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Quand Jean-Yves Sénant réécrit l'histoire
- Par
- Le 05/02/2021
- Dans Antony et autour
Dans Vivre à Antony de février, Jean-Yves Sénant signe une fresque historique sur la Résidence universitaire Jean-Zay. Mais certains pourraient bien lui reprocher des raccourcis audacieux dans sa progression chronologique.
Ainsi, sur la période 1980-2009, J-Y Sénant affirme à propos de la Résidence universitaire d'Antony (RUA) : "l'Etat, quel que soit le Gouvernement, faisait la sourde oreille, il n'en voulait plus". Qu'il ait oublié qu'en 1995 François Bayrou, alors ministre de l'Education nationale, décida le maintien (qu'il voulait durable) de la RUA, passe encore mais qu'Eric Arjona, le conseiller municipal délégué à l'aménagement, ancien adhérent du MoDem, soit atteint de la même amnésie sélective, c'est absolument ahurissant !
Mais nous ne sommes au bout de nos surprises. Rien, pas un mot, sur l'intervention machiavélique de Patrick Devedjian de 2004. Rappelons que le mentor de Jean-Yves Sénant profita à ce moment-là d'être à la fois Ministre des libertés locales et Président de la Communauté d'agglomération des Hauts-de-Bièvre pour faire adopter subrepticement un article de loi "sur mesure" autorisant le transfert gratuit des résidences universitaires aux intercommunalités intéressées. Dans ce cas, l'omission est plus compréhensible : Patrick Devedjian n'avait pas été assez habile dans sa rédaction légistique et la RUA n'étant pas propriété de l'Etat mais du CROUS échapa provisoirement à ses visées destructrices.
On le sait, la plus grande partie de cette RUA a été détruite. Mais l'ignominie du forfait n'autorise pas à cacher les responsabilités des acteurs.
05/02/2021
Mots-clés : Antony, Jean-Yves Sénant, résidence universitaire, RUA, Jean-Zay
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Impressions Conseil Sénant
Le 3 décembre 2020 le conseil municipal d’Antony s’est réuni à Vasarely à huis clos mais retransmis sur Internet. Voici les impressions parfaitement subjectives que j’en retire : les nymphes de la démocratie et de l’intelligence ont été invoquées à plusieurs reprises mais elles se sont bien gardées d’apparaitre…
La démocratie a été en effet fort malmenée et par Jean-Yves Sénant en premier lieu. Ayant reçu du Conseil municipal d’Erevan, qui chapeaute notre ville jumelle arménienne, une lettre du 20 octobre destinée par ses auteurs aux conseillers municipaux d’Antony, il a omis d’en faire part aux élus des minorités qui l’ont donc découverte le 27 novembre dans les documents préparatoires du Conseil. Plus d’un mois plus tard ! La démocratie passera, comme le café…
Stéphanie Schlienger, qui s’était déjà illustrée il y a peu à contretemps au Conseil de territoire, a confirmé, et ses difficultés à gérer un calendrier, et son mépris de la démocratie représentative : interpellée par l’opposition sur le fait qu’une des mesures qu’elle présentait au vote du conseil municipal apparaissait déjà comme actée dans Vivre à Antony diffusé depuis une semaine, elle n’a pas songé à expliquer sa bourde mais l’a revendiquée au contraire de façon agressive !
Dans le même genre, l’adjoint chargé de la prévention, plutôt que d’argumenter en réponse aux critiques des conseillers d’opposition sur le rapport coût/efficacité de la vidéosurveillance, s’est contenté d’une sortie définitive : « on ne vous confiera jamais la sécurité des Antoniens ». Mais qui est ce « on » ? Si c’est un « on » de majesté, il est évident que M. Aït-Ouaraz ne peut pas « confier » la délégation qu’il a reçue du Maire à quiconque : il doit l’assumer. Mais si ce « on » représente les électeurs antoniens, alors le « jamais » est de trop, il serait prudent de ne pas insulter l’avenir…
L’adjoint aux finances, Pierre Médan, se distingua par deux réparties. Il crut nécessaire de manifester son irritation face à la longueur des débats sur les décisions d’intersessions ; quel dommage qu’il ait lui-même, aussitôt après, fait perdre un temps conséquent à l’assemblée communale parce que son Powerpoint ne démarrait pas. Il fut un temps où, pour enseigner en Sorbonne, on devait maitriser son propos sans support… Plus tard, interrogé par Isabelle Lajeunie, il n’a pas trouvé de meilleure réponse que : « c’est une question tellement bête ». Dévaloriser ses interlocuteurs est effectivement plus rapide que des explications mais c’est moins respectueux de la démocratie.
« Antony, ville intelligente » fut le second leitmotiv de ce Conseil. Leitmotiv contrasté, voire négatif, puisque nous en étions alors aux premiers jours de la cyber-attaque qui paralyse aujourd’hui encore, un mois après, les systèmes informatiques de la mairie !
Parlant de carte scolaire, l’adjointe à l’éducation dut ainsi reconnaitre que la dite carte était tenue à la main en l’absence de logiciel adapté.
On tenta aussi de débattre d’une « solution intégrée de sécurité urbaine » mais sans parvenir à déterminer s’il s’agissait d’horodateurs communicants, de jalonnement dynamique de stationnement ou de vidéosurveillance à reconnaissance faciale ; la réponse apportée en séance fut que le Conseil municipal n’était pas compétent puisque cela relevait des pouvoirs de police du Maire ! Circulez, y a rien à voir ! L’adjoint à la prévention se félicita toutefois des « performances » de la vidéosurveillance avec un taux d’élucidation « assez important », sans daigner fournir des données plus précises, et il se garda bien d’insister sur le fait que, ce bijou qui comporte une caméra pour 60 Antoniens n’empêche ni les morts par délinquance routière (Cf le drame de La Fontaine le 17 juillet dernier) ni les agressions (Cf l’attaque au couteau de Guillebaud le 12 décembre).
La démocratie plus l’intelligence c’est la responsabilité politique. Ce jour-là, elles ont manqué.
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Enquête de police
- Par
- Le 09/12/2020
- Dans France
Avez-vous vu sur les panneaux officiels de votre ville l’affiche qui vous incite à donner votre avis sur « la qualité du lien entre la population et les forces de sécurité intérieure » ? Voilà une enquête d’actualité brulante : entre le fameux article 24 de la proposition de loi sur la sécurité globale, qui punit de prison le fait de diffuser sans le flouter le visage ou le matricule d’un policier en service, et la flambée des violences policières, notamment contre des personnes des minorités visibles, tout le monde devrait avoir un avis…
L’affiche présente l’enquête comme « scientifique indépendante », « simple et rapide », réalisée sur Internet avec « un anonymat garanti ». D’ailleurs, quand on se connecte sur le site Internet dédié (www.eqp20.fr), l’enquête est présentée comme réalisée par l’Université Savoie Mont Blanc. Il suffit d’imprimer un formulaire, d’y inscrire son adresse électronique et de déposer ce questionnaire… au commissariat de police le plus proche !
Du coup, l’indépendance de l’enquête, son caractère scientifique et l’anonymat me semblent plutôt incertains.
Je vous expose les démarches que j’ai entreprises pour me rassurer :
Je consulte le site Internet de l’Université Savoie Mont Blanc : aucune mention de cette enquête sur la page d’accueil.
J’envoie au centre de recherche en droit de l’Université un mail où je m’étonne de certains aspects méthodologiques (représentativité statistique de l’échantillon par rapport à la population générale non validée, biais de sélection ?) et juridiques (autorisation de la CNIL pour une collecte d’adresses e-mail par la police ?).
Le centre de recherche en droit me répond rapidement et aimablement qu’ils ne sont pas à l’origine de cette enquête et qu’il s’agit d’un projet de sociologie, a priori terminé.
Les sociologues de l’Université me précisent peu après qu’il s’agit d’une enquête où « les forces de sécurité intérieure [sont] associées à la démarche », qu’elle vise à « obtenir le plus de réponses possibles », qu’elle « satisfait bien entendu aux règles de la RGPD édictées par la CNIL ».
Donc, il s’agit d’une enquête « indépendante » où les résultats seront exploités par des policiers. L’anonymat des participants est « garanti » mais leur adresse e-mail passera par le service de police le plus proche. L’enquête satisfait aux exigences « de ″la″ RGPD édictées par la CNIL » bien que le RGPD (règlement général sur la protection des données) soit issu du Parlement européen et pas de la CNIL. Il s’agit d’une enquête « scientifique » où l’objectif avoué est d’avoir le plus de réponses possibles sans que l’aspect qualité et représentativité des données ne soit même évoqué.
Vous trouvez ça rassurant ?
09/12/20
Mots-clés : Police, Démocratie, Informatique, Sociologie
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Un Conseil en passant...
Le 25 novembre dernier a eu lieu une séance du Conseil de territoire Vallée Sud Grand Paris (VSGP), en visioconférence intégrale compte tenu du deuxième confinement. Je vous en livre quelques impressions personnelles.
Du point de vue ambiance générale, on note un changement d’attitude très net du Président Jean-Didier Berger. Alors que, sous la précédente mandature, il était très strict sur les prises de parole et sur le respect de l’ordre du jour, il est désormais bien plus souple, acceptant les interventions sur des points déjà clos des débats. Lors du précédent Conseil, il avait botté en touche vers les autres collectivités dès que la compétence territoriale n’était pas complète ; cette fois-ci, il s’est montré plus ouvert à des coopérations sur les mêmes sujets, j’en reparlerai. Un effet de la distanciation ou une évolution politique ? L’avenir le dira…
De certaines interventions, on retiendra surtout une instrumentalisation de la tribune en vue des prochaines élections régionales. Ainsi, Stéphanie Schlienger (à Antony : 7ème maire-adjointe) se démena à contretemps pour mettre en lumière la contribution de l’exécutif régional au bonheur des habitants du territoire ; je parierais bien une tablette de chocolat au riz qu’elle sera sur la liste de Valérie Pécresse au printemps prochain…
J’ai relevé avec plaisir les interventions pertinentes de David Mauger (Antony Terre citoyenne).
Il a souligné notamment le caractère fallacieux de la « concertation » lancée par Vallée Sud Grand Paris sur son plan climat-air-énergie (PCAET) : elle se résume en fait à écouter les élus débattre entre eux et à poser par écrit des questions auxquelles il ne sera pas répondu.
David est aussi intervenu au sujet de l’égalité entre femmes et hommes, mettant en lumière que presque tous les équipements gérés par VSGP (piscines, conservatoires, théâtres…) portent des noms d’hommes et que ce serait temps que ça change : à quand une piscine Camille-Muffat, un conservatoire Mady-Mesplé, un théâtre Madeleine-Renaud ?
Il a également reposé la question des inondations quand est venu le sujet de l’assainissement : notant que, malgré 28 bassins de rétention des eaux pluviales et 12 déversoirs d'orage sur le Territoire, Antony était toujours inondée par les orages un peu sévères, il a demandé qu’enfin un grand 29ème bassin de rétention soit construit entre Antony et Fresnes. Et pour le coup, Jean-Didier Berger n’a pas rejeté l’idée d’un travail commun avec la Métropole et « le » département…
Au gré des différentes délibérations est apparu un Territoire à géométrie très variable. Ainsi, les villes de Clamart et de Fontenay-aux-Roses ont monté ce qu’on appellerait à Bruxelles une « coopération renforcée » confiant à une société d’économie mixte la gestion des mobilités. De son côté, Montrouge a réussi à obtenir l’accord du Conseil territorial pour que son office HLM, trop petit selon la loi ELAN pour rester isolé, ne fusionne pas avec celui voisin de Chatillon-Clamart mais intègre Arc-de-Seine à Issy-les-Moulineaux !... Et on a pu découvrir l’absence de politique globale de VSGP concernant la mise à disposition de ses piscines aux clubs et aux collèges : c’est parfois gratuit, parfois payant, allez savoir pourquoi !
Prochain Conseil le 16 décembre.
07/12/20
Mots-clés : Vallée Sud Grand Paris, Jean-Didier Berger, David Mauger, élections régionales, PCAET, égalité femmes-hommes, inondations
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Hommage à Patrick Devedjian : une infinie maladresse
Evidemment, Jean-Yves Sénant avait beaucoup à se faire pardonner des proches de Patrick Devedjian. Tout d’abord sa campagne électorale municipale où il n’avait pas ménagé ses coups vis-à-vis d’une liste concurrente qui regroupait les fidèles du premier cercle. Ensuite, la tiédeur de sa réaction initiale lors du décès de son prédécesseur : la une de Vivre à Antony du mois de juin ne représentait que le minimum syndical et le titre de l’éditorial « La vie continue » en page 3 relativisait fortement l’impact de la disparition de Devedjian. Enfin, avoir attendu huit mois pour inscrire son nom dans la pierre antonienne apparaissait bien peu respectueux du maître qui avait éduqué politiquement le padawan…
D’un coup, l’attentisme a cédé la place à la précipitation irréfléchie et Jean-Yves Sénant a proposé au Conseil municipal l’attribution du nom de Patrick Devedjian à la place du Marché et au nouveau théâtre en fin de construction. Il ne pouvait être question de faire moins que pour Auguste Mounié qui a une rue et une place…
Passons rapidement sur l’incohérence technique de cette double toponymie. Il y a deux ans, Jean-Yves Sénant avait fait modifier le nom de la place centrale d’Antony, alors place Firmin-Gémier, pour lui donner l’appellation banale de place du Marché, au motif que le nom de Firmin Gémier ne pourrait pas être à la fois celui du nouveau théâtre, prévu rue Maurice-Labrousse, et celui de la place centrale sans entrainer des confusions dommageables. Mais ce qui était vrai en 2018 ne l’était plus en 2020 et le même théâtre et la même place pouvaient prendre le même nom sans inconvénient !
Sitôt cette proposition divulguée, cinq jours avant le conseil municipal du 3 décembre, de nombreux Antoniens se sont élevés, non pas sur la légitime commémoration de Patrick Devedjian, mais contre la disparition de Firmin Gémier de l’espace antonien. Ce serait faire injure à la culture de Jean-Yves Sénant, que l’on voit de temps à autre au théâtre, que de prétendre qu’il aurait méconnu l’importance de l’œuvre artistique du fondateur du Théâtre national populaire. L’élimination consentie de l’héritage de Firmin Gémier de notre ville ne saurait donc être que le résultat d’un instant d’égarement. Pour preuve, l’ordre du jour du conseil municipal du 3 décembre fut prestement modifié et Jean-Yves Sénant, ramené à un semblant de raison, défendit pour le théâtre le double nom « Firmin-Gémier-Patrick-Devedjian » !
La rapidité de cette pirouette fit que ni l’Assemblée générale de l’Association Firmin-Gémier qui gère le théâtre, ni le Conseil de territoire Vallée Sud Grand Paris qui en est le financeur n’eurent le temps de donner leur accord. Cela ne pourra pas non plus dissimuler la pauvreté de la réflexion. Patrick Devedjian, il faut bien le reconnaitre, n’était pas amateur de théâtre. C’était un homme de littérature, il a construit une bibliothèque, il aimait la musique, il a bâti le conservatoire Darius-Milhaud (et la Seine musicale à Boulogne), il appréciait la peinture, il a créé la Maison des Arts, c’était un amateur d’horticulture, il a rénové le musée Albert-Kahn… mais le théâtre, ce n’était pas sa tasse de thé, c’est comme ça. Alors, un théâtre Patrick-Devedjian c’est aussi naturel qu’un stade Simone-de-Beauvoir… Il aurait été bien plus logique de laisser son nom au carrefour de la Croix-de-Berny, avec la fontaine dans le style de Mansart qu’il avait choisie. Ou bien à l’hôpital privé qu’il avait contribué à établir et dans lequel il a fini ses jours.
Antony aurait pu se rassembler autour d’un hommage sensé à Patrick Devedjian, un de ses maires historiques, les hésitations d’un de ses successeurs ont terni la démarche.
05/12/20
Mots-clés : Antony, Patrick Devedjian, Firmin Gémier, théâtre, Jean-Yves Sénant
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Lien d'intérêt
- Par
- Le 23/11/2020
- Dans France
Je viens de découvrir qu'un diplôme qui m'a été décerné en 1996 à la faculté de Médecine de Marseille était signé de Didier Raoult (voir la photo sur mon Facebook). Je tiens à préciser que c'est en tant que Président de l'Université que Didier Raoult a signé ce document et en aucun cas en tant que responsable d'enseignement. Que les choses soient claires : je n'ai jamais rencontré Didier Raoult, je n'ai jamais été, je ne suis pas son élève ou son disciple, je n'ai jamais collaboré avec lui de quelque manière que ce soit.
23/11/2020
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Le RER B va-t-il finir par exploser ?
On sait que la branche Sud du RER B est saturée pour les déplacements des banlieusards allant travailler à Paris. Depuis quelque temps, le développement des activités économiques et universitaires au sud de Massy entraine aussi des difficultés importantes dans le sens inverse (Parisiens allant travailler, enseigner ou étudier en Essonne). La décision de retarder l’ouverture de la ligne 18 du Grand-Paris-Express entre Orly et Massy à l’horizon 2027 va impacter encore la fréquentation du tronçon entre Paris et Massy. Mais, à plus brève échéance, la mise en service du tram T12 entre Massy et Evry va avoir le même effet : pour aller du centre de Paris à Longjumeau par le RER C par exemple, il faut actuellement presque une heure mais en 2022, en prenant le RER B jusqu’à Massy puis le T12, on pourra gagner 10 minutes. Comme l’automatisation du RER B par Nexteo est différée et que la mise en service des rames à double niveau (promises initialement par Valérie Pécresse pour 2019 !) est désormais repoussée au mieux en 2026, nous n’avons pas fini d’être transportés comme du bétail !...
Voir aussi :
Actualisation du 23/12/2020 : le 17 décembre, le Tribunal judiciaire de Paris a, sur demande d'Alstom, suspendu la procédure de passation du marché des nouveaux trains du RER B. Encore des mois de perdus !... Lire : décision du Tribunal Judiciaire de Paris relative à la commande des nouveaux trains de la ligne B du RER
Mots-clés : Antony, RER B, RER C, Ligne 18
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Max Gros-Louis est mort
Celui qui était surnommé Oné Onti dans sa langue (Bon pagayeur) est mort hier.
C’était un grand chef de la tribu des Hurons. Il avait passé une grande partie de sa vie à lutter pour que les Amérindiens aient les mêmes droits que les descendants des colonisateurs en Amérique du Nord. J’avais eu le privilège de le rencontrer en 1983 dans la réserve qui ne s’appelait pas encore Wendake près de Québec. Deux heures de discussion avec un groupe de touristes français, interrompue par des coups de fils avec des chefs de tribus des Rocheuses pour préparer une action commune. Son expression orale était incroyablement convaincante car enthousiaste et argumentée. Il avait ce jour-là renversé bien de nos certitudes de Français venus naïfs dans un pays ami. Nous avions ainsi appris que lui-même ne pouvait pas avoir la nationalité canadienne et que, si son statut lui permettait de se déplacer sans difficulté aux États-Unis, un voyage en Europe sans passeport canadien relevait d’un exploit administratif. Nous avions aussi été étonnés de découvrir que la loi canadienne ne permettait pas à l’époque aux « Indiens » d’intervenir dans tout processus faisant intervenir de l’argent public et qu’en conséquence, les Hurons n’avaient pas le droit de gérer eux-mêmes le ramassage des ordures dans leur communauté ! Il nous avait aussi expliqué que la situation des habitants des Premières nations au Canada était plus difficile au Québec que dans les provinces anglophones – un syndrome du harcelé harceleur à l’échelle d’un peuple ? Depuis 1983 des choses ont changé, c’est grandement grâce à lui.
15/11/2020
Mots-clés : Max Gros-Louis, Huron, Amérindiens, Premières nations, Canada, Québec