seraient intéressées à participer aux parcours d’accessibilité, à tenir leurs assemblées générales ou des réunions d’information à Antony, mais qui ne semblent pas pouvoir le faire car leur siège n’est pas à Antony. Par ailleurs, il est regrettable que les associations locales de parents d’élèves ne soient pas membres de cette commission conjointe Accessibilité-Charte. Inversement, les associations de commerçants qui en étaient membres jusqu’en 2022 mais qui ne siégeaient jamais (j’avais déjà souligné ce point l’an dernier) n’en sont désormais plus membres ce qui règle l’apparence de la question mais maintient le problème (le manque d’intérêt des associations de commerçants pour le handicap).

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    Le deuxième axe est celui de l’accessibilité des bâtiments communaux. Plusieurs salles ou même bâtiments entiers ne sont pas accessibles aux PSH ou aux personnes à mobilité réduite (PMR) (par exemple : salle d’atelier informatique à la maison des Ans toniques, école Paul-Bert). Il semble que ces locaux aient obtenu soit une dérogation du Préfet, soit au moins un avis favorable de la Commission départementale d’accessibilité.  Là aussi, on règle l’apparence de la question (l’obligation règlementaire tombe) mais le problème reste (les locaux demeurent inaccessibles). Par ailleurs, on ne peut que s’étonner de l’argumentation déployée pour obtenir la dérogation : pour la salle informatique des Ans toniques, destinée à des cours collectifs d’informatique pour des seniors, l’avis favorable a été obtenu parce qu’il était possible de prêter un ordinateur portable à une PSH ou PMR qui ne pourrait pas accéder à la salle de cours afin qu’elle puisse utiliser l’ordinateur au rez-de-chaussée ! On croit rêver. C’et comme si on donnait un ticket de bus à une PMR ne pouvant pas monter dans le bus ! L’objectif est que la PMR rentre dans la salle pour suivre le cours collectif, pas de jouer à Candy Crush au rez-de-chaussée pendant que les autres élèves apprennent à utiliser Excel !

    800px antony grands immeubles

    Le troisième point est l’accessibilité du parc de logements de Hauts-de-Bièvre-Habitat. Le rapport de la Commission d’accessibilité mentionne les travaux d’adaptation des logements réalisés l’année passée, c’est louable. Cependant, les questions précises que j’ai posées sur les circulations dans les parties communes n’ont pas pu recevoir de réponses sur le fond. La Commission apparait donc compétente pour les améliorations mais pas pour les difficultés : comprenne qui pourra !

    Le quatrième point est la question des registres publics d’accessibilité. Ces documents, règlementairement obligatoires, sont destinés à faciliter la préparation des visites des services publics par les PSH. A ce titre, ils devraient être disponibles sur le site Internet de la mairie et pas seulement à l’accueil de la mairie. Sur ce point, la première réponse qui m’a été donnée était que cette mise en ligne n’était pas obligatoire. Dans un second temps, juste avant le Conseil municipal, Mme Aubert, la conseillère municipale déléguée au handicap m’a écrit que c’était en bonne voie…

    1200px bellerive sur allier place de stationnement handicape

    Le cinquième et dernier point a trait aux places de stationnement pour PSH. Antony compte 12400 places de stationnement dont 219 pour les PSH, ce qui est interprété par Mme Aubert comme étant « presque » conforme au décret prévoyant 2% de places pour PSH. Cependant 219 sur 12400, cela ne fait que 1,77% et pas 2%, d’autant que les 3 quarts de ces places ne sont pas aux normes ! Par ailleurs, même si la Ville insiste sur le caractère non privatif de ces places, elles sont créées sur demande des utilisateurs antoniens et pas selon un plan rationnel de desserte. Le stationnement sur ces places est gratuit, à condition, pour les Antoniens, d’avoir fait enregistrer sa plaque d’immatriculation à la mairie (sinon Tata Zoé flashe à tout va sans s’arrêter pour vérifier la présence d’une carte européenne de mobilité sur la planche de bord). Mais pour les étrangers ? Je veux dire les Fresnois, les Wissoussiens, les Massicois et Réginaburgiens… Soit ils paient à l’horodateur le plus proche de la place qu’ils ont eu la chance de trouver, si tant est que ledit horodateur soit sur un trottoir assez large et à peu près horizontal, soit ils essaient de se connecter sur Easypark pour se référencer mais il semble qu’il soit bien plus facile d’y renseigner son numéro de carte bleue que son numéro de carte de mobilité… Serait-ce que cette différence de traitement soit liée au fait que les Wissoussiens ne votent pas à Antony ?

  • J'ai essayé pour vous... le Paladin n°14.

    Dans quelques semaines, le tram T10 nous emmènera de la Croix-de-Berny au Jardin-Parisien à Clamart. En attendant, un autre moyen de transport existe qui va en 30 minutes de la Croix-de-Berny à Clamart également, la nouvelle ligne 14 du Paladin. Au contraire du futur tram, cette ligne, gérée par Vallée-Sud-Bus, évite les grands axes et serpente dans les quartiers de Châtenay, du Plessis et de Fontenay en desservant au passage la mairie de Châtenay, le jardinier Truffaut, le parc de la Vallée-aux-Loups, le RER Robinson, longeant le centre chirurgical Marie-Lannelongue pour atteindre finalement le CEA de Fontenay à la limite de Clamart.

    Arret bus 14

    Rendez-vous donc à quelques dizaines de mètres de la gare de la Croix-de-Berny, devant le bâtiment A de la Résidence universitaire. L’arrêt est indiqué trop discrètement, il est situé un peu après celui du Paladin 4, sur l’espace de descente du bus RATP 379 en provenance de Vélizy. Notre bus est tout mignon, bien compact – une dizaine de places assises pour les passagers – mais nous avons la chance d’avoir un équipage de deux mécaniciens : un conducteur, sans doute récemment embauché, et un commandant de bord, chargé de son instruction. Le véhicule est silencieux, la conduite souple, la suspension initialement satisfaisante se révélera toutefois limite un peu plus tard dans les petites rues où les gendarmes couchés sont durs et nombreux. Nous partons à l’heure (17 h 55) avec une demi-douzaine de passagers qui descendront au fur et à mesure de notre progression ; d’autres usagers monteront à Robinson, le minibus ne sera jamais inoccupé. Quelques réglages de l’affichage semblent à parfaire, ainsi quand vous pressez le bouton pour obtenir l’arrêt suivant, l’écran affiche curieusement (séquelle d’une traduction littérale ?) : « Demande plateforme » ! Toujours est-il que malgré le noviciat du conducteur nous arrivons à l’heure prévue (18 h 26) au terminus intitulé « Division Leclerc » à la « frontière » entre Fontenay et Clamart.

    Minibus paladin 14

    Donc un trajet effectué tout le long assis, dans un délai très raisonnable. Voilà donc une alternative au bus RATP 395, en fonction de votre destination précise. Le service est annoncé de 7 h à 20 h, tous les quarts d’heure en heures de pointe en semaine, toutes les demi-heures en heures creuses ainsi que le samedi. Le pass Navigo est bien sûr accepté, en revanche le prix d’achat à bord du ticket est vraiment onéreux : 2,50 €.

  • Conseil municipal : focus sur... (3)

    Le conseil municipal d’Antony se tient en principe tous les deux mois. L’ordre du jour est fixé par le maire, il comporte plusieurs dizaines de délibérations sur des projets de décisions. Chacune est présentée par un élu de la majorité, qu’on appelle le rapporteur. Les élus des minorités posent des questions, demandent des éclaircissements, expliquent pourquoi ils sont d’accord ou pas sur la décision proposée. Puis le conseil municipal vote et on passe au point suivant. Ce processus emmène l’assemblée jusque tard dans la nuit… Les enregistrements vidéo des réunions sont accessibles sur le site de la mairie (Vidéos du Conseil municipal | Ville d'Antony (ville-antony.fr)). 

    Pour chaque réunion du Conseil, je donnerai ici un coup de projecteur sur un des sujets qui auront été traités.

    Pour ce mois d’avril 2023, le focus sera sur : la solidarité de groupe.

    La plupart du temps, chaque conseiller municipal vote comme l’ensemble de son groupe. On appelle parfois aussi cela la discipline de vote. En pratique, les membres de chaque groupe municipal étudient ensemble avant le Conseil les projets de délibérations et adoptent une position commune. Parfois, par manque de temps dans la préparation (les dossiers ne sont transmis par le maire aux conseillers municipaux des minorités que 5 jours avant la réunion du Conseil), il arrive qu’ils déterminent seulement lequel d’entre eux interviendra au Conseil et éventuellement le sens du vote. Mais tout ne se passe pas forcément aussi facilement.

    Ainsi, sur la délibération relative à l’augmentation des taxes communales, j’étais chargé de porter la parole de mon groupe. J’avais préparé l’intervention suivante, en faveur de cette augmentation :

    « Bien sûr, les taxes locales sont injustes : établies sur des bases parfois obsolètes, ne tenant pas compte de l’ensemble des revenus, sans caractère progressif… Mais la situation financière que vous avez créée avec le maintien de dépenses inutiles come la vidéosurveillance ou l’acquisition du pavillon du Dr Vasarely, ou pas urgentes, comme le parking de l’hôtel de ville, doit amener une augmentation des ressources. Et nous préférons que ces ressources viennent de l’impôt, consenti ici par la représentation communale selon le principe républicain, que par l’augmentation des tarifs des services, a fortiori quand elle accable autant et même proportionnellement plus les plus fragiles que les plus aisés. »

    Mais, au tout début du Conseil, mes collègues m’informent qu’après réflexion, ils sont favorables à une abstention. Cela me gêne un peu mais pas suffisamment pour rompre cette solidarité de groupe. Je me retrouve donc amené à remanier rapidement mon intervention pendant les autres délibérations et, le moment venu, je prononce à peu près (à vérifier sur l’enregistrement vidéo) : Confused man with speech bubbles above head png

    « Les taxes locales sont injustes : établies sur des bases parfois obsolètes, ne tenant pas compte de l’ensemble des revenus, sans caractère progressif… La situation financière que vous avez créée avec le maintien de dépenses inutiles come la vidéosurveillance ou l’acquisition du pavillon du Dr Vasarely, ou pas urgentes, comme le parking de l’hôtel de ville, justifie à vos yeux une augmentation des ressources. Nous aurions préféré que ces ressources viennent de l’impôt, consenti ici par la représentation communale selon le principe républicain, s’il n’y avait pas eu l’augmentation des tarifs des services, a fortiori quand elle accable autant et même proportionnellement plus les plus fragiles que les plus aisés. Ces taxes sont un outil pour exécuter un budget que nous n’approuvons pas, nous voterons contre » !

    Le maire voit de suite l’incohérence, mes collègues sont surpris également, David prend la parole pour confirmer le sens du vote avec une explication plus logique mais j’apparais certainement comme un amateur incompétent portant des arguments irrationnels. Du coup, déstabilisé par ce couac, je me limite pour la suite du Conseil à des interventions fades et très courtes, même sur des sujets qui me tenaient à cœur et pour lesquels j’avais préparé une prise de parole plus dense…

    Cela ne se reproduira pas.